Par une matinée d'hiver ensoleillée, une grève avait retenu les enfants à la maison. Le bébé excitait le chat, pendant qu'une trâlée de frères, de soeurs et de copains déboulaient l'escalier, à la recherche d'une mitaine, d'une botte. On aurait dit une scène du film La Crise. Malgré cette agitation, comme il s'imposait ce décor africain qui nous avait amenés dans cette maison construite au bord du lac!

Par une matinée d'hiver ensoleillée, une grève avait retenu les enfants à la maison. Le bébé excitait le chat, pendant qu'une trâlée de frères, de soeurs et de copains déboulaient l'escalier, à la recherche d'une mitaine, d'une botte. On aurait dit une scène du film La Crise. Malgré cette agitation, comme il s'imposait ce décor africain qui nous avait amenés dans cette maison construite au bord du lac!

La chambre de la propriétaire est lumineuse et chaleureuse.

La propriétaire savait ce qu'elle voulait, mais le temps lui faisait défaut. Elle s'est donc adressée aux designers d'intérieur Catherine Nadeau et Shade Gosselin, de l'entreprise Indea, pour la réalisation d'un décor chic, contemporain et exotique. Saprée commande! Qui s'est traduite par du magasinage à n'en plus finir.

Chasse... aux bibelots

Le «boubou», une sculpture de pierre à savon dénichée à Montréal.

Aux masques, aux accessoires tribaux et aux cornes d'antilope, la propriétaire préférait les bois exotiques, les fibres naturelles et les fins bibelots. Les deux jeunes femmes ont donc arpenté toutes les boutiques de Québec. Elles ont en outre déniché à Montréal une sculpture de pierre à savon qu'elles appellent leur «boubou». Elle fait la paire avec une figurine de la fertilité.

«Quand on a eu le contrat, il n'y avait que le piano, le foyer et le tapis», raconte Catherine Nadeau, qui a d'abord dessiné les singuliers fauteuils de cuir et d'étoffe zébrée. Elle a confectionné avec de la plume les abat-jour des appliques murales. Elle a trouvé une carpette de peau de vache qu'elle a, comme de raison, étendue devant le foyer, ainsi que de la soie et du lin entrelacé de cordes effilochées, qui lui ont inspiré des rideaux.

Le salon ne peut échapper aux visiteurs sensibles à l'aventure.

Des coussins en poil de chèvre, un xylophone primitif et un drôle de miroir rond ceint de bois exotique ont trouvé leur place dans ce salon plein de lumière. Des photos de paysages tanzaniens ont été teintées au sépia et insérées dans de jolis cadres qui humanisent la pièce. La designer a complété son oeuvre avec des stores de bambou qu'elle a fait encadrer, puis qu'elle a fixés dans le bas des murs.

Touches féminines

Des rideaux de soie et un arrangement floral ont mieux fait que des rénovations ruineuses dans la salle de bains. (Photo: Catherine Nadeau)

Catherine Nadeau et Shade Gosselin ont été invitées à se mêler de la décoration des autres pièces de la maison, mais de façon plus modérée. Elles ont semé de délicates touches féminines, par de magnifiques bouquets de fleurs séchées et par l'habillage des fenêtres, dans la chambre, la cuisine et la salle de bains. Cette dernière, notamment, posait tout un défi, en raison de ses sanitaires bruns. Mais la céramique était si belle, que des rideaux de soie et un somptueux arrangement floral ont fait mieux que des rénovations ruineuses.

Dans la chambre de la maîtresse, un ciel de lit a été tendu sur un cadre de bois aux embouts de «plumeau d'autruche». C'est plein de fantaisie et en accord avec le salon.

Le travail des deux designers dans cette maison d'un certain âge, prouve que la personnalisation d'un décor n'impose pas de faire table rase de tous ses meubles et de tous ses souvenirs. Un concept et quelques laizes de tissu peuvent avoir du punch!