On ne connaît pas invariablement le succès en horticulture. Il y a toujours quelques plantes qui ne répondent pas à nos attentes : elles ne fleurissent pas bien, poussent faiblement, ont des problèmes de maladies, etc. Et la réaction du jardinier est souvent de chercher un «produit miracle» ou une autre technique qui forcera la plante à bien réussir. Mais est-ce toujours la bonne solution?

Vaporiser encore et encore des produits nocifs pour l'environnement n'a rien de bien bon pour la santé de notre planète ni même pour la nôtre. Augmenter le taux d'engrais pour mieux faire fleurir une plante faible finit par polluer l'eau. Tailler pour contrôler la hauteur d'une plante surdimensionnée demande du temps... et où d'ailleurs disposer des branches taillées maintenant que l'agglomération urbaine de Québec ne ramasse plus les déchets de jardinage durant l'été? Ne serait-il pas mieux de dire : c'est assez?C'est du moins le point de vue d'un jardinier paresseux, mais j'imagine que même un jardinier forcené doit se fatiguer de répéter les mêmes efforts pour maintenir une plante qui n'est pas, de toute évidence, à sa place. Et la plupart de ces «travaux supplémentaires» ajoutent des frais au jardinage, de surcroît. À mon point de vue, la meilleure chose à faire quand une plante va mal, c'est... de l'enlever et de la remplacer par quelque chose qui réussit mieux.

Quelques exemples

Les limaces raffolent de vos hostas et réduisent leur feuillage en charpie? C'est certain qu'il y a des produits pour contrôler les limaces, mais il faut les réappliquer aux deux semaines durant tout l'été, ce que vous donne du travail. Ces produits coûtent cher et certains sont toxiques pour les enfants et les animaux. Ne serait-il pas plus logique de vous débarrasser des hostas et de les remplacer par des plantes qui ne sont pas mangées par les limaces? Il existe même des hostas auxquels les limaces ne touchent pas, donc trouver un bon remplaçant sera facile.

Ou alors, votre fenêtre de salon est à 1,2 mètre du sol et il y a devant un arbuste dont les branches débordent sur la vitre et bloquent la vue. Ainsi, vous devez le tailler pour contrôler sa croissance. Ne serait-il pas plus simple d'arracher l'arbuste trop gros pour l'emplacement (quitte à le replanter ailleurs où sa hauteur ne nuira pas) et de le remplacer par un arbuste naturellement nain? Après tout, il existe une profusion d'arbustes qui, de toute leur vie, n'atteindront que 90 cm ou 100 cm de hauteur, voire moins.

Et un dernier exemple : vous avez un superbe phlox vivace qui fleurit abondamment tous les mois d'août, mais il faut le traiter au fongicide 7 à 10 fois par été pour contrôler le blanc, une maladie qui dépare son feuillage. Ne serait-il pas plus sage de remplacer cette plante naturellement maladive par un autre phlox qui ne fait pas de blanc? Et là aussi, les choix sont nombreux.

Trois prises... retiré!

Je ne dis pas d'arracher une plante après une seule mauvaise saison. Le problème est peut-être sporadique et il serait triste d'éliminer une plante qui a défailli une seule fois. Par contre, quand la plante présente le même problème année après

année, à quoi sert-il de s'embarquer dans une série de traitements sans fin? Débarras-sez-vous de la défaillante et remplacez-la par une plante convenable.

À force d'éliminer les plantes exigeantes pour les remplacer par des plantes faciles, le jardinage deviendra un jeu d'enfant!