En 2005, le Centre antipoison du Québec a noté 1039 cas d'intoxication par les plantes au Québec. Évidemment, elles ne sont responsables que d'une infime partie des cas d'intoxication rapportés (les médicaments et les produits de nettoyage sont bien plus significatifs), mais elles restent un risque. Et la majorité des cas d'intoxication par les plantes n'entraînent que peu ou pas de symptômes ou se limitent à une irritation digestive ou une dermatite; mais 34 cas ont dû être traités en milieu hospitalier en 2005. Et il aurait été possible de prévenir toutes ces intoxications.

En 2005, le Centre antipoison du Québec a noté 1039 cas d'intoxication par les plantes au Québec. Évidemment, elles ne sont responsables que d'une infime partie des cas d'intoxication rapportés (les médicaments et les produits de nettoyage sont bien plus significatifs), mais elles restent un risque. Et la majorité des cas d'intoxication par les plantes n'entraînent que peu ou pas de symptômes ou se limitent à une irritation digestive ou une dermatite; mais 34 cas ont dû être traités en milieu hospitalier en 2005. Et il aurait été possible de prévenir toutes ces intoxications.

Les coupables

Ne présumez jamais qu'une plante est inoffensive. Même les plantes comestibles, comme la tomate, la pomme de terre, la rhubarbe et le cerisier, ont des parties toxiques. Parfois, la plante n'est pas tant toxique qu'irritante. Un bébé qui ingère par mégarde un piment de Noël (une variété ornementale de piment fort) n'appréciera pas l'expérience, alors que la sève des figuiers, comme le populaire Ficus benjamina, peut causer une dermatite chez certaines personnes.

 Chez les plantes communément cultivées dans la maison, sans doute la plus dangereuse est le laurier-rose (Nerium oleander) : une seule feuille peut tuer un adulte s'il n'est pas traité rapidement.

 Les fruits colorés posent un problème particulier, car les enfants les trouvent attrayants. Noël est aussi très hasardeux avec ses plants de houx (Ilex) et de cerisier de Jérusalem (Solanum pseudocapsicum), deux plantes à fruits toxiques.

 Les plantes de la famille du philodendron (philodendron, dieffenbachia, monstera, pothos, syngonium, lis de la paix, etc.) sont très populaires, car elles tolèrent bien les conditions de nos demeures, mais leurs tissus contiennent des oxalates qui causent des brûlures douloureuses à la bouche et à la gorge. Le bégonia rex aussi en contient. Heureusement, les intoxications aux oxalates sont rarement graves.

 Les euphorbes (Euphorbia) aussi sont toxiques, le contact entre la sève laiteuse et les yeux étant très douloureux. On devrait porter des gants et même des lunettes de sécurité quand on les taille, car la sève peut gicler! Dans ce groupe, il y a la couronne d'épines (Euphorbia milii) et plusieurs plantes qui ressemblent à un cactus (E. lactea, E. tirucalli, etc.). Le croton (Codiaeum), un proche parent des euphorbes, est toxique aussi. Curieusement, le poinsettia (E. pulcherrima), bien que non digeste, n'est pas considéré comme toxique.

 Autres plantes d'intérieur potentiellement toxiques

 Aloès médicinal (Aloe vera) : épiderme toxique si ingéré

 Amaryllis (Hippeastrum) : toxique si ingéré

 Asperge de maison (Asparagus) : baies toxiques si ingérées

 Azalée (Rhododendron) : toxique si ingérée

 Chrysanthème (Chrysanthemum) : irritante au toucher (personnes sensibles)

 Clivia (Clivia miniata) : toxique si ingéré

 Cycade (Cycas) : toxique si ingéré

 Cyclamen (Cyclamen) : bulbe toxique si ingéré

 Kalanchoë (Kalanchoe) : toxique si ingéré

 Lierre anglais (Hedera helix) : toxique si ingéré

 Primevère (Primula obconica) : irritante au toucher

 Quatre-saisons ou hortensia (Hydrangea macrophylla) : toxique si ingéré

 Schefflera (Schefflera) : toxique si ingéré

 Et cela, c'est sans parler des plantes d'extérieur toxiques... et elles sont légion.

 Pour protéger vos enfants

 Il est si facile de prévenir les intoxications dues aux plantes d'intérieur. Il suffit de placer les coupables hors de portée des enfants. De plus, il est sage de faire une liste de vos plantes de maison, que vous aurez sous la main en cas d'ingestion. Ainsi, en téléphonant au Centre antipoison du Québec (1 800 463-5060), vous aurez une réponse rapide.

 L'idée n'est pas de vous faire peur : les cas d'intoxication grave par les plantes d'intérieur sont très rares au Québec et les décès presque inconnus, mais... un homme averti en vaut deux!