Dans le décor apaisant du jardin, rien de tel que se détendre dans un bain à remous. Plusieurs en rêvent et le préfèrent même à la piscine, car l'automne arrivé, ses jets d'eau chaude se moquent du froid. Mais comment bien l'intégrer dans la cour? On l'encastre dans une terrasse de bois? On l'incorpore au sol? Voici quelques conseils pour conjuguer utilité et esthétique autour du spa.

Dans le décor apaisant du jardin, rien de tel que se détendre dans un bain à remous. Plusieurs en rêvent et le préfèrent même à la piscine, car l'automne arrivé, ses jets d'eau chaude se moquent du froid. Mais comment bien l'intégrer dans la cour? On l'encastre dans une terrasse de bois? On l'incorpore au sol? Voici quelques conseils pour conjuguer utilité et esthétique autour du spa.

 L'été, sur les petits terrains, le bain à remous (spa) se substitue de plus en plus à la piscine. L'automne, par ailleurs, sous les feuilles mortes qui tourbillonnent, il se moque du froid. Car on trouve ses jets d'eau chaude tonifiants. Sur la terrasse en pavé de béton ou dans un coin bien pensé du jardin, il se dresse d'ordinaire tout d'un bloc. Mais, selon le mosaïculteur et pdg de Balco Décor de Québec, Louis Têtu, on l'aime mieux, désormais, encastré dans la terrasse en bois. Ou incorporé dans le sol même de la cour, mais bordé de matériaux nobles telle l'ardoise.

Sa seule utilité ne suffit plus, continue-t-il. On veut, à présent, qu'il prenne part à un environnement de choix. «Cependant, il est préférable de l'enfouir à demi. Comme cela est d'ailleurs tendance», soutient-il. Car, non seulement l'effet de masse est réduit, mais l'entrée des gens dans le spa est plus sûre.

Dans un bain à ras de surface, il faut se plier voire se contorsionner pour s'y introduire. Avec l'aide, souvent, d'une béquille métallique fichée dans le sol.

Mais si le spa émerge de 14 po, c'est déjà une amélioration. On peut poser ses fesses sur le couronnement, enjamber et prendre place.

À demi enfoui, c'est mieux encore. Il est plus élevé. On peut passer dans le spa en position debout, en prenant appui sur le plateau de contour.

Drainage

Mais on ne saurait creuser un emplacement pour le spa, poursuit-il, sans que le sol sur lequel il reposera ne soit drainé.

Il le sera naturellement si le bain est implanté dans une butte ou un promontoire. L'eau se dirigera alors vers la partie la plus basse du terrain. Puis vers la rue. On veillera, en tout cas, à ce qu'elle n'aille pas chez les voisins ou contre les fondations de la maison.

D'un autre côté, si le terrain est bas et non drainé, le spa sera virtuellement dans l'eau. «Alors, propose M. Têtu, on mettra en place, sous le bain à remous, un lit de gravier dans lequel s'insinuera, à travers les sables et graviers filtrants, jusqu'au drain de fondation de la maison, un tuyau de drainage perforé de 4 po de diamètre.» L'eau errante s'y acheminera, laissant le dessous du spa au sec.

«Ce système profitera aussi au spa au moment où, à l'automne, il faudra le vider complètement», détaille-t-il.

Ouvrage de retenue

De plus, on ne peut faire pareil espace à un spa sans un ouvrage de retenue du sol, tout autour. À défaut, la terre, en mouvement subtil, finira par assiéger ses parois et mettre en péril son intégrité.

Cet ouvrage peut être en bois traité ou en béton coulé. En bois, dans la mesure où les matériaux de recouvrement du sol sont légers. En béton, lorsqu'il s'agit d'empierrement, d'enrochement ou de pavés. Il prendra alors la forme d'un mur de fondation sur semelle, avec trottoir en porte-à-faux dirigé vers le spa.

Par ailleurs, il faudra laisser, dans la partie latérale appropriée du bain, une largeur libre d'au moins, 16 à 18 po pour l'accès aux mécanismes internes tels la pompe, la tubulure ou le panneau de contrôle.

Matériaux

Quels matériaux de recouvrement, à proximité et en périphérie du spa, doit-on employer? demande Le Soleil au pdg de Balco Décor.

Lorsqu'on implante un Spa dans une cour déjà aménagée, il est recommandé de «faire progresser les matériaux existants dans sa direction» afin que l'intégration soit parfaite.

Si la cour est vierge et qu'il faille l'aménager, là, il faut demander l'aide d'un paysagiste. Et pour les plans, et pour le choix des matériaux. Selon le cas, il vous recommandera de la pierre, des roches, de l'ardoise, de la céramique d'extérieur ou du pavé de béton. À moins qu'il ne vous propose un revêtement en cèdre rouge de l'Ouest, en bois torréfié ou en tuiles de bois exotique de haute densité.

