Plusieurs spécialistes et grosses pointures du milieu se sont posé la question lors du colloque international Nouvelles villes de design, qui s'est tenu au Centre canadien d'architecture (CCA), en octobre 2004.

Plusieurs spécialistes et grosses pointures du milieu se sont posé la question lors du colloque international Nouvelles villes de design, qui s'est tenu au Centre canadien d'architecture (CCA), en octobre 2004.

L'essentiel des réponses et des points de vue se trouve aujourd'hui dans le livre du même nom réalisé sous la direction de Marie-Josée Lacroix, commissaire au design à la Ville de Montréal.

Des représentants de sept villes ont participé au colloque montréalais. Inscrites en couleurs Smarties, elles apparaissent toutes sur la couverture: Antwerpen (Anvers), Glasgow, Lisboa (Lisbonne), Montréal, Saint-Étienne, Stockholm et Times Square, à New York.

Le graphisme et la typographie sont dynamiques. Les couleurs toniques. L'ouvrage se lit aisément, sans nécessairement suivre les chapitres. Seul hic: les textes de certaines villes, comme Glasgow, Lisbonne, Stockholm et Times Square New York sont en anglais, seulement.

Chaque ville (ou territoire) est présentée d'un point de vue historique. Des témoignages des maires, de designers réputés ou de citoyens engagés viennent étoffer les textes.

Prenons le cas de Montréal. Interviewé, le maire Gérald Tremblay hésite à qualifier d'emblée Montréal de ville design. Pourquoi? «Il faut que ce soit le reflet d'une réalité, dit-il. Je préférerais donc qualifier Montréal de jeune métropole de design, de ville de design émergente sur la scène internationale.»

Marie-Josée Lacroix consacre plusieurs pages au concept et aux retombées de Commerce Design Montréal, un concours lancé en 1995. Elle fait remarquer que «le recours au design n'est plus réservé aux établissements du centre-ville. Il s'étend à des types de commerces pour lesquels il, y a 10 ans, la qualité du design était loin de constituer une priorité.» Même les dépanneurs et les institutions financières se mettent de la partie. Pourquoi? Parce que le design est aussi payant... Près de 40 % des commerçants disent avoir observer une augmentation de leur vente. Ce concours (qui aura duré 10 ans) a été repris à Saint-Étienne, et en partie à Times Square.

Phyllis Lambert est également interrogée sur sa ville. La fondatrice du CCA rappelle qu'une ville de design possède une politique municipale qui touche tous les aspects du quotidien, comme les transports et la signalisation.

Enfin, Ralph Dfouni, président et fondateur de Bluesponge, à Montréal, lance une bonne idée en matière de design urbain: rendre les rives du fleuve plus accessibles aux Montréalais. «On devrait faire entrer le fleuve dans l'âme de la ville», dit-il.

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Vendu 39 $ au CCA, l'ouvrage sera bientôt offert dans les librairies.