Seulement quatre ou cinq espèces de guis nains sont présentes au Canada sur la quarantaine qui existent, et seul Arceuthobium pusillum, de son nom scientifique, se retrouve au Québec. Toutes sont minuscules et leurs tiges ne dépassent guère les 5 cm de longueur. On peut en compter jusqu'à une quinzaine d'individus sur un rameau de 4 à 5 cm de longueur. Le gui nain attaque les sapins, les mélèzes, les épinettes, les pins, les pruches et les grands douglas verts de la côte Ouest. Leurs dommages peuvent être considérables car, contrairement aux petits cousins, ce sont des parasites stricts, c'est-à-dire qu'ils soutirent à leur hôte toute l'eau et les sels minéraux essentiels à leur croissance.

Ce parasitisme affecte le rendement en matière ligneuse de la victime. Cela se traduit parfois par des pertes de 50%, indique une étude de l'Université de l'Utah, ce qui n'est guère apprécié par l'industrie forestière. Plus faible, l'arbre devient plus vulnérable aux maladies et aux attaques d'insectes. Un conifère parasité voit sa longévité réduite en moyenne de 10%, indique pour sa part Cynthia Ross Friedman, une spécialiste du gui de l'Université Thompson Rivers, de Kamloops, en Colombie-Britannique.Par ailleurs, à défaut d'oiseau pour favoriser sa dispersion en raison de sa petite taille, le gui nain dispose d'un autre moyen pour assurer sa descendance: des graines... explosives. Un peu à l'exemple de nos violettes ou encore de notre impatiente du Cap, l'enveloppe contenant les graines éclate à maturité. Les semences peuvent ainsi être éjectées jusqu'à la distance incroyable de 20 mètres, mentionne la scientifique.