Les orchidées de l'avenir dorment dans des éprouvettes congelées à -20°C par les chercheurs d'une organisation scientifique internationale, qui ont déjà entrepris de préserver ainsi les semences de 250 espèces particulièrement menacées.

Le projet a été lancé par les scientifiques de 23 pays d'Amérique, d'Europe et d'Asie réunis dans l'initiative «Magasins de graines d'orchidées pour leur utilisation durable» (Orchid Seed Stores for Sustainable Use, Osssu) et rassemblés jusqu'à vendredi à San Jose, au Costa Rica.

Les 250 espèces choisies pour cette première étape de préservation sont considérées comme les plus menacées parmi les 35 000 connues à travers le monde, a expliqué à l'AFP le chercheur britannique Hugh Pritchard, du Projet de banque de semences du millénaire.

Ces orchidées sont les plus menacées par «la cueillette dans les forêts à des fins commerciales et le réchauffement climatique qui devrait accélérer la disparition de plusieurs espèces dans les 40 années à venir», selon lui.

«Les semences serviront à la réintroduction d'espèces, à la reconstitution d'habitats», a-t-il poursuivi. L'avantage, c'est que les graines sont minuscules et qu'on peut en stocker des millions dans une petite chambre réfrigérée, a-t-il souligné.

Chaque pays participera en fonction de ses besoins et de son expérience, a renchéri le biologiste équatorien Eduardo Sanchez.

En Equateur par exemple, l'Université de Cuenca a décidé de faire germer 35 000 exemplaires des espèces les plus appréciées sur le marché. L'idée est d'en vendre 10 000 à prix très bas, «pour saturer la demande» et éviter la cueillette sauvage, a-t-il expliqué.

Les 25 000 restantes seraient implantées «au bord des rivières, dans des jardins botaniques et dans l'Université elle-même» pour «stimuler l'admiration du public pour ces fleurs, inciter à leur préservation et favoriser le tourisme».

L'Estonie compte peu de variétés mais elles sont rares et en danger, a témoigné Tiiu Kull, chercheur à l'Université estonienne des sciences de la vie.

Aux Philippines, des espèces endémiques servent de base pour la reproduction de dizaines de millions d'hybrides à des fins commerciales, mais sont elles-mêmes au bord de l'extinction, selon Lilian F. Patena, professeur à l'Université des Philippines.

La rencontre de San Jose est le troisième rendez-vous de l'Osssu, qui avait tenu les précédents en 2007 en Chine et en Equateur.