Minute! Médéric («prénom trouvé dans un cimetière», mentionne le papa) aura bien entendu la permission de faire du tricycle sur le plancher de contre-plaqué verni. Puis, s'il a le goût de se baigner, de jouer dehors ou de se balader à vélo, il n'aura qu'à traverser la rue Prince-Édouard qui passe devant chez lui et à s'éclater dans le grand parc verdoyant de l'école Saint-Roch.

Minute! Médéric («prénom trouvé dans un cimetière», mentionne le papa) aura bien entendu la permission de faire du tricycle sur le plancher de contre-plaqué verni. Puis, s'il a le goût de se baigner, de jouer dehors ou de se balader à vélo, il n'aura qu'à traverser la rue Prince-Édouard qui passe devant chez lui et à s'éclater dans le grand parc verdoyant de l'école Saint-Roch.

La salle à manger. Bébé Médéric dormira derrière le muret, à l'arrière-plan.

Sis au quatrième niveau de l'édifice des Lofts de la Couronne, orienté plein nord, le logis de ses parents offre une vue sur les Laurentides, sur le soleil couchant et sur une procession de clochers d'église. La piste cyclable de la rivière Saint-Charles se profile une centaine de mètres plus loin, dans une portion débarrassée de son béton.

«On ne se voit pas, entretenir un terrain et des plates-bandes», affirment Maude Lévesque et Pascal Champoux, 26 ans, tous les deux futurs parents, propriétaires de ce loft et de la galerie d'art actuel Esthésio, rue Saint-Paul.

Tout un mur de fenêtres orienté plein nord.

Le couple a sillonné la ville pour se dénicher un loft. «Un vrai!» insiste Pascal. Avec un plafond découvert, des fenêtres immenses, de la brique, du béton, de l'acier, bref des éléments architecturaux d'origine. Ce lieu les attendait, croit-il. «J'ai eu un choc en entrant», poursuit-il. Et comble du bonheur, les hauts murs étaient parfaits pour les toiles que le couple apporte de sa galerie.

Espace et volume

Pascal Champoux et Maude Lévesque, un jeune couple urbain, branché sur l'art actuel.

Ils ont tout peint en ivoire, afin de maximiser la luminosité et de ne pas contaminer les oeuvres. Ils se sont acheté des canapés noirs. «Chez Léon», précise monsieur. «On a juste 26 ans quand même», renchérit l'épouse. Vivre dans le luxe ne sera jamais leur but. Leur dada, c'est l'espace, le volume. Et dans ce loft, ils en ont pour leur argent.

Pourtant, Pascal Champoux a grandi à Trois-Rivières dans «une grande maison où personne ne se voyait». «Il y avait même un intercom», lui rappelle Maude. Ils offriront autre chose à leur enfant. Médéric dormira dans la petite pièce sans fenêtre, près du vestibule, qu'un demi-mur sépare de la salle à manger. Là, une table et huit chaises IKEA nous renseignent sur ces jeunes gens: ils aiment recevoir. «C'est moi qui cuisine», exprime fièrement Pascal.

Deux bibliothèques encastrées dans le béton meublent la chambre sobrement décorée, sur la mezzanine.

Lorsque la famille s'agrandira, les parents feront des chambres sur la mezzanine, actuellement occupée par un coin bureau, leur propre chambre et de belles bibliothèques encastrées dans le béton. Bien sûr, la balustrade de métal sera alors sécurisée par des panneaux de plexiglas.

«Dans un loft, il faut être bien avec soi-même», ont-ils tous les deux constaté. Il n'y a nulle part où s'évader, sauf en esprit, par le mur de fenêtres, plein de ciel et de feuillage. Et l'été, il y a aussi cette chouette terrasse privée, sur le toit de l'immeuble, d'où ils assistent aux feux d'artifice. Les géraniums et les fines herbes y prennent tout leur content de soleil. Et ses occupants, du haut de leur observatoire, sont les témoins discrets de l'essor de Saint-Roch et de l'arrivée incessante de jeunes familles qui explorent le parc et les rues de leur quartier.