«Dedon est l'une des marques les plus influentes dans le mobilier extérieur en ce moment, dit Céline Godin, du magasin Jardin de ville, sur le boulevard Décarie. Beaucoup de monde la copie.»

«Dedon est l'une des marques les plus influentes dans le mobilier extérieur en ce moment, dit Céline Godin, du magasin Jardin de ville, sur le boulevard Décarie. Beaucoup de monde la copie.»

Le look Dedon - rotin bronzé, coussins blancs - a été imité dans le bas de gamme. Cette saison, Rona propose un fauteuil d'extérieur quasi sphérique, visiblement inspiré de la collection Orbit, de Dedon.

Le fondateur de Dedon est un footballeur, Bobby Dekeyser. Il était gardien de but dans la prestigieuse équipe Bayern Munich quand, en 1989, il a reçu un mauvais coup de coude au visage. Pendant sa convalescence d'un an, son équipe l'a remplacé. Il a alors décidé de se lancer en affaires.

Son grand-père autrichien avait mis au point un polyéthylène servant à fabriquer des poignées pour les boîtes de détergent. Bobby a décidé de modifier la recette afin de pouvoir tresser le plastique et en faire des meubles d'extérieur imitant le rotin. «Quand il brûle, le PVC émet des gaz toxiques comme de l'acide chlorhydrique, a-t-il expliqué en 2004 au prestigieux magazine Architectural Digest. Le polyéthylène n'en émet pas. Il réagit comme de la cire.»

L'ex-footballeur a baptisé son matériau hularo. Il s'agit d'un rébus, comme Dedon. Son grand-père s'appelait Hummer; son avocat avait un nom dont la première syllabe était «la», et «ro» rappelle qu'il s'agit d'un rotin synthétique. «De» provient de son nom de famille, et «don» de celui de son beau-frère, Brando Donapai.

Pourquoi avoir décidé de faire une copie du rotin? Il existe deux versions de l'histoire. L'une est qu'à l'hôpital où il soignait sa blessure, Bobby se serait souvenu de ses voyages de jet-setter en Asie, plus particulièrement aux Philippines. L'autre est qu'il a rencontré des artisans philippins lors d'une foire en Allemagne, où il vendait des girafes de raphia de Madagascar.

Quoi qu'il en soit, l'habileté des tresseurs philippins l'a conquis. «Je pourrais fabriquer mes meubles à bien meilleur coût en Chine, a-t-il dit à Architectural Digest. Mais ils n'auraient pas la même qualité. Ce n'est pas pour rien que des hôtels comme les Four Seasons ont choisi Dedon. Les femmes en tailleur peuvent s'y asseoir sans craindre d'abîmer leurs vêtements. On ne peut pas en dire autant du rotin.»