Tous les ans, des milliers de jardiniers québécois partent des fleurs et des légumes à partir de semis... et c'est en plein la saison pour le faire. Faire des semis n'est pas sorcier: il faut un bon éclairage, un bon terreau, de bonnes semences, des pots, un peu de terreau et, surtout, un peu d'attention. On fait faire des semis aux enfants de la prématernelle et ils réussissent bien, c'est dire à quel point ce n'est pas compliqué.

Par contre, les semis maison sont rarement aussi «beaux» que ceux produits en serre. Les plants sont plus chétifs, plus étiolés, plus pâles. D'accord, ils reprennent rapidement leur vigueur quand on les transplante au jardin, mais n'y a-t-il pas des trucs pour obtenir des semis de meilleure qualité? Bien sûr que oui! Et en voici quelques-uns.

Faites un quart de tour

Les semis se dirigent tout naturellement vers la source de lumière. Dans le jardin, le soleil est au-dessus des plantes, sous les lampes fluorescentes aussi, mais les semis placés devant une fenêtre reçoivent leur lumière latéralement et, par conséquent, se penchent vers la lumière. C'est un problème vite réglé : aux trois ou quatre jours, faites faire un petit quart de tour aux semis. Cela les force à se redresser.

Baissez le thermostat

Une des raisons expliquant la couleur pâle et l'étiolement des semis maison est que la température de nos demeures est trop chaude. D'accord, la germination même exige de la chaleur (21 à 24 °C habituellement), mais par la suite, la plupart des semis préfèrent des températures plus basses, 18 °C le jour, 10 à 12 °C la nuit. Cela donne des tiges plus courtes et une coloration d'un vert plus foncé. Donc, baissez le thermostat et mettez votre combinaison, vos bas de laine et votre tuque. Vous allez geler pendant quelques semaines, mais vos semis seront aux anges!

Brassez les pots

À l'extérieur, les jeunes plants subissent le vent qui les fait bouger. Or, chez les végétaux, le mouvement stimule la formation d'une tige plus courte et plus épaisse qui sera, de plus, moins cassante. Malheureusement pour nos semis, il n'y a pas de vent dans nos appartements... mais on peut prendre les pots et les brasser tous les jours, d'ailleurs assez vigoureusement, et ainsi imiter l'effet du vent. Le résultat? Des semis plus trapus.

Fertilisez en douceur

Les jeunes semis n'ont pas besoin d'engrais. D'abord, les graines dont ils émergent contiennent des réserves de minéraux. De plus, les terreaux pour semis contiennent un petit peu d'engrais, assez à tout le moins pour un bon départ. Mais ces deux sources s'épuisent rapidement. Au stade où le semis présente quatre ou cinq vraies feuilles, il est temps de songer à le fertiliser, mais pas à pleine dose : les engrais sont trop concentrés pour de jeunes plants encore fragiles. Le plus facile, donc, c'est de prendre un engrais soluble (quel qu'il soit) et réduire son dosage au quart de celui recommandé, puis de l'appliquer à chaque arrosage.

Éliminez les plants en trop

Si toutes les graines que vous semez germent, vous aurez probablement trop de plants en peu d'espace, car on sème densément au cas où le taux de germination soit faible. Le corollaire est qu'il faut par la suite éliminer les plants en surplus... mais beaucoup de jardiniers oublient de le faire. Conséquemment, trop de jeunes plants partagent le même espace et aucun n'arrive à profiter. Donc, quand les feuilles de vos semis commencent à se toucher, soyez impitoyable : coupez au sol un semis sur deux.