La saison de jardinage 2009 arrive à sa fin. Le temps donc de faire un bilan... un bilan qui n'a rien de reluisant!

Encore un printemps et un début d'été froids qui nous ont empêchés de planter à temps, encore de la pluie sans bon sens jusqu'à la mi-été, plus un automne froid et les gels les plus hâtifs depuis des années. Même une bonne bordée de neige à la mi-octobre! C'est à se demander si l'on ne devrait pas parler de refroidissement plutôt que de réchauffement climatique! Je m'interroge à savoir si nous, les jardiniers, ne devrions pas modifier nos habitudes pour mieux gérer la situation.

Je pense spécifiquement à nos chers légumes fruitiers (tomates, piments, etc.) qui refusent de mûrir. Ces légumes d'origine subtropicale exigent, en plus du soleil et de l'engrais, une certaine chaleur pour mûrir. Nous l'avions autrefois : depuis la trentaine d'années que je jardine dans la région de Québec, je n'ai jamais eu de problème à obtenir de belles tomates fraîches aussi tôt que la fin de juillet, et ce, sans traitement spécial.

 

Cette récolte est désormais repoussée en septembre et encore, plusieurs fruits n'arrivent même pas à mûrir, faute de chaleur adéquate. Et cela fait quatre ans que la situation perdure.

Des mini-serres : une technique à découvrir

Je pense que le temps est venu d'accepter que nos étés sont désormais plus frais qu'autrefois. Cultiver des tomates et des piments en plein air, même les courgettes et les concombres, facilement possible autrefois, devient un défi. Quant aux aubergines et aux melons qu'on pouvait parfois réussir avant... oubliez ça!

Je suggère d'adopter la technique des jardiniers du nord : cultiver les légumes fruitiers sous abri. Allez au Saguenay-Lac-Saint-Jean et vous verrez, dans tous les potagers, des abris couverts de plastique transparent - des mini-serres, quoi! - dans lesquels on cultive les légumes fruitiers.

Ça fait longtemps que les «Bleuets» ont accepté, eux, que leurs étés ne sont pas assez chauds pour la culture de légumes frileux. Ainsi, ils réussissent sans problème à produire des tomates, des piments et même des aubergines... six semaines avant les jardiniers de Québec!

Je souligne que ces mini-serres ne sont pas chauffées artificiellement : elles ne font qu'emmagasiner la chaleur du soleil le jour et la conservent la nuit. Même par une journée grise et fraîche, il fait souvent 15° C plus chaud dans la serre qu'à l'extérieur.

Il faut quand même gérer cette accumulation de chaleur, car par une journée chaude et ensoleillée, la chaleur peut devenir excessive dans l'abri et endommager les plantes. On ouvre alors un panneau et le ferme le soir s'il annonce frais. S'il fait au-dessus de 15° C la nuit, on peut laisser le panneau ouvert la nuit aussi. Ouvrir le panneau le jour est important aussi pour laisser entrer les insectes pollinisateurs.

De telles mini-serres s'installent au printemps, à la fonte des neiges. On les laisse en place deux semaines, sans plantes, le temps qu'elles réchauffent le sol, puis on y va avec les plantations, souvent dès la mi-mai, ce qui don-ne une bonne longueur d'avance à la saison. On peut facilement fabriquer une mini-serre avec quelques piquets de bois, une feuille de polyéthylène et une brocheuse. Sinon, il existe des modèles préfabriqués, justement en rabais «fin de saison» actuellement.

Avec les étés frais dont nous souffrons depuis quelques années, une mini-serre sera peut-être la seule solution pour pouvoir croquer dans une belle tomate fraîche maison en 2010!