Germain Desbiens est un amoureux dans tous les sens du terme. Ce baby-boomer pure laine a eu le coup de foudre pour la sculpture à sa première année d'université. Et cette passion ne l'a jamais lâché.

D'ailleurs, un plein carnet de croquis montre qu'il n'est jamais à court d'idées quand il s'agit d'utiliser le bronze, l'aluminium et autres mélanges de son cru pour produire des murales, miniatures et des sculptures géantes comme celles qui meublent le jardin de l'Auberge artistique à Lévis. Un projet d'hébergement qu'il a concrétisé, en 2007, avec son amoureuse Louise Roy. En entrevue, Germain Desbiens explique que dans le tournant des années 2000, il a quitté son coin de pays, le Saguenay-Lac-Saint-Jean, pour s'installer dans la région de Québec afin d'y vivre son grand amour.

Aujourd'hui bien installé dans son gîte de la rue Saint-Georges à Lévis, le couple accueille les touristes. L'immeuble construit dans les années 1900 par le capitaine William Taylor Davie a conservé son authenticité. C'est d'ailleurs ce qui a séduit le couple Roy- Desbiens au moment de l'acquisition. Outre le charme particulier de cette résidence d'inspiration anglaise, on peut admirer au rez-de-chaussée et dans le jardin les sculptures et murales de l'artiste. De fascinantes collections qui ne laissent personne indifférent. De plus, les visiteurs qui veulent en savoir davantage sur les techniques qu'utilise l'artiste sont invités à se rendre à son atelier du 109, côte du Passage. Là-bas, Germain Desbiens s'en donne à coeur joie.

Empreintes de maternité

Dans un coin, des empreintes corporelles de la maternité, ailleurs, des diptyques, des miniatures de bronze et d'aluminium ainsi que des reliefs en voie d'achèvement. À l'entrée, une oeuvre très contemporaine intitulée La montée de lait, qui rend hommage à la maternité tout comme ces ventres de femmes enceintes immortalisés dans le plâtre. «Il s'agit d'empreintes corporelles grandeur nature que je réalise sur commande pour des couples qui m'en font la demande», explique l'artiste. Or il tient à préciser que pour lui les femmes ont toujours été une source d'inspiration. «Leurs rondeurs me touchent», ajoute-t-il. Mais des causes plus graves viennent aussi l'interpeller, comme le cancer du sein. Pour soutenir deux de ses amies dans l'épreuve, Germain Desbiens a sculpté une femme amputée d'un sein. L'oeuvre au foulard rose porte le nom de ses amies et celui d'une dame ayant séjourné à l'Auberge qui s'était mise à pleurer en voyant la sculpture parce qu'elle-même avait eu à traverser cette dure épreuve.

C'est pour ce contact particulier avec les gens que Germain Desbiens a voulu ouvrir son jardin et son atelier au grand public. «Je veux rendre l'art accessible à un maximum de personnes, dit-il. En montrant de quelle façon l'artiste travaille et ce qu'il réalise, je fais de la sensibilisation de manière très concrète.»

style contemporain

D'inspiration contemporaine, les murales et les sculptures de Germain Desbiens sont façonnées dans le styromousse haute performance avant d'être recouvertes de métaux, de béton ou de ciment polymère. «Une fois sculptées, les oeuvres que je veux recouvrir de bronze et d'aluminium sont envoyées à la fonderie», souligne-t-il. Par contre, les créations faites de ciment polymère ou de béton passent par un autre procédé. La technique du moule au négatif est réservée au béton et consiste à placer le styromousse sculpté à l'intérieur des parois d'un coffrage et à couler le béton. Puis on laisse reposer 28 jours avant de démouler et d'enlever le styromousse.

Au Saguenay, Germain Desbiens a réalisé des oeuvres gigantesques pour Hydro-Québec, la Sûreté du Québec et d'autres organisations. À Québec, l'homme a participé plusieurs fois à la compétition internationale de sculpture sur neige du Carnaval avant d'être président du jury. Dans un avenir proche, soit autour de la mi-septembre, il exposera plusieurs de ces créations à la Galerie Louise Carrier de Lévis.

6104, rue Saint-Georges, Lévis - 418 837-9619 www.aubergeartistique.com

Photo: Yan Doublet, Le Soleil

Germain Desbiens aime accueillir le public dans son atelier de la côte du Passage à Lévis.