Cette année, les maisons Expo Québec et Kinsmen ont montré le chemin. Dans la première, les «planches de céramique» couvraient le parquet du vestibule ; dans la seconde, celui de la buanderie. Le Soleil, lui-même, a cru au bois. La feinte était réussie.

Cette année, les maisons Expo Québec et Kinsmen ont montré le chemin. Dans la première, les «planches de céramique» couvraient le parquet du vestibule ; dans la seconde, celui de la buanderie. Le Soleil, lui-même, a cru au bois. La feinte était réussie.

«Si on aime le bois, mais que sa présence est impossible en raison du trafic élevé des personnes, des activités qu'on pratique telle la cuisine ou des conditions d'humidité comme au sous-sol ou dans la salle de bains, les planches de céramique sont tout à fait indiquées», déclare Doris St-Pierre, directrice de la salle de montre chez Cératec, avenue Saint-Sacrement.

Le produit est nouveau. «Sans être largement accepté, il s'impose progressivement», convient-elle.

Chez Version III Design, en tout cas, il soulève d'enthousiasme les créateurs de beaux décors.

«Dans le salon ou la salle à manger d'un chalet, là où se trouve la porte-terrasse par laquelle on entre et on sort librement et sans répit, il prend tout son sens du fait de sa facilité d'entretien et de sa grande espérance de vie utile», déclare la designer d'intérieur Katia D'Amours.

Dans une pièce très employée comme une verrière ou un solarium, il concilie la chaleur du bois et la résistance au frottement ou à l'abrasion.

Au froid de la céramique que certains déploreraient, le président de Version III Design, Dennis Plante, oppose un dispositif de chauffage radiant intégré à l'électricité ou à l'eau chaude dont le prix est, à présent, abordable.

Autrement, le nouveau matériau fait sortir de l'impasse le particulier qui est autant épris du bois que de la céramique et qui ne sait où donner de la tête.

Conseiller chez Tapitec, rue Bouvier, Michel Garneau précise que les lames de céramique se présentent dans les tailles de 4 po sur 16, de 6,5 po sur 16, de 8 po sur 20 et souvent de 4 po sur 24.

En fait, la surface des lames est veinée, visuellement et au toucher. Cependant que son relief donne lieu à des jeux subtils de lumière. Parfois, les noeuds du bois sont reproduits. L'effet est saisissant. Quant aux couleurs, elles varient du crème au brun profond. À moins que les lames ne soient jaunâtres et patinées tels le bois de plancher du temps jadis.

Dans les planches de choix, la surface et la couleur sont «à la masse», c'est-à-dire formées à même la pâte ou le biscuit. «Si d'aventure, il se produisait un éclat, le fond serait de couleur identique», détaille Mme St-Pierre. En revanche, dans les planches de céramique ordinaires «le plan, de ton différent, se superpose au biscuit».

Coulis

Par ailleurs, Katia D'Amours plaide le bien-fondé d'un coulis mince et d'un ton juste un peu plus foncé que celui des lames de céramique. Il renforcera l'idée d'un plancher de bois authentique alors qu'un large coulis balaierait l'illusion.

Mme D'Amours trouve préférable un coulis à l'époxy, car, en plus de sa résistance, il est un formidable barrage à l'eau et aux saletés.

Prix des planches de céramique : entre 4,50 $ et 11 $ par pied carré, dépendant de la finesse de la surface, du fait qu'elle soit ou non à la masse et du grade du matériau.

Enfin, Dennis Plante plaide la grandeur du bois véritable. Néanmoins, il concède que «la céramique imitant le bois» est noble et seyante dans les pièces où le bois franc est vulnérable.

Michel Garneau, de son côté, rappelle que la céramique, par opposition au bois, est insensible à l'humidité, résiste beaucoup mieux aux frottements, est ininflammable et d'une grande facilité d'entretien.