J'ai découvert les gaillardes il y a une trentaine d'années lors d'un voyage en Colombie-Britannique avec ma tendre moitié et la jeune progéniture. C'était bien avant que je sache le nom de cette jolie fleur qui poussait partout et composait notre bouquet de tous les jours.

Cet agréable souvenir m'est revenu à l'esprit en examinant les photos de la nouvelle gaillarde. La belle «Arizona Apricot» a d'ailleurs été choisie parmi les lauréats All-America Selections 2011, une nomination annoncée seulement à la fin janvier.

Il faut rappeler que la trentaine d'espèces de gaillardes qui existent sont toutes originaires de l'Amérique du Nord. Vivaces ou bisannuelles, elles vivent dans des milieux ouverts, notamment les grandes prairies. La plupart des innombrables cultivars d'aujourd'hui ont tous dans leur arbre généalogique un parent qui porte le nom de Gaillardia aristata, ma beauté de l'Ouest canadien.

«Arizona Apricot» a d'abord été sélectionnée en raison de son coloris unique chez les gaillardes, des pétales orangés, d'un tendre coloris rappelant les abricots, d'où son nom, se terminant par une petite tache jaune. Autre facteur qui a milité en sa faveur: sa floraison relativement rapide. Mais l'autre caractéristique qui m'apparaît encore plus intéressante, c'est qu'à Boisbriand, où on retrouve un des nombreux jardins d'essai de la All-America en Amérique du Nord, la plante a survécu sans problème à deux hivers, et cela, sans protection. Une rusticité pour le moins enviable par rapport aux cultivars de gaillardes apparus sur le marché ces dernières années.

C'est d'ailleurs en 2008 que les juges ont statué sur le sort de la nouvelle lauréate. Chez All-America, même si une plante est sélectionnée, on attend toujours d'avoir une quantité suffisante de semences avant son couronnement et sa mise en marché. Ce sera donc le cas cette année.

De grandes fleurs

Contrairement à une foule de plantes médaillées par l'organisation, tout laisse croire que «Arizona Apricot» sera vendue en plants dans plusieurs centres de jardin du Québec. Mais il faudra attendre probablement en août pour qu'ils soient en fleurs. Les amateurs pourront trouver des semences sur les sites internet des catalogues postaux, dont celui d'Horticlub, et faire leur propre semis, un travail qui exige toutefois du doigté et de la patience.

En effet, la documentation officielle indique que les premières fleurs se manifestent 105 jours après le semis, un optimisme qui n'est cependant pas permis au Québec, indique Lise Goudreau, une des responsables du catalogue électronique et postal chez Norseco-Horticlub, à Laval. L'agronome fait valoir qu'il s'agit d'un échéancier dans le cas où les conditions de culture sont optimales, sous un éclairage artificiel et des températures adéquates. Les semis réalisés par Mme Goudreau en février 2008 ont donné leurs premières fleurs en août.

«Arizona Apricot» est théoriquement rustique en zone 2, mais là encore, les promoteurs sont trop généreux. Il y a fort à parier que le rendement sera maximal dans les zones 4 et 5, toujours en position ensoleillée. Par contre, la durée de floraison plus limitée en zone froide et le couvert de neige plus abondant favoriseront peut-être sa survie d'un hiver à l'autre. Les fleurs de ce cultivar sont plutôt grandes, environ 7 cm de diamètre, le feuillage est vert foncé et la hauteur du plant atteint autour de 30 cm.

Lise Goudreau, juge pour la All-America, souligne que la plante est vigoureuse et sa floraison prolongée, de la fin juin à la mi-septembre. Charmée par le délicat coloris de ses fleurs, elle a accordé plusieurs notes à la candidate.

Un beau poivron orangé

La All-America a aussi couronné à la mi-février un poivron dans la catégorie des légumes: «Orange Blaze». Une variété sélectionnée parce qu'elle produit rapidement, que ses fruits sont sucrés et qu'elle résiste à de nombreuses maladies. Tout un curriculum!

Comme son nom l'indique, le fruit se colore d'une belle teinte orange, une maturité plus rapide que chez les autres espèces colorées, indique l'organisation. Théoriquement et toujours dans des conditions de culture optimales, la première cueillette débute environ 70 jours après la transplantation. Le plant atteint 60 cm et la taille de ses fruits est relativement petite, de 7 à 10 cm de longueur sur 4 cm de largeur. Le hic, c'est qu'il faut normalement dénicher les semences tôt pour faire les semis à l'intérieur à la fin mars ou au début d'avril. S'il est sans doute possible de trouver des semences en cherchant dans les catalogues électroniques, il n'en reste pas moins que cette annonce survient un peu tardivement pour les amateurs et les producteurs du nord du continent. Il faut cependant avoir à l'esprit que le rayonnement de la All-America Selections est mondial. Si on ne cultive pas le poivron cette année chez nous, il sera produit ailleurs sur la planète aussi bien Europe qu'au Mexique ou encore en Australie.

Faire refleurir les cymbidiums

Avec les phalaenopsis, les cymbidiums sont probablement parmi les orchidées les plus populaires. D'autant plus que plusieurs grandes surfaces les vendent à bon prix quand elles sont en fleurs, à un moment où il est bien difficile de leur résister. Si le plant est en santé et que bourgeons floraux et fleurs n'ont pas été endommagés par le froid lors de leur transport, la floraison s'étalera sur un à deux mois. Le problème, c'est qu'il sera ensuite difficile, voire impossible, de les faire refleurir en les conservant à la maison.

Pour obtenir une nouvelle floraison, il faut placer le pot en pleine terre, à l'extérieur, quand il n'y a plus de risque de gel, vers le 15 mai, dans la grande région métropolitaine. On laisse le plant en milieu mi-ombragé jusqu'à la fin septembre ou octobre, en évitant qu'il ne gèle. Les nuits fraîches déclencheront l'éventuelle floraison. Quand vous hivernerez votre orchidée à l'intérieur, déjà une ou deux hampes florales devraient avoir fait leur apparition. Si les conditions de culture sont adéquates, le plant devrait pendre de l'ampleur assez rapidement. Il pourra alors être divisé.

Attention! Lors de son entrée automnale à la maison, évitez de le mettre dans un lieu où la température dépasse les 21°C. Le choc thermique et le manque d'humidité pourraient provoquer la chute de boutons floraux et même faire avorter la floraison.

Photo fournie par All-America Selections

Le poivron «Orange Blaze»