Fin juin ou début juillet vient le temps des astilbes.

Déjà, leurs feuilles vert foncé ont enjolivé la platebande durant des semaines, mais quand vient la oraison, c'est un feu d'artice végétal qui dure de deux à trois semaines. Et beaucoup plus longtemps si vous avez pris soin de planter des cultivars à oraison tardive qui donnent habituellement leurs premières eurs au commencement d'août.

 

Leurs délicates panicules en forme de plumeaux sont composées de centaines de eurs minuscules. Si les tons de roses prédominent, la multitude de cultivars sur le marché nous offre aussi du blanc pur, du rouge plus ou moins foncé, ou encore de légères teintes de violet. Les plumeaux sont habituellement dressés, parfois compacts, mais certaines variétés comme Ostrich Plume sont retombants et portent bien leur nom de «plumes d'autruche». Leur taille varie autour de 60 à 100 cm. Il en existe aussi de très petits comme le cultivar Key West, environ 30 cm, qui conviennent bien aux rocailles ou encore aux jardins alpins, comme c'est le cas chez moi. Pour sa part, le nouveau cultivar Color Splash se distingue par son feuillage qui, en prenant de l'âge, devient rouge pourpre, puis orangé en n de saison. Sa eur est rosâtre.Autre trait de personnalité souvent méconnu des astilbes: ils émettent un délicat parfum perceptible à bonne distance si vous avez regroupé plusieurs plants. L'hybride récent Vision in White est particulièrement intéressant à cet égard.

Photo: Bernard Brault, La Presse

L'Astilbe «Ostrich Plume» offre un port penché qui rappelle une grande plume.

Des plantes faciles d'entretien

Originaires de l'Amérique du Nord et du Sud-Est asiatique, les astilbes poussent dans des endroits boisés, des ravins ou au bord des cours d'eau. On en compte une douzaine d'espèces mais les plantes offertes sur le marché sont des hybrides parfois très complexes et souvent difciles à distinguer les uns des autres. Au Québec, on peut en obtenir plusieurs dizaines de variétés, et au moins un grossiste en vend à lui seul pas moins de 60 cultivars.

Plante facile, l'astilbe se contente d'un sol riche retenant l'humidité. Elle peut pousser au soleil mais la plupart des gens l'utilisent dans les platebandes mi-ombragées. Sa seule exigence: un sol humide. Facile à multiplier, on peut déjà la diviser au bout de deux ou trois ans. D'ailleurs, si vous attendez trop longtemps pour agir, la masse de racines devient extrêmement ligneuse et rend l'opération beaucoup plus ardue.

Autres caractéristiques intéressantes, on ne lui connaît pas de maladies et les insectes ne s'y intéressent guère, si ce n'est une espèce qui, selon mes recherches, me semble un taupin, souvent attiré en grand nombre par le nectar des eurs. Un insecte totalement inoffensif à l'état adulte.

Un dernier mot: étonnamment, le terme astilbe vient d'un mot grec indiquant que son feuillage est terne, ce qui est probablement le cas de certaines espèces mères. La progéniture est nettement plus intéressante. Au point d'ailleurs qu'il ne faut pas hésiter à couper les fleurs fanées une fois la oraison terminée pour mettre à nouveau le feuillage bien en évidence.

Photo: David Boily, La Presse

«Key West» mesure à peine 30 cm. À maturité, ses fleurs son rougeâtres.