Une salle à dîner qui a du chic avec ses murs bien décorés et sa belle vitrine.

Une salle à dîner qui a du chic avec ses murs bien décorés et sa belle vitrine.

Dans le salon aux murs sang de boeuf, un feu crépite dans le foyer. Un gâteau aux amandes nous attend sur une table à café. Ça embaume le thé. Par les fenêtres sans rideau, la lumière blafarde de l'après-midi n'atténue pas l'éclat de cette grande pièce enveloppante, ornée des toiles de Gérard, le père de notre hôtesse. «La visite ne part plus», glousse-t-elle.

Suspendu à une aquarelle de Lessieux, un masque de Venise évoque de beaux souvenirs de voyage.

«Je n'ai pas de beaux meubles, observe-t-elle. Mais je m'entoure d'objets que j'aime, qui parlent des voyages et des arts.» Suspendu à une aquarelle de Lessieux, un masque de Venise évoque de beaux souvenirs. Au-dessus du foyer, une assiette de Tolède lui rappelle ce voyage en Espagne avec sa fille. Le Lladro appartenait à son père; sa mère lui a offert lorsqu'il est mort.

Le passage fait office de galerie d'art. Des reproductions de Gauguin et de Chagal happent le regard. Le rouge dominant de ces oeuvres tranche sur les murs verts. «Le vert, c'est l'espoir», philosophe la dame.

Un corridor très long sert aussi de galerie d'art.

Ce long couloir produit un curieux effet de distorsion. Non seulement fait-il toute la longueur de ce grand 8 1/2, mais il semble aussi se prolonger tout au fond, dans le bureau fermé par une plaque de verre pleine hauteur. La lumière ne devrait jamais buter sur des murs qui lui font obstacle.

Sa chambre est d'un beau vert apaisant. «Avez-vous vu mon bel homme ?» se pâme Jocelyne, en désignant l'aquarelle suspendue au-dessus de son lit, sur un panneau coulissant qu'elle fait glisser, au besoin, sur sa fenêtre. Autrement, elle ne veut rien devant ses fenêtres. «Les arbres et la nature me servent de rideaux», mentionne-t-elle. Ses plantes en sont toutes ravigotées. Une lampe à plumes orne sa table de chevet. «Elle est presque sexy», lance-t-elle, coquine.

«J'ai eu un mari, trois enfants, j'ai fait mon doctorat, j'ai été une femme de devoir», relate cette professeure d'université. Aujourd'hui, elle jouit de sa vie en ville, dans son condo du quartier Montcalm, d'où elle voit les Plaines, l'été, sur son balcon, et où elle reçoit beaucoup, en mettant les petits plats dans les grands.

La chambre d'invités opte pour un design japonais.

Cette «visite qui ne part pas» a le loisir de dormir dans la chambre qu'elle vient de redécorer, aux couleurs de Provence, mais aux accents orientaux. Trois panneaux quadrillés, en effet, tapissent un mur et servent de rempart à un éclairage indirect très intéressant. Plusieurs photos de voyage, en Espagne et en Angleterre, complètent ce décor tout simple, mais rudement chaleureux.

Chez Jocelyne, tout est affaire de couleur. Son miniatelier d'aquarelle témoigne de son plaisir de jouer avec les couleurs. Une photo de son père, décédé il y a 15 ans, lui donne sa motivation et lui rappelle pourquoi elle a les cheveux rouges.