Potées et vacances prolongées font rarement bon ménage. Si leurs propriétaires reviennent avec de bien jolies couleurs, les plantes oubliées, elles, font souvent grise mine avec leurs feuilles et tiges complètement rabougries. Arrosage automatique défectueux, soins inadaptés prodigués par la voisine pleine de bonnes intentions, mais ne sachant pas arroser... Voici comment secourir et sauver vos petites protégées, lorsque cela est encore possible.

Le plus important: gardez à l'esprit que même si la situation semble très grave, elle est toujours moins désespérée qu'il n'y paraît. Entrée en «hibernation» forcée, sacrifice des parties aériennes pour préserver leur souche vitale... Les plantes regorgent d'astuces pour surmonter les pires traversées du désert. Le plus souvent, avec de l'eau et une bonne coupe militaire, ça repart!Pour des années, dans le cas des arbustes et des vivaces, pour un petit mois, dans le cas des espèces saisonnières (plantes annuelles), plus difficiles à sauver (mais lorsqu'on sait que, de toute façon, elles allaient naturellement dépérir en fin de saison...).

Le test à faire: sectionnez les tiges desséchées. Si vous trouvez du bois vert (ou n'importe quel autre tissu plus tendre de cette couleur), soyez rassuré. Votre belle repartira. Si la plante est complètement desséchée (s'effrite de la tête au pied, tiges creuses), dans ce cas, ne perdez pas votre temps. Arrachez tout, changez la terre et tournez vous vers les vivaces, en attendant toutefois septembre pour les planter.

La bonne stratégie

1) Commencez par éplucher toutes les feuilles flétries et desséchées à la main (ex: celles des géraniums des balcons, de la menthe, des pétunias...)

2) Taillez ensuite court, très court (3, 5 ou 10 cm du sol, cela dépend des plantes), en revenant sur des pousses vertes si vous en trouvez, ou bien au-dessus des ramifications, d'un noeud (renflement de la tige au niveau du point d'insertion des feuilles). Si vous vous sentez désarmé (où faut-il placer la lame de mon sécateur?), panachez les coupes.

3) Vient ensuite le bain salvateur. Plongez, immergez votre plante dans une bassine, un seau, la baignoire, entre une heure et une nuit, de façon à réhydrater la motte à la fois par le dessus et le dessous du récipient. Vous pouvez même ôter ce dernier. La terre va se gorger d'eau. En quelques jours, la plante va reprendre des couleurs. Lorsque la situation est peu grave, les végétaux présentent des signes de récupération dans les 2 à 24 heures (feuilles regonflées, tiges relevées).

4) Dans le cas des grands bacs qui peuvent difficilement être déplacés, arrosez par le dessus, mais à plusieurs reprises espacées de 10 minutes. Pourquoi? Parce que votre premier apport d'eau à toutes les chances de «se sauver» par le «jour» entre la motte rétractée qui ne colle plus à la paroi et le rebord du pot. C'est en général à partir du 4ème ou du 5ème arrosage que là, vraiment, l'eau parvient jusqu'au coeur de la motte et que votre arbuste (agrumes, arbuste non taillé ou conduit sur tige) arrive à en profiter.

5) Décompactez la terre (tassée en surface) de leur pot avec une fourchette et restez aux petits soins de vos plantes jusqu'au retour des pluies et de la fraîcheur. C'est tout. Ne leur apportez pas d'engrais (sauf de la corne broyée, lente à se décomposer). Ne les rempotez pas non plus au risque de les perturber à l'aube de leur sommeil hivernal.