Vous ne le savez peut-être pas, mais le Québec est une figure de proue mondiale dans le domaine de l'utilisation rationnelle des pesticides domestiques. Entre 2003 et 2006, le Code de gestion des pesticides du Québec a graduellement pris effet à la grandeur de la province. C'est un règlement complexe, avec beaucoup de facettes, mais pour le propriétaire typique, il interdit surtout l'utilisation sur la pelouse de la plupart des pesticides «cosmétiques» (produits d'aucune utilité véritable sinon pour améliorer l'apparence) et notamment celle des herbicides que bien des jardiniers utilisaient auparavant pour contrôler les mauvaises herbes dans le gazon.

Vous ne le savez peut-être pas, mais le Québec est une figure de proue mondiale dans le domaine de l'utilisation rationnelle des pesticides domestiques. Entre 2003 et 2006, le Code de gestion des pesticides du Québec a graduellement pris effet à la grandeur de la province. C'est un règlement complexe, avec beaucoup de facettes, mais pour le propriétaire typique, il interdit surtout l'utilisation sur la pelouse de la plupart des pesticides «cosmétiques» (produits d'aucune utilité véritable sinon pour améliorer l'apparence) et notamment celle des herbicides que bien des jardiniers utilisaient auparavant pour contrôler les mauvaises herbes dans le gazon.

 Avant que toute la province ne devienne «verte», d'autres villes, au Québec et ailleurs (comme Hudson, Québec, Halifax), avaient adopté des lois semblables. Des lois similaires bannissent ces produits au Danemark, en Norvège et en Suède ainsi que dans un nombre croissant de villes canadiennes. D'ailleurs, le Québec ne sera plus la seule province à bannir les pesticides cosmétiques, car l'Ontario a entériné une loi semblable qui prendra effet au printemps et d'autres provinces prévoient l'imiter. De plus, plusieurs États aux États-Unis étudient aussi la possibilité d'interdire l'utilisation des pesticides cosmétiques.

 Bien reçu

 Il faut souligner que ce code a été assez bien reçu par la population. D'accord, certains propriétaires étaient très choqués de voir ces produits retirés du marché, mais la plupart des gens semblent avoir accepté que, pour le bien de tous les citoyens, cela devait se faire. Aussi, il n'y a pas eu d'effets négatifs très visibles : les pelouses sont aussi belles que jamais et on ne voit pas beaucoup plus de pissenlits dans les gazons qu'auparavant.

 C'est donc avec consternation que nous apprenons que le Code de gestion des pesticides est désormais menacé par une compagnie américaine, Dow Agro-Sciences, qui poursuit le gouvernement fédéral (oui, même si le règlement est provincial) en prétendant que le Code viole des dispositions du chapitre 11 de l'ALENA (Accord de libre-échange nord-américain), notamment en interdisant l'herbicide 2,4-D, produit par Dow Agro-Sciences. Autrement dit, une compagnie américaine veut faire casser une loi québécoise afin de remettre ses produits sur nos tablettes.

 Une réponse énergétique

 Le gouvernement du Québec travaille déjà à la défense de son code auprès du gouvernement fédéral, partie défenderesse, et j'ai cru comprendre que le gouvernement fédéral, par l'entremise de Lawrence Cannon (ministre des Affaires étrangères du Canada), n'entend pas non plus baisser les bras dans la bataille juridique à venir. Mais si les citoyens montrent fortement leur appui à la défense du Code, on peut s'attendre à d'autant plus de soutien. Le groupe environnemental Équiterre, en collaboration avec la David Suzuki Foundation et d'autres partenaires, a préparé une pétition Internet qui permet aux citoyens concernés de manifester leur appui au Code. C'est si facile. Vous n'avez qu'à aller sur le site Web www.equiterre.org/organisme/courriel-dowchemicals.php, lire le message proposé, ajouter vos coordonnées et, avec un simple clic, vous aurez manifesté votre appui au maintien du Code. Il y a même un espace pour ajouter vos propres commentaires. Une fois la pétition signée, une nouvelle page s'ouvre qui vous permet d'inscrire les adresses de courriel de connaissances qui selon vous seront intéressées par la pétition.