Délicate en apparence, la jolie corydale, ou fausse-fumeterre, démontre une ardeur incroyable au jardin. Elle est de celles qui fleurissent le plus longtemps. De mai à juillet, elle donne sans interruption une abondance de petites fleurs jaunes. Lorsque vous la croyez à bout de souffle, elle poursuit sa floraison à un rythme variable jusqu'à la fin du mois de septembre.

Le terme fausse-fumeterre vous est probablement inconnu, car la plante répondait il n'y a pas longtemps au nom de corydales - Corydalis lutea, la corydale jaune, est la plus populaire. Il existe aussi une corydale blanche, beaucoup plus rare. Il va sans dire que même si son appellation scientifique a changé, il faudra encore bien des années avant que le nouveau vocable soit utilisé au centre de jardin.

Curieusement, les corydales doivent leur nom à un terme grec signifiant «alouette hausse-col». L'extrémité de la fleur, dotée d'un éperon, rappellerait, avec un peu d'imagination, les deux plumes évoquant de minuscules cornes situées de part et d'autre de la tête de l'oiseau. Soit dit en passant, ce migrateur est le plus précoce: notre alouette arrive souvent du Sud vers la mi-février.

Mais revenons aux plantes...

D'une hauteur d'environ 40 cm, la fausse-fumeterre jaune offre une touffe de feuillage vert pâle, très délicat, qui n'est pas sans rappeler celui des pigamons (thalictrum). En Europe, sa terre d'origine, elle pousse dans les rocailles, entre les pierres et même dans la fente des murs. De la grande famille des pavots, elle produit d'innombrables bouquets de fleurs jaune vif, tubulaires, d'environ 1 cm de longueur.

Notre vaillante plante préfère un sol retenant l'humidité et une position mi-ombragée.

Elle peut pousser aussi en plein soleil, mais le feuillage aura tendance à pâlir, et il faudra davantage l'arroser. Vivace de courte durée, sa longévité est de quatre à six ans, ce qui n'est guère étonnant quand on sait toute l'énergie dépensée au cours de ces années. Mais elle se reproduit allègrement par ses propres semences, sans pour autant devenir envahissante. Elle est rustique en zone 4.

S'il n'existe que deux espèces de fausses-fumeterres, on compte cependant plusieurs espèces et variétés de corydales. Bon nombre ne fleurissent qu'au printemps, souvent en avril, et leur feuillage disparaît avant le début de l'été. Une nouvelle plante est apparue récemment sur le marché, le Corydalis «Berry Exciting», rustique en zone 5, mis en marché par la firme Terra Nova de l'Oregon, qui produit un feuillage jaunâtre ou doré et des fleurs violacées - une merveille dans un coin ombragé.

Dans mon jardin, il n'a malheureusement pas survécu à notre hiver clément, peut-être en raison de conditions de culture inadéquates. Je compte refaire l'essai.

PHOTO PIERRE GINGRAS, LA PRESSE

Bosquet de corydales jaunes dans mon jardin.

La vraie fumeterre

Plante inconnue chez nous, la vraie fumeterre pousse un peu partout à l'état sauvage en Europe. Annuelle d'une quarantaine de centimètres de hauteur, elle produit des fleurs rosâtres. Encore utilisée en pharmacologie naturelle, elle est connue depuis des siècles pour ses propriétés diurétiques, en plus de favoriser la digestion. L'origine de son nom n'est pas vraiment claire, mais il signifie «fumée de terre». Olivier De Serres, un horticulteur autodidacte et fortuné, soutenait que la sève de la plante faisait pleurer les yeux au même titre que la fumée.

PHOTO TERRANOVA NURSERIES

La corydale «Berry Exciting»

Plantes à longue floraison

Plusieurs espèces s'épanouissent aussi sur une longue période. En voici quelques-unes: les gaillardes, les violettes de Corse, les achillées, les astrantias, les héliopsis, les knautias, les coréopsis, les coeurs-saignants nains, nepatas, certains géraniums, notamment «Rozanne», les éphémères et, dans une moindre mesure, les échinacées et les anémones japonaises.

Un lapin dans les rosiers

Il est parfois difficile de composer avec la nature, surtout en milieu urbain. J'admets que je suis particulièrement éprouvé cette année. Une famille de ratons laveurs - maman et ses sept petits - a mangé les charmantes grenouilles de mon petit étang et massacré mes plantes pour atteindre leurs proies. Une marmotte s'est jetée sur mon potager, et les écureuils continuent à déterrer les bulbes qui ont fleuri au printemps. Mais le comble, c'est qu'un mignon lapin à queue blanche a dévoré tout ce qu'il trouvait sur son passage. Loin de se contenter de la laitue, il a mangé des phlox paniculés, des liatris et, le plus inattendu, des rosiers. En plus de dévorer le feuillage, il coupe des tiges souvent sur le point de fleurir. Je viens de sortir l'arsenal de produits répulsifs. Advienne que pourra.

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Lapin à queue blanche

La 2e floraison de la glycine

Les propriétaires de glycine ont été comblés en mai. En raison de l'hiver très doux que nous avons connu, la floraison a été exceptionnelle un peu partout dans la grande région métropolitaine. Fort bien! Mais pourquoi pas une deuxième floraison? Il suffit de tailler l'extrémité des nouvelles tiges, disons les premiers 30 cm, pour qu'une fleur fasse habituellement son apparition quelques semaines plus tard, souvent au point de coupe. J'ai fait l'expérience avec succès à quelques reprises et, actuellement, on compte une vingtaine de fleurs parfumées dans mon plant et autant de boutons floraux en formation. Tentez l'expérience avec quelques tiges. Si les conditions sont propices, vous devriez obtenir des fleurs vers la mi-août.

PHOTO PIERRE GINGRAS, LA PRESSE

Couper les grandes tiges nouvelles de la glycine peut entraîner l'apparition de fleurs.