La solution? Intervenir sur une foule de petits détails qui feront toute la différence, suggère la designer d'intérieur Maude Gagnon. Alors qu'elle navigue actuellement en pleine folie du déménagement, elle observe que les consommateurs veulent ce qui est beau et tendance, mais à un prix raisonnable. «Désormais, les gens aiment mieux faire appel à nos services et payer beaucoup moins pour les matériaux.»

La solution? Intervenir sur une foule de petits détails qui feront toute la différence, suggère la designer d'intérieur Maude Gagnon. Alors qu'elle navigue actuellement en pleine folie du déménagement, elle observe que les consommateurs veulent ce qui est beau et tendance, mais à un prix raisonnable. «Désormais, les gens aiment mieux faire appel à nos services et payer beaucoup moins pour les matériaux.»

Il faut dire que la jeune femme ne manque pas d'idées pour remanier un intérieur sans avoir à planifier un entretien avec son banquier. Elle fait la démonstration qu'il est préférable d'avoir de l'imagination et peu de moyens, que l'inverse.

Le changement de couleur

Sans vouloir dévoiler tous ses trucs, elle donne l'exemple classique du changement de couleur, sans doute une des actions les moins coûteuses à entreprendre. Envie d'une cuisine rafraîchie à un prix qui ne vous coupera pas l'appétit? «Il est maintenant possible de repeindre les vieilles armoires de mélamine. On sable avant d'appliquer un apprêt à l'huile pour ensuite changer la couleur.»

L'effet est immédiat dans cette pièce qui est souvent «la pire» à remanier, s'enthousiasme la spécialiste. Une solution qui demeure idéale pour du court à moyen terme, avise-t-elle. Plutôt alléchant quand on sait que la remise à neuf d'une cuisine entière peut facilement dépasser les 15 000 $.

Pour ce qui est du parement de comptoir, «pour à peu près le même prix que du stratifié, on peut réaliser une surface en céramique. C'est très durable», assure Maude Gagnon. Mode actuelle oblige, ce choix est également fort populaire. «C'est fou, seulement avec ça, la cuisine paraît neuve!»

Sans compter ces petits éléments qui feront une grande différence dans la cuisine comme ailleurs. La designer propose tout simplement de modifier les corniches, d'ajouter des moulures, des rideaux ou d'intégrer des cache-néons. Une façon de faire qui s'étend facilement au reste de la maison. Les moulures ont la cote et feront tout un changement, tandis qu'une révision de l'éclairage jettera avec une désarmante simplicité une nouvelle âme aux pièces.

Caverne d'Ali Baba

Si Ali Baba avait été un adepte du bricolage et de la rénovation, nul doute que sa caverne aurait ressemblé à l'entrepôt de Québec Aubaines Recycle, rue Saint-Vallier, à Québec. Sur place, décorateurs et rénovateurs seront comblés. Bains sur pattes ou en coin, luxueuses portes en bois massif, fenêtres en tout genre, évier ou miroir attendent de reprendre du service.

Thomas-Louis Laforest et son fils Rénald offrent dans leur boutique Québec Aubaines Recycle 10 000 pi² de matériaux et d'objets d'occasion vendus souvent à moins de 50 % du prix réel.

Le lieu rêvé pour une véritable chasse aux trésors pour la maison, pourvu qu'on s'en donne la peine. C'est un peu comme aller chez l'antiquaire, admet le propriétaire de l'endroit, Rénald Laforest. «Sauf que ce ne sont pas les mêmes prix!» Sur l'impressionnante quantité de matériaux de construction d'occasion que regroupent les 10 000 pieds carrés de la boutique, tenue de père en fils depuis trois générations, il y a des économies à faire. «Tu vas économiser certainement 50 % du prix réel», évalue M. Laforest.

Et d'où vient toute cette manne? De contracteurs, de particuliers, d'entreprises de démolition ou même des surplus du gouvernement, précise le recycleur. «Faut le voir pour le croire», lance à son tour Thomas-Louis, le paternel qui a déménagé l'entreprise à Québec dans les années 40.

«Le mot recyclage est bien variable dans les matériaux de construction! C'est souvent du neuf!»

Et l'offre ne fléchit pas. Aubaine Recycle doit refuser régulièrement de nouveaux arrivages, faute de place. Car si les consommateurs sont plus soucieux de ce qui arrive aux «rebuts» au terme d'une démolition, Rénald Laforest constate que l'inverse est un peu moins vrai. «Les propriétaires ne pensent pas assez à venir nous voir quand ils construisent.»

Ce qui n'empêche pas des bricoleurs comme le couple Marier-Baudrand de ratisser l'entrepôt en quête de pièces uniques et économiques. Un exemple? Ces lampes sur rail, tout à fait au goût du jour et en parfait état! Payées 15 $ pièce, au lieu de la centaine de dollars qu'il aurait normalement fallu allonger, elles ne pourraient représenter une meilleure affaire. Des trouvailles qui inspirent dans l'aménagement d'une résidence, observe Mélanie Marier, une habituée de l'endroit. «Souvent, on achète parce qu'on aime ce qu'on trouve, sans savoir ce qu'on va en faire. On décide ensuite.» Une mine d'or pour le couple qui adore fouiner pour la maison.

«Avec toute la construction qui se fait en ce moment, il se jette tellement de bons matériaux», fait remarquer Marc Émond, responsable des communications à la Régie du Bâtiment. Une bonne raison pour garder l'oeil ouvert!

Comme démolir coûte cher, les entrepreneurs veulent agir le plus rapidement possible. Malheureusement, dans encore trop de cas, la machinerie lourde laisse peu de chance aux pièces qui ont encore de la valeur, déplore Rénald Laforest.

Meubles: la résurrection

À défaut de vous lancer dans les rénovations plus sérieuses, matériaux de construction recyclés sous la main, il est possible de redonner vie à votre vieux mobilier ou à vos accessoires dans le même esprit.

Pour des meubles qui manquent de punch, Maude Gagnon dévoile d'autres «trucs de pro», et n'hésite pas à employer de la teinture. «Après, ils ont l'air complètement neufs!» Ou encore plus luxueux! En effet, certains meubles bon marché de chez IKEA ou de chez Fly se prêtent à merveille à ce genre de manipulation, estime la designer.

D'une simple bibliothèque en pin, il est possible d'obtenir un meuble qui se démarquera avec panache, à la suite de quelques coups de pinceau ou de chiffon. Bref, l'objectif est simple: essayer de voir a priori ce que ça peut devenir. Tout est une question de potentiel!

Au besoin, un peu de couture achèvera la transformation. Pourquoi ne pas changer le recouvrement des vieilles chaises qui crient «vintage 1970»? Un sauvetage que suggérera sans hésiter Mme Gagnon, pour les rénovateurs ayant un budget restreint et qui possèdent un minimum de talent avec le moulin à coudre. «Une chaise neuve de cuisine, c'est facilement 100 $ aujourd'hui!»

À peine sortie d'un imposant projet de make over qui dépasse les 110 000 $, la designer reste néanmoins optimiste pour les gens moins fortunés, ou tout simplement moins décidés. «Même avec seulement 500 $, tu peux faire quelque chose de bien», résume-t-elle. D'accord, le résultat ne sera sûrement pas aussi spectaculaire, mais le défi n'en sera qu'amplifié. Ça fait partie du plaisir, non?

Il ne reste plus qu'à mettre votre imagination en marche.