La maison que vous habitez est neuve et plutôt somptueuse. Vous en avez pris possession il y a quelques mois. Vous avez longtemps rêvé d'une piscine creusée de choix et de forme ondulée.  C'est à la mi-août que vous l'avez acquise alors qu'elle a été installée ces derniers jours. Vous en profiterez à peine d'ici l'automne, mais vous n'en faites pas un plat.

La maison que vous habitez est neuve et plutôt somptueuse. Vous en avez pris possession il y a quelques mois. Vous avez longtemps rêvé d'une piscine creusée de choix et de forme ondulée.  C'est à la mi-août que vous l'avez acquise alors qu'elle a été installée ces derniers jours. Vous en profiterez à peine d'ici l'automne, mais vous n'en faites pas un plat.

Une fois le trottoir coulé - d'ici une semaine sans doute - , vous entreprendrez sans attendre l'aménagement paysager. Tout cela dormira sous la neige cet hiver. Au printemps, la cour sera nette, plaisante et la piscine «prête à baigner». C'est votre analyse.

Sylvie Maheux et Daniel Carrier, tous deux au commencement de la quarantaine, sont femme et mari. Il y a presque un an, ils ont acheté une propriété neuve à l'orée d'un bois sur la Rive-Sud de Québec. Dans la nouvelle ville de Lévis, en l'occurrence.

Puisque la courbe du terrain donnait lieu à l'accumulation d'eau par endroits, ils l'ont aplanie. Mais sans gazonner par la suite.

Ils avaient, en effet, leur petite idée derrière la tête. C'est une piscine creusée qui aurait tout l'air d'un plan d'eau sur un lot aménagé avec soin qu'ils voulaient. «Ce serait un îlot tranquille ouvert sur la nature», dit Daniel.

«La piscine creusée, de par son aspect, doit prendre part à la beauté et l'harmonie d'ensemble. Et soutenir notre disposition à être bien chez nous», raconte Sylvie.

La pensée de se retrouver, le printemps prochain, devant un terrain détrempé et laid à la fonte des neiges les gênait. Puis, leur appréhension de voir ensuite entrer dans la cour la pelle mécanique pour l'excavation, puis la bétonnière, les camions remplis de gravier, de pavés ou de pelouse les mettait dans tous leurs états.

Aussi, c'est tout dernièrement que leur piscine a été faite. Dans quelques jours débute le chantier de paysagement. Les ouvrages auront le temps de se placer durant l'hiver. Ne restera plus, en mai, que la mise en terre de quelques plantes. Sans compter quelques retouches à effectuer ici et là.

Le terrassement, la piscine, les plans d'aménagement et leur exécution auront été complétés bien avant l'hiver. Dans quelques semaines, le regard sur le «jardin» de la cuisine et de la salle à manger sera agréable.

De leur côté, leurs enfants Jérôme et Marie-Ève, respectivement âgés de 11 et 8 ans, sont impatients de faire la politesse de la cour à quelques amis l'an prochain.

Épouvante

Par ailleurs, le couple Maheux-Carrier n'a pas voulu patienter quelques années avant de s'attaquer à tout cela. Cela aurait été ajourner sa qualité de vie, donner lieu à l'épouvante d'un autre chantier. Tandis que «défaire pour refaire» engendre des dépenses à fonds perdus.

Sylvie et Daniel disposaient des économies suffisantes pour couvrir l'ensemble des coûts des équipements et des travaux. Ils n'ont pas négocié de prêt hypothécaire les englobant ni signé une convention de financement avec les fournisseurs des biens et services.

«Bien sûr, si nous ne nous étions pas ainsi gâtés , notre hypothèque aurait été moindre», admettent-ils.

Malgré la grande vitalité de la construction résidentielle qui a entraîné, dans la région de Québec, la mise en chantier de 2327 maisons individuelles en 2002 et de 1130 de janvier à juin de cette année, ils ne sont pas nombreux, les nouveaux propriétaires qui, à la faveur de l'automne, se hâtent de faire installer leur piscine.

«Nous avons fait 20 piscines creusées et 112 hors sol, cette année», déclare Patrick Lacroix de Piscine Sansouci de Saint-Rédempteur. Et sur les 20, deux au moins ont été exécutées sur les lots de résidences neuves.

Luc Samson de chez Piscine Beauport trouve, lui aussi, que la demande de piscines creusées pour les maisons neuves n'est pas retentissante.

«Mais la décision de ceux qui en demandent est très réfléchie. Ils ont pris livraison de leur maison au printemps et font établir leur piscine en août», suppose-t-il. D'ailleurs, elle précède toujours l'aménagement paysager.

La piscine hors sol, par contre, exige peu de planification et est réunie en quelques heures suivant un rituel simple et un fourbi limité.

Quant à la piscine creusée, c'est autre chose. Il faut un «ordre du jour», un plan d'aménagement peut-être, des équipements et des matériaux fins, une main-d'oeuvre très qualifiée. Son prix varie de 20 000 $ à 30 000 $.

«Le marché de la creusée est très bon depuis quelques années», déclare le pdg de Club Piscine de Québec, Richard Massicotte.

La demande pourrait cependant être plus significative si ce n'était la petite superficie des terrains sur lesquels les maisons sont désormais bâties. Il arrive parfois que les piscines soient élaborées avant que ne débute la construction même des maisons. Autrement, l'accès des véhicules lourds ne serait pas possible.

Néanmoins, M. Massicotte estime que 30 % des piscines des propriétés neuves sont creusées. Elles peuvent d'ailleurs être installées sans risque jusqu'en octobre.

Il se souvient, enfin, que les piscines hors sol avaient, en moyenne, un diamètre de 24 pi il a 10 ans, 21 pi il y a quelques années et en ont 18 actuellement. Les terrains se contractent, les piscines aussi.

Enfin, d'après Normand Soucy, président d'Entretien de piscines Soucy de Québec, «le marché de la piscine plafonne». Cela, selon lui, tient d'un glissement démographique. Ce sont les 35-45 ans qui en exigent, tandis que les 45-65 ans, de plus en plus nombreux, en sont moins friands.