La passion commune de ces trois diplômés de la Maison des métiers d'art de Québec les a amenés à fonder l'Atelier Vascellis, à Stoneham. Pourquoi Stoneham ? «Parce qu'on a de l'espace et que le loyer est abordable. En ville, ça nous coûterait le triple, indique Kathleen Proulx. En plus, c'est inspirant comme décor!»

La passion commune de ces trois diplômés de la Maison des métiers d'art de Québec les a amenés à fonder l'Atelier Vascellis, à Stoneham. Pourquoi Stoneham ? «Parce qu'on a de l'espace et que le loyer est abordable. En ville, ça nous coûterait le triple, indique Kathleen Proulx. En plus, c'est inspirant comme décor!»

Dans le sous-sol de la maison, située en bordure d'une charmante rivière, les artisans se consacrent à la production de vaisselle industrielle, mais avec des opérations manuelles afin de personnaliser chacune des pièces.

C'est à la suite de son association avec le cuisinier Daniel Vézina pour la création d'une ligne de vaisselle exclusive au restaurant Laurie Raphaël que la céramiste a réalisé qu'il y avait un vaste marché qui ne demandait qu'à être conquis. Les hôtels, les restaurants et les institutions sont de plus en plus désireux d'offrir à leur clientèle un produit standardisé et exclusif. «On se situe entre la production de la Chine, qui n'a pas de personnalité, et le marché des artisans qui ne peuvent avoir un gros rendement», indique Kathleen Proulx.

Les membres de l'AtelierVascellis se consacrent à la production de vaisselle industrielle, mais avec des opérations manuelles afin de personnaliser chacune des pièces - Photo, Jean-Marie Villeneuve, Le Soleil

Depuis qu'ils ont installé leur atelier, les trois partenaires ne chôment pas et ont même embauché trois employés à temps partiel. Ils ont décroché un important contrat du Musée Marius-Barbeau, de Saint-Joseph de Beauce, pour faire des reproductions d'objets créés par Céramique de Beauce. Cette entreprise, qui a contribué à la renommée beauceronne, a vendu des milliers de pièces de céramique de 1940 à 1989, et ce, partout dans le monde. En trois mois, l'atelier Vascellis a réalisé 1250 reproductions de certains de ces articles de collectionneurs.

Parallèlement à cela, les artisans se sont lancés dans la production de lavabos en céramique ivoire qui seront sous peu vendus chez Thalassa. Ils proposent aussi des brûleurs à huiles essentielles, des tajines et des plats de service, qui sont notamment en vente à la boutique Villa, sur la rue Saint-Joseph.

Leurs produits haut de gamme conviennent à ceux qui cherchent des pièces actuelles et exclusives. Le style est épuré et les couleurs, neutres. «Nous voulons un style contemporain qui ne se démode pas. Nous utilisons beaucoup de blanc, d'ivoire et de gris», indique Simon Drouin, le spécialiste des couleurs et des glaçures.

Une presse précieuse

Les trois associés viennent tout juste d'acheter une imposante presse hydraulique de 30 tonnes. La machine permet de créer de la vaisselle standardisée et très solide, comparativement à celle réalisée entièrement à la main. Cela leur permettra de presser eux-mêmes leur céramique et de ne plus avoir recours à des sous-traitants de Montréal pour cette étape de la production. «Nous sommes les seuls à Québec à avoir une telle presse, indique Kathleen Proulx. Nous allons donc pouvoir faire plus de choses et offrir aux artisans de la région de presser de la vaisselle pour eux en sous-traitance, plutôt que d'aller à Montréal.»

Ces jeunes voient grand et ce n'est pas pour rien qu'ils ont remporté un prix au Concours québécois en entrepreneuriat dans la catégorie Exploitation - Transformation - Production. Un honneur dont ils sont fiers. «Ça nous donne un coup de pouce et ça nous montre qu'on est dans la bonne direction», indique Karine Blanchet.

Mais ce dont les trois céramistes sont le plus fiers, c'est d'avoir créé une entreprise et des produits à leur image. «Cela correspond à ce que nous sommes, ça nous ressemble», dit Simon. «Et en plus on se fait du fun à travailler!» renchérit Karine. Que demander de mieux ?