Pourtant, il suffit de porter son regard ailleurs dans la maison de Saint-Rédempteur pour déceler les signes de la passion de l'artisane. Exposées sur les murs d'une chambre ou d'un passage, étendues sur la table de la salle à manger, les mosaïques de tissus colorés témoignent de l'évolution d'un art ancestral, actualisé avec patience et dextérité par cette magicienne de l'aiguille.

Pourtant, il suffit de porter son regard ailleurs dans la maison de Saint-Rédempteur pour déceler les signes de la passion de l'artisane. Exposées sur les murs d'une chambre ou d'un passage, étendues sur la table de la salle à manger, les mosaïques de tissus colorés témoignent de l'évolution d'un art ancestral, actualisé avec patience et dextérité par cette magicienne de l'aiguille.

Jadis transmises de mère en filles, les techniques de courtepointes sont désormais expliquées dans les pages de magazines, les trucs échangés par l'entremise du Web.

Parfois, les motifs portent une symbolique. Avec le «log cabin», par exemple, le carré rouge, entouré de bandes plus claires d'un côté et plus foncées de l'autre, représente un feu de cheminée engendrant lumière et ombre.

Toutefois, rien ne vaut les conseils d'une experte pour maîtriser les subtilités du patchwork. Au sein de guildes, dans les rangs du Cercle des fermières ou entre les murs du centre d'arts textiles de la Maison Routhier, des artisanes se réunissent autour des enseignements de courtepointières plus expérimentées. Depuis une dizaine d'années, c'est le rôle que s'est donné Madeleine Leclerc.

Si elle s'inspire de patrons plus modernes dans la création de ses édredons, c'est tout de même dans la maison familiale que la professeure a acquis les bases de son art.

«Il s'est toujours fait des courtepointes dans la maison. À 12 ou 13 ans, j'aidais ma mère à piquer et à faufiler», raconte-t-elle. Passionnée de couture, elle se targue d'avoir fabriqué de A à Z la garde-robe de ses enfants, «des sous-vêtements aux habits de neige».

C'est en visitant une exposition de courtepointes à la Maison Routhier de Sainte-Foy que l'artisane a retrouvé le bonheur d'agencer les pièces de tissus.

«Ce que ma mère faisait était assez simple. J'ai vu qu'il y avait beaucoup de nouveaux modèles que je ne connaissais pas. J'ai pris des cours partout où j'ai pu en trouver pour en apprendre plus.»

Techniques multiples

Baltimore, broderie perse ou celtique, trapunto... Les techniques de courtepointes sont aussi diverses que les origines de la discipline.

L'art de la courtepointe a gagné la salle à manger avec la création de chemins de table.

Né dans les anciennes civilisations de l'Égypte et l'Inde, le patchwork a connu un essor dans l'Amérique des XVIIIe et XIXe siècles. Du célèbre costume italien d'Arlequin à l'invention de l'appliqué en France, plusieurs pays européens ont aussi mis leur grain de sel dans le répertoire des patrons toujours utilisés aujourd'hui.

Parfois, les motifs portent une symbolique. Avec le log cabin, par exemple, le carré rouge, entouré de bandes plus claires d'un côté et plus foncées de l'autre, représente un feu de cheminée engendrant lumière et ombre.

La plupart du temps, c'est toutefois le choix des tissus (préférablement du coton) qui donnera la véritable personnalité à la couverture. «Même si on travaille toutes avec le même motif, la couleur change complètement le résultat», assure Madeleine Leclerc en montrant, preuves à l'appui, les photos des créations de son groupe d'élèves.

À son mariage, Mme Leclerc a reçu en cadeau quelques courtepointes confectionnées par sa mère, un privilège dont ont aussi pu bénéficier ses enfants. Elle rend aujourd'hui la pareille à ses proches, mais elle refuse de vendre ses précieuses couvertures.

«Je l'ai déjà fait, c'était comme si j'avais vendu mes deux enfants», note l'artisane.

Napperon cousu par la courtepointière.

Pour une courtepointe faite à la main, le prix de vente peut paraître élevé à l'amateur novice: «Vous ne trouverez rien en bas de 500 $», assure Mme Leclerc. Mais le montant représente bien peu comparé au temps mis pour assembler tous les morceaux du casse-tête textile et ajouter la touche finale en piquant point par point le couvre-lit.

Pour retrouver l'aspect pittoresque du patchwork à moindre prix, certains magasins à rayons offrent des modèles de courtepointes faites en usines. Sears, entre autres, propose plusieurs modèles d'édredons cousus à la machine, pour moins de 100 $.

Quant à ceux qui recherchent la perle rare agencée à la main, Madeleine Leclerc suggère de surveiller les expositions d'artisanat, où quelques courtepointières de la région proposent leurs créations.