Les phalaénopsis sont les orchidées les plus populaires. Faciles à faire pousser, leurs coloris sont innombrables, leur floraison dure trois mois et elles refleurissent aisément. Très abordables, on en trouve partout, même à l'épicerie. Le hic, si on peut dire, c'est que la vaste majorité d'entre elles n'émettent aucun parfum.

Beaucoup moins connus mais tout aussi faciles à cultiver, plusieurs oncidiums à petites fleurs présentent des caractéristiques étonnantes. En plus de produire des dizaines de fleurs, souvent des centaines, ils émettent un délicieux parfum de vanille ou de chocolat, selon la perception de vos papilles olfactives. Leur odeur peut envahir une pièce si le taux d'humidité ambiant est adéquat (ce sont les molécules d'eau qui transportent les odeurs).

Bon nombre d'oncidiums à petites fleurs sont issus d'Oncidium ornithorynchum, dont la fleur rappelle un petit oiseau rose en vol. Certains sont plus connus que d'autres comme ceux de la série «Sherry Baby» qui compte au moins cinq variétés qui émettent toutes un parfum chocolaté. Le «Sweet Fragrance» de couleur pourpre est le plus connu mais il existe aussi des variantes de couleurs différentes comme «Tricolor» qui est blanc, jaune et pourpre. Le diamètre des fleurs est de 3 à 4 cm.

La série «Twinkle» me semble plus intéressante encore parce que le plant est de dimension réduite. Ses fleurs forment des petits bijoux d'à peine 1 à 1,5 cm de diamètre. La floraison se produit habituellement au cours de l'hiver mais il arrive que le plant fleurisse deux fois dans l'année. À partir du moment où la hampe florale commence son ascension et que les boutons floraux, souvent aussi petits que des têtes d'épingle, font leur apparition, il faut souvent deux à trois mois pour que les premières fleurs donnent leur spectacle.

Acheté il y a deux ou trois ans, mon «Twinkle Fragrance Fantasy» atteint tout au plus 20 cm. Sa floraison, qui a débuté au début décembre, est actuellement à son déclin. Il a produit progressivement huit hampes florales de 25 à 30 fleurs chacune. Les fleurs blanches sont petites certes, mais leur parfum est pénétrant. D'autres variétés comme «Twinkle Golden» produisent des fleurs jaunes mignonnes comme tout; «Red Fantasy» donne des fleurs jaunes alors que celles de «Romantic Fantasy» sont blanc crème.

Où en trouver?

On pourra s'en procurer au Paradis des orchidées, à Laval, le plus important producteur au Québec, (www.leparadisdesorchidees.com ou encore chez certains fleuristes. Rose Drummond, le long de l'autoroute 20, près de Drummondville, en tient à l'occasion comme c'est aussi le cas du Rona régional de Longueuil, boulevard Rolland-Therrien, un endroit où on retrouve un bon choix d'orchidées. Sur demande et s'il veut bien vous satisfaire, votre fleuriste devrait en trouver régulièrement au Marché floral interprovincial. La maison américaine J&L du Connecticut (www.jlorchids.com) en vend aussi par la poste à bon prix. Mais il faut ajouter des frais considérables pour le certificat phytosanitaire (47$US), les coûts de manutention, etc. Ces frais peuvent convenir si la commande est importante (il est d'ailleurs préférable de commander à partir du printemps quand le temps est chaud).

On pourra aussi en acheter lors de l'exposition d'orchidées au Collège Maisonneuve les 8 et 9 avril prochains.

Le prix varie de 25 à 50$ pour un plant mature en pleine floraison. S'il n'a pas de fleur, le prix pourra être inférieur, mais il vous faudra patienter quelques mois avant d'assister à l'apothéose.

Très appréciés des fleuristes en raison de leur abondante floraison, les oncidiums sont originaires de l'Amérique tropicale. Ils sont épiphytes, c'est-à-dire qu'ils poussent sur d'autres plantes, notamment les arbres, sans leur nuire. On en compte quelques centaines d'espèces où le jaune domine mais on retrouve plusieurs autres coloris parmi leurs milliers d'hybrides. Les hampes florales et feuilles étroites sont situées à l'extrémité d'un renflement vert appelé pseudo-bulbe.

Voici quelques conseils de culture de Laurent Leblond, le propriétaire du Paradis des orchidées à Laval, des soins qui conviennent d'ailleurs à tous les oncidiums.

Position: placer les plants devant une fenêtre ou dans un endroit où la lumière est vive. Éviter le soleil direct du 15 février jusqu'au début d'octobre.

Température: minimum de 15°C. Les oncidiums peuvent cependant résister sans peine à des pointes de chaleur de 25 ou 30°C.

Arrosage: le matin, arroser avec de l'eau tiède pour que le substrat sèche le plus vite possible, une fois par semaine l'hiver, deux fois au besoin l'été. Arroser le feuillage et le terreau à grande eau. Il est très important de vaporiser les racines aériennes le plus souvent possible. Mais n'en faites pas un drame si vous avez oublié de le faire durant quelques jours. Si les racines sèchent durant une trop longue période, les nouveaux pseudo-bulbes seront de plus en plus petits et de moins en moins florifères.

Humidité ambiante: de 40 à 50%. La meilleure façon de procéder est de placer le pot sur un lit de petites pierres qui baignent dans l'eau, comme on le fait pour les autres types d'orchidées.

Fertilisation: un fertilisant balancé 20-20-20 à raison d'un quart de cuillère à thé par litre d'eau, après chaque arrosage. Évidemment, un engrais spécifique à orchidées de même que les fertilisants naturels ou biologiques conviennent mais dans ce cas, vous devez suivre les directives du fabricant.

Nouvelle floraison: dans les milieux tropicaux d'où ils sont originaires, les écarts de température entre le jour et la nuit sont habituellement marqués. Cette condition est essentielle pour permettre à une foule d'orchidées de refleurir dans la maison. Dans le cas des oncidiums, on parle d'un écart de 10°C, mais il peut être beaucoup plus prononcé. (Chez moi, à partir de l'automne et jusqu'à la fin de l'hiver, la température nocturne à laquelle sont soumises mes orchidées varie entre 16 et 17°C. Elle peut parfois atteindre les 30°C, le jour, en raison du soleil.)

En hiver, on peut facilement obtenir du succès en disposant les plants près d'une fenêtre et en réduisant le chauffage nocturne. Rappelons que le principal facteur qui empêche les orchidées de refleurir est de les maintenir à une température toujours stable. Un constat qui vaut évidemment pour les phalaénopsis.

Une 11e fête des semences

C'est aujourd'hui et demain au Jardin botanique de Montréal que se tient la Fête des semences. Cette activité de plus en plus populaire a attiré environ 3000 personnes l'an dernier. Une occasion de rencontrer des petits producteurs de semences qui travaillent de façon artisanale et offrent des produits souvent originaux. Les plantes potagères patrimoniales sont toujours en vedette. L'an dernier, par exemple, Les Jardins de Nathalie offraient des semences de la tomate «Reisetomate», une sorte de monstre végétal, une curiosité rappelant une agglomération de tomates cerises et qui se mange en pièces détachées. D'ailleurs, la maison compte autour de 1000 variétés de tomates dans son catalogue. Certains grainetiers vendront aussi des pommes de terre de semences originales. Un bon moment aussi pour rencontrer les Amis du Jardin botanique et devenir membre de cette dynamique société. Vous pourrez même participer à un échange de semences demain vers 14h30.

Des conférences sont aussi au programme notamment sur l'art d'allonger la saison de son potager (aujourd'hui, à 13h), l'économie d'eau au jardin (demain, 10h30) ou les façons de produire sa propre énergie à la maison (demain, 12h30). L'entrée est gratuite mais il faut payer son stationnement. Les portes sont ouvertes de 10 à 16h30h. La Fête des semences en est à sa 11e année d'existence. Elle est aussi organisée à plusieurs autres endroits au Québec au cours des mois de février et mars.