Passages vitrés, bandeaux de fenêtres, percées visuelles... La résidence secondaire dite Géométrie noire du couple Mathieu-Giac offre une multitude de «tableaux» changeants, selon l'heure du jour et les saisons. Ici, impossible d'ignorer la nature: elle est partout.

«Avec les grandes fenêtres qui donnent sur la forêt et qui laissent entrer la lumière du soleil et de la pleine lune, nous avons la sensation d'être toujours dehors et même parfois de dormir à la belle étoile. La nuit, c'est le silence total... Bref, on pourrait très bien tourner un film de peur dans notre demeure au milieu des arbres», raconte en riant Jean Mathieu.

 

«En ville, les rideaux sont pratiquement toujours fermés, alors qu'ici nous gardons un lien avec la nature. On entend même couler la rivière, plus bas», enchaîne Isabelle Giac.

Intérieur-extérieur

Les généreuses fenêtres allant du plancher au plafond constituent l'une des meilleures astuces pour brouiller les limites entre l'intérieur et l'extérieur. Cette impression de continuité est amplifiée par l'utilisation de la même essence de bois et le même fini, l'ipé huilé, pour le revêtement de sol à l'intérieur et pour la terrasse extérieure.

Des paysages cadrés

Parmi les ouvertures les plus saisissantes, il y a deux perspectives efficaces. Dans l'axe de l'entrée, une grande fenêtre cadre une vue sur la forêt. L'effet est spectaculaire. Dans la direction opposée, une autre percée visuelle est créée grâce à une porte vitrée au fond de la chambre principale.

«Les points de fuite projettent le regard sur différents points de vue. Ainsi, un contact très direct et varié est créé avec le paysage», précise l'architecte Loukas Yiacouvakis, de l'atelier YH2, l'agence qui a conçu les lieux.

Autre idée futée: l'aménagement d'un bandeau de fenêtres, côté sud, au niveau du plan de travail, dans la cuisine. Cette longue trouée à la hauteur des yeux rend l'exécution des tâches ménagères plus agréable. Surtout, elle permet de cuisiner tout en jetant un oeil vers l'extérieur.

Contemporaine et familiale

Les propriétaires ont exprimé deux exigences avant la production des plans: l'aménagement d'une grande cuisine et l'intégration d'un «espace» réservé aux adolescentes afin qu'elles puissent avoir leur intimité. «Elles peuvent toujours amener des amies pour le week-end, ce qui rend la résidence secondaire encore plus attrayante à leurs yeux», explique Isabelle Giac.

Trois blocs, deux passages

Construite sur un terrain en pente, la résidence Géométrie noire est «fragmentée» en trois «blocs» reliés par deux passages vitrés. Le plus étroit des blocs contient la chambre principale et une salle de bains. Celui du centre abrite la cuisine, la salle à manger et la cheminée suspendue. Enfin, le troisième est «réservé» aux enfants du couple, Frédérique, 15 ans, et Raphaëlle, 12 ans. On y trouve leurs chambres, aménagées à l'étage, la salle familiale ainsi que l'entrée principale, au rez-de-chaussée.

Au niveau du sol

Des marches permettent d'accéder aux différents volumes, disposés à demi-niveau les uns par rapport aux autres. Grâce à cette organisation, chaque bloc d'habitation est en contact direct avec le sol. Ainsi, l'installation d'un garde-corps sur la terrasse a pu être évitée, ce qui dégage complètement la vue.

Longue et étroite

Cette habitation - sans sous-sol, mais pourvue d'un vide technique chauffé - est étroite. La largeur du «bloc» central, par exemple, va de 3,9 m à 4,9 m, selon l'endroit. L'étroitesse n'est pas nécessairement un inconvénient, note l'architecte Loukas Yiacouvakis. «Le rapport à la nature est ainsi plus tangible», dit-il.

Élancée, l'habitation - longue de 30 m - permet d'ailleurs d'avoir une vue à 180 degrés sur le paysage. Ouf!