Si vous êtes un chasseur ou que vous fréquentez les bois l'automne pour votre plaisir, vous avez probablement rencontré le houx verticillé, notamment près d'un cours d'eau. Amateur de plantes ou pas, ses petites boules orangées vous ont sûrement intrigué. Il y a fort à parier d'ailleurs que vous en avez coupé quelques branches pour les apporter à la maison.

Si vous êtes un chasseur ou que vous fréquentez les bois l'automne pour votre plaisir, vous avez probablement rencontré le houx verticillé, notamment près d'un cours d'eau. Amateur de plantes ou pas, ses petites boules orangées vous ont sûrement intrigué. Il y a fort à parier d'ailleurs que vous en avez coupé quelques branches pour les apporter à la maison.

Le houx verticillé, Ilex verticillata, de son nom scientifique, est une plante indigène du Québec. Eh oui! il existe du houx sauvage ici. Mais contrairement aux espèces à feuilles dentelées, piquantes et persistantes qui se font surtout remarquer dans le temps des Fêtes, notre houx possède des feuilles ordinaires, si on peut dire. Elles tombent chaque automne, en octobre, pour laisser apparaître une foule de petits fruits le long des branches, des fruits qui peuvent persister une partie de l'hiver et qui font de jolis bouquets de fleurs séchées. D'ailleurs, plusieurs fleuristes en offrent dès que le feuillage est disparu.

Les petites fleurs blanches décoratives apparaissent au printemps à l'aisselle des feuilles et en fin de saison, les fruits semblent entourer la branche d'où le nom de verticillé, qui entoure un axe central comme un anneau. Quant au terme ilex, Marie-Victorin nous explique dans sa Flore laurentienne qu'il est d'origine celtique et qu'il signifie pointu, une allusion évidemment au houx qui nous est le plus familier.

Répandu un peu partout dans l'est de l'Amérique du Nord, jusqu'au Texas, en passant par la Floride et la Louisiane, le houx verticillé peut atteindre de 3 à 5 m dans son milieu naturel même si les populations rencontrées au Québec ne dépassent guère les 2 m. Au cours des décennies, on a produit une foule d'hybrides qui culminent à 1,5 ou 2 m, des arbustes sélectionnés pour l'abondance, la grosseur et la couleur de leurs fruits aux tons variant de l'orange très foncé au rouge.

Le houx verticillé apprécie une position ensoleillée ou mi-ombragée, un sol légèrement acide et riche en matière organique. Il pousse bien même si le terreau est très humide en permanence. Si besoin est, on peut le tailler après la floraison. L'arbuste est peu sujet aux maladies et très rustique (zone 3). En dépit de leur beauté, les cultivars de houx verticillé peuvent être difficiles à trouver, comme c'est souvent le cas des plantes qui se donnent en spectacle seulement l'automne. Le mois d'octobre est néanmoins très propice à la transplantation.

Attention! notre houx ne produit des fleurs que lorsqu'il vit en couple. La plante est dioïque, c'est à dire que certains plants produisent des fleurs mâles et d'autres, des fleurs femelles qui, seules, donnent des fruits. Vous devrez les planter obligatoirement en couple pour obtenir des fleurs et par conséquent des fruits, mais vous n'aurez pas à obtenir leur consentement pour que l'union donne des rejetons.

Mais où les placer l'un par rapport à l'autre pour assurer la pollinisation maximale de madame? Malheureusement, les ouvrages horticoles sont généralement muets sur le sujet et les distances indiquées réfèrent uniquement à l'aspect décoratif de l'aménagement.

Chez moi, les deux houx sont placés à 1 m l'un de l'autre. Si bien que l'automne, les arbustes se marient, ce qui donne l'impression que c'est tout le bosquet qui produit des fruits. Au Jardin de Jean-Pierre (www.jardinjp.com), entreprise réputée de Sainte-Christine, près d'Acton-Vale, le proprio Jean-Pierre Devoyault explique que dans ses champs de production où on retrouve de nombreux cultivars d'Ilex verticillata, les plants femelles sont parfois situés à 150 m des plants mâles sans que la pollinisation ne semble affectée.

 

Photo Robert Mailloux, La Presse