En revanche, M. Têtu tient à préciser que la mise en place d'un spa dans le sol, les travaux de drainage, l'élévation d'un mur de soutènement et l'habillement des abords coûte d'ordinaire aussi cher que le spa lui-même.

Enfin, plaide le mosaïculteur et paysagiste, on installera son spa toujours près de la maison. Pour y aller et en venir rapidement.

Cela est d'autant plus opportun qu'avec la neige abondante qui nous «est tombée dessus» cette année, comment eut-il été possible de l'employer s'il avait été situé, au loin dans la cour, sous une alcôve de verdure, y compris sous le toit d'un pavillon de jardin?

L'intégrer à son décor

 La mise en place d'un spa, dans la cour d'une maison champêtre, commande une terrasse de contour en roche de rocaille, en silice ou en ardoise. «Mais dans un cadre plus contemporain, les murets conventionnels et le pavé de béton conviennent sans doute mieux», juge le designer paysagiste de Saint-Augustin-de-Desmaures Gaétan Chevalier.

 «En plus d'installer un spa, nous devrions désormais pousser l'audace jusqu'à ériger, dans un coin discret du jardin, une douche de service sur mousse végétale pour le bien-être "nature" des pieds», suggère-t-il.

 Cependant qu'on doive oser l'emploi d'éclats de verre ou de marbre - qu'on appelle la polypierre - comme matériau réfléchissant, superposé à une terrasse qui serait en béton coulé. Cela en améliorera l'aspect.

 «Joignez ensuite un éclairage bien pensé», continue le designer. Il donnera de l'éclat à la dalle de béton tandis que l'eau du spa étirera, en quelque sorte, le réfléchissement. Imaginez la luminescence, par exemple, d'un agrégat de verre poli bleu méditerranéen sur béton qui donne lieu, par la suite, à une traînée à la surface de l'eau cristalline du spa. Onirique, selon M. Chevalier.

Mais, dans un pareil décor, il serait dommage d'élever des clôtures de PVC ou de broche, genre Frost, trouve M. Chevalier. On préférera des enceintes en fer ornemental bardé de peinture cuite. C'est chic et résistant.

 Jupe de cèdre

 Quand on a un spa, on doit donc conjuguer utilité et esthétique. La jupe de cèdre à caisson fait bien le travail, en soi. Mais on est rendu plus loin. On encastre le bain sur trois côtés dans le sol, ou carrément dans une terrasse surélevée en bois.

 Dans un pavillon de jardin ou un kiosque, on peut implanter un spa. Sous la surface, bien sûr, mais en le laissant émerger de 20 po. Le quai l'entourant sera peut être en mélèze auquel on administrera un «protecteur de bois» pour donner plus de caractère à la veinure et aux noeuds. «Le mélèze est le plus dur des bois mous. De plus, il est imputrescible», précise M. Chevalier.

 Si on décide d'installer un spa, sans le dissimuler expressément, alors qu'on a déjà une piscine creusée, on peut aligner visuellement l'un et l'autre - le spa en avant-plan, toutefois - de telle sorte, propose le designer, de créer un effet de continuité visuelle par laquelle l'eau de l'un se prolonge dans l'autre. Ce qui, vu du patio, produit une forme d'estuaire.

Entrez dans la vague!

 Spécialement si votre cour est petite, et que vous éprouviez le besoin de vous créer un point d'eau, ajoutez-lui un bain à remous (spa). Du même élan, il devient un médium de relaxation et de plaisir en «société intime». Bref, entrez dans la vague.

 C'est l'invitation que font les Éditions Pratico-Pratiques dans leur plus récent opuscule Spas de rêve. L'ouvrage, hormis la mécanique de plomberie, donne une bonne idée de l'univers du spa. Son installation, par exemple, se fait sur une base de béton ou sur du pavé de béton.

 Il présente le bain «entier» habillé de bois à caisson, à planchéiage vertical ou de résine imitant le bois; le bain encastré dans le sol ou dans la terrasse de bois; le bain circulaire à déversement dans la piscine; le spa nature, enfin, qui donne lieu à la création d'un «paysage» exotique, mais avec limitation de fonctions thérapeutiques.

 On peut également savoir comment le mettre en marche, l'entretenir, l'assiéger de végétation, aménager ses alentours ou l'adosser à une terrasse.

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Éditions Pratico-Pratiques. Spas de rêve. Québec, 2008, 64 p.

Renseignements : 1 866 882-0091

 

Photo fournie par Spa Nature

L'été, sur les petits terrains, le spa se substitue de plus en plus à la piscine.