Les campagnes d'embellissement sont choses du passé au Québec. Fini les concours Fleurir le Québec ou encore Villes, villages et campagnes fleuries.

Voilà donc trois ans déjà que la corporation Les fleurons du Québec a pris la relève et lancé son programme de certification. La réussite est évidente et l'avenir s'annonce plus intéressant encore. Au début, elles étaient une centaine de municipalités à se lancer dans cette aventure et aujourd'hui, on en compte 289 qui représentent pas moins de 3,3 millions de citoyens, soit 42% de la population du Québec.

 

Même si cette certification peut paraître abstraite, il n'en reste pas moins que les Fleurons du Québec est un projet collectif où chaque amateur de jardinage est mis à contribution. D'ailleurs, l'aménagement des terrains de résidences privées compte pour une bonne part de la note qui permet de classer les municipalités participantes.

La Corporation des fleurons du Québec est un organisme indépendant qui regroupe des représentants de plusieurs ministères (Transports, Agriculture, Tourisme, Affaires municipales), des municipalités, des représentants de l'industrie horticole, dont la Fédération interdisciplinaire de l'horticulture ornementale (FIHOQ), ou encore des amateurs de jardinage représentés par la Fédération des sociétés d'horticulture. La classification vise à mesurer la beauté horticole d'une ville, notamment par ses espaces verts, ses aménagements paysagers ou même de simples jardinières, qu'ils soient résidentiels, institutionnels, commerciaux ou industriels. Des experts établissent un pointage en fonction d'une grille de critères. Pas moins de 60% du territoire municipal est visité à cette occasion, et les terrains résidentiels exposés à la vue du public comptent pour 27% du pointage total, le deuxième volet en importance après les aménagements municipaux.

Les frais de classification sont établis pour une période de trois ans et vont de 600$ à plusieurs milliers de dollars selon la taille de la municipalité. Les résultats sont exposés fièrement à l'entrée de chaque municipalité sur un panneau de signalisation.

Du naturel, pas d'artificiel

La presque totalité des villes inscrites à l'origine ont poursuivi leur participation au programme et ont été l'objet d'une deuxième visite des classificateurs en 2009. Toutes ont maintenu leur classement original qui varie d'un à quatre fleurons (aucune ville n'ayant obtenu le statut d'excellence équivalent à cinq fleurons), mais une trentaine ont obtenu un fleuron de plus, ce qui démontre les efforts consentis par les communautés pour embellir leur environnement. À l'heure actuelle, 16 municipalités ont obtenu quatre fleurons, ce qui correspond à un embellissement remarquable dans la majorité des domaines, un club auquel se sont joints l'été dernier Eastman, Notre-Dame-du-Lac, Granby, Lac-Mégantic, Warwick, Victoriaville, Saint-Jean-Port-Joli, Lachute, Sainte-Agathe-des-Monts, Saint-Anne-de-Bellevue ou encore le village de Sainte-Pétronille de l'île d'Orléans, autant d'endroits qui se feront remarquer davantage par leur verdure et leurs aménagements paysagers.

«En plus de contribuer à la beauté d'une municipalité, une des retombées les plus évidentes des Fleurons est la grande fierté suscitée chez ses résidants et ses élus, explique Marie-André Boucher, responsable des projets pour l'organisme. Les citoyens embarquent dans le projet collectif et font leurs efforts pour améliorer leur propre environnement.» Reste maintenant à convaincre plus de propriétaires d'industries et de commerces de faire leur part pour enjoliver leur milieu, ce qui peut même avoir des effets positifs sur leurs affaires.

Mme Boucher signale en outre qu'en plus de l'aspect purement visuel, l'embellissement paysager a des impacts biens concrets sur la vie sociale et même économique. Par exemple, plus la couverture végétale d'une maison résidentielle est grande, plus sa valeur est élevée; plus les espaces publics sont pourvus en arbres ou en fleurs, plus ils sont appréciés et utilisés par le public; sans oublier les effets positifs des plantes sur l'épuration de l'air ou la réduction de la chaleur ambiante.

Fait cocasse, les fleurs, arbustes et objets décoratifs en plastique ne sont pas pris en compte lors de l'évaluation d'une municipalité, leur impact environnemental étant négatif par rapport aux plantes naturelles. Une firme avait demandé aux organisateurs que les paniers suspendus de fleurs artificielles soient inclus dans la grille de pointage.

On peut obtenir la classification de toutes les municipalités participantes aux fleurons en cliquant www.fleuronsduquebec.com