La pelouse de graminées domine dans nos régions. On aime son effet très égal - un véritable tapis végétal vert qui met d'autres plantations tellement en valeur - mais pas son entretien. En effet, non seulement se sent-on obligé de la fertiliser plusieurs fois par année, il y a aussi la tonte qui revient sans cesse. N'y aurait-il pas une pelouse qui demande moins d'entretien?

La pelouse de graminées domine dans nos régions. On aime son effet très égal - un véritable tapis végétal vert qui met d'autres plantations tellement en valeur - mais pas son entretien. En effet, non seