Les toits verts sont à la mode, du moins dans les médias d'information. Mais la chose n'est pas accessible à tout le monde, il faut bien le dire. Les travaux sont habituellement coûteux et qu'on le veuille ou pas, un entretien régulier s'avère nécessaire, autant de détails qu'on oublie parfois quand on se lance dans une telle aventure. Il faut notamment éliminer une à une les plantules d'arbres qui surgissent immanquablement dans le jardin aérien, un travail long et délicat, le résultat des graines transportées par le vent ou les oiseaux.

Mon toit vert a été aménagé en 2006 pour vérifier la viabilité et les coûts d'un tel projet sur des remises de jardin. Il a été réalisé selon les règles de l'art avec les conseils des spécialistes de la multinationale Soprema, une firme réputée dans ce domaine. Les plantes indigènes achetées chez Indigo Horticulture ont aussi exigé plusieurs ajustements. Aujourd'hui, la végétation semble plus ou moins stabilisée, chacune ayant pris sa place dans cet environnement extrêmement difficile. Exposé à l'air libre de toutes parts, le terreau spécial est soumis aux extrêmes de la température extérieure durant l'hiver alors que l'été, c'est la sécheresse qui devient un problème.

De la douzaine d'espèces qui y ont été implantées, seules quelques-unes se démarquent aujourd'hui en raison de la prolifération de la verge d'or.

Au printemps, ce sont les iris (Iris setosa) qui s'épanouissent, une floraison relativement discrète toutefois car ils sont de petite taille. Puis vient le temps des sédums et des sempervivums qui ont perdu beaucoup de terrain. C'est ensuite le tour de la ciboulette dont les petites boules rougeâtres survolent la mêlée durant une semaine ou deux. Mais vers la mi-juin, la verdure des verges d'or couvre presque tout pour le reste de la saison. Heureusement, leurs panicules jaune vif enflamment le toit durant trois à quatre semaines, de la fin d'août jusqu'à la mi-septembre. Aucun doute possible: elles ont bel et bien pris possession de mon toit vert.