Ne cherchez pas ses animaux, ses plantes et ses insolites maisons de verre dans les boutiques et les musées. Helga Schlitter expose au grand air.

Ne cherchez pas ses animaux, ses plantes et ses insolites maisons de verre dans les boutiques et les musées. Helga Schlitter expose au grand air.

Arbre de la cour intérieure de l'INAF à l'Université Laval.

Voyez le papillon d'aluminium aux trois ailes déployées devant l'Institut des nutraceutiques et des aliments fonctionnels (INAF) de l'Université Laval, et les grands arbres de métal dans la cour intérieure du pavillon. Ils sont l'oeuvre d'Helga qui se réjouit de cette belle visibilité et de l'occasion qui lui a été présentée de fabriquer des objets de si grande dimension.

Plusieurs sculptures de format plus modeste ornent son atelier plein de lumière de la rue Arago, au coeur du quartier des artistes, à Québec. En y jetant un oeil attentif, on s'étonne de constater qu'elles sont constituées de petites pièces de verre opalescent, collées les unes aux autres comme une mosaïque. «Je ne fais pas de vitraux, car je n'aime pas la soudure au plomb», précise Mme Schlitter.

Ses fleurs, ses serpents, ses poissons et ses arbres composent une nature luxuriante aux doux coloris de corail, de nacre, de jade et de turquoise. Ils racontent la culture aztèque. «Ce sont mes origines», résume la sculpteure qui a appris à manier le verre lors d'un stage à Barcelone, en 1999.

Helga Schlitter a créé cette sculpture pour la bibliothèque de Sillery. (Photo Patrice Laroche, Le Soleil)

Helga Schlitter a étudié la joaillerie en Allemagne, et la sculpture à Saint-Jean-Port-Joli et à Mexico. Elle a participé à la création de la Chambre blanche, et a fondé les Ateliers ouverts, en 1984, à Québec. Elle a aussi été membre de divers organismes culturels, tels Videre, Vu et L'oeil de poisson. Elle a exposé à de nombreuses reprises, seule ou au sein de collectifs, au Centre d'art de Baie-Saint-Paul, à la galerie Trompe-l'oeil du Cégep de Sainte-Foy, ainsi que chez Matéria, à la galerie Rouje et dans nombre de galeries d'Allemagne et du Mexique.

Née d'un père allemand et d'une mère mexicaine, élevée à Mexico, établie au Québec depuis près d'un demi-siècle, Helga Schlitter incarne l'exotisme, la persévérance et le déferlement incessant des souvenirs. Ses maisons de verre sont ainsi de fabuleux bibelots qui évoquent des gens, des odeurs, des fragments de vie, tels la «maison de la folle» ou les petites habitations roses de son quartier, qui portent chacune un nom.

Palmier de verre

Mais Helga Schlitter ne s'enrichira jamais en ouvrant les portes de son atelier aux passants une fois l'an et en espérant que quelques-uns succomberont à ses oeuvres. Elle participe donc aux concours publics qui visent à accorder 1 % de la construction ou de l'agrandissement d'un édifice à la réalisation d'une oeuvre d'art. C'est ainsi qu'elle a pu gratifier l'INAF et l'École de cirque de ses créations géantes. Un arbre d'Helga a aussi été planté devant la bibliothèque Charles H. Blais de Sillery nouvellement agrandie.

La Barcelone de Gaudi, les légendes aztèques et le foisonnement de la nature mexicaine s'amalgament de façon échevelée, presque candide, sous les doigts d'Helga Schlitter, comme pour conjurer la pluie, le froid et le printemps capricieux.