L'été continue d'être plutôt chaud et sec, avec d'occasionnelles précipitations qui viennent sauver nos plantes in extremis. L'arrosage continue donc d'être à surveiller, selon les besoins des végétaux et les restrictions des municipalités. Les plantes avides de chaleur, comme les tomates, les piments et les aubergines sont ravies de la situation, tant qu'on les arrose, mais la plupart des autres (vivaces, annuelles, autres légumes, etc.) ont déjà été plus belles. Aussi, la floraison est en avance de deux à quatre semaines cette année et plusieurs plates-bandes s'essoufflent, comme si c'était déjà l'automne. Autrement dit, c'est un été normal, car dans nos régions les étés se suivent, mais ne se ressemblent pas. Voici de quoi certains lecteurs s'inquiètent ces temps-ci :

Q Je vous envoie une photo de mon arbre. Je ne connais pas son nom, mais il semble attaqué par une maladie ou un insecte. Pouvez-vous me dire ce que c'est et ce que je peux faire pour l'aider?

Julie Turgeon, Lévis

R Votre arbre est un orme d'Amérique (Ulmus americanus) et il semble être infesté par le puceron lanigère de l'orme (Eriosoma americanum), un insecte blanchâtre qui vit sous les feuilles et provoque leur enroulement. En général, on considère cet insecte comme peu nuisible pour les ormes, car les dégâts sont seulement esthétiques et même là, rarement très visibles, sauf de près. L'insecte est seulement visible sur les feuilles du printemps : si sa présence vous dérange, coupez tout simplement les feuilles infestées.

L'insecte quitte l'orme en début d'été et migre sur des amélanchiers (Amelanchier), infestant leurs racines et y causant davantage de dégâts, car il y provoque une faiblesse générale. Une façon de réduire les dommages à votre orme serait de vous débarrasser de tout amélanchier dans le voisinage. Sans son hôte secondaire, le puceron lanigère ne viendra plus sur votre orme.

Q Quand dois-je tailler une hydrangée Annabelle rose et combien de fois?

Lorraine Gagnon, Les Coteaux

R L'hydrangée arborescente rose, nouvelle cette année, s'appelle Hydrangea arborescens 'NCHA1'. Elle se vend sous le nom de commerce d''Invincibelle Spirit'. Comme 'Annabelle', elle fleurit l'été à partir de boutons floraux produits à la fin du printemps. Donc, le moment pour la tailler, si vous voulez le faire, est soit à l'automne, soit tôt au printemps, à la fonte des neiges. Comme les fleurs sèchent joliment sur la plante, créant un bel effet hivernal, je vous suggère de la tailler au printemps.

Q Mon jardin potager est envahi par la prêle. Je suis donc à genou à arracher les rhizomes quotidiennement. Quelqu'un m'a dit que c'est parce que ma terre est trop acide et qu'il suffirait de répandre de la chaux à l'automne pour régler le problème. Est-ce vrai?

Marie-Hélène Côté, Baie-Comeau

R Si seulement c'était si facile! L'idée que la prêle des champs (Equisetum arvense) ne pousse que dans les sols acides est une légende urbaine. En fait, elle tolère bien les sols acides, mais les sols neutres et alcalins aussi. Même, sa croissance augmente quand le sol est plus près de l'idéal, soit un pH de 6,5-6,8! Je ne dis pas que votre sol n'est pas acide (il faudrait faire faire une analyse de sol pour le savoir), mais corriger son acidité ou son alcalinité ne découragera nullement la prêle. De plus, vous gaspillez votre temps à l'arracher. Et sarcler est pire encore. En effet, plus on brise son rhizome souterrain, plus elle produit de rejets, car un rhizome coupé en deux donnera désormais deux plants.

Pour l'éliminer, il faut l'empêcher de faire de la photosynthèse. En effet, c'est une plante très héliophile, soit absolument dépendante de la lumière pour sa survie. Tant qu'à être à genou, coupez donc les pousses au niveau du sol. Puis coupez encore quand elles réapparaissent. Et répétez tant qu'il y en a. Si vous le faites fidèlement, en coupant vraiment toutes les tiges dès qu'elles sortent du sol, vous en viendrez à bout en une seule saison, car vous aurez éliminé sa source d'énergie. Ou encore, condamnez votre potager pour une année, le couvrant au printemps prochain d'une épaisse toile noire. Au printemps suivant, après une année sans lumière, il n'y aura plus de prêle!

Q Une plante caméléon envahit la bordure de mon jardin d'eau. J'ai beau l'arracher, elle continue de s'étendre. Comment s'en défaire?

Janine Pineau, Lévis

R Comme la prêle (question précédente), plus on arrache ou sarcle la plante caméléon (Houttuynia cordata 'chameleon'), une jolie plante au feuillage panaché de vert, de jaune, de rose et de rouge, plus elle s'étend. Il faut l'empêcher de faire de la photosynthèse et pour cela, je vous renvoie à la question précédente.

Q Depuis plusieurs années, je suis pris avec le bambou qui vient du voisin arrière. J'ai toujours des repousses qui vont de plus en plus loin dans ma cour. J'arrache les repousses, mais je vois bien que c'est inutile.

Denis Martin, Drummondville

R La pose d'une toile noire pour couper toute lumière (voir la réponse à la question «Prêle égale acidité?») est essentiellement la seule méthode pour contrôler la renouée japonaise (Fallopia japonica), aussi appelée bambou. Mais dans le cas de cette plante, encore plus persistante que la prêle ou la plante caméléon, il faut laisser la toile en place deux étés de suite.

Cet envahissement est la faute de votre voisin et le devoir d'éradication de cette plante devrait lui revenir. D'ailleurs, s'il ne contrôle pas la plante sur son terrain, le problème recommencera très rapidement, non seulement chez vous, mais chez les autres voisins et bientôt dans tout le quartier. Plus vite cet envahissement est étouffé, moins le traitement lui en coûtera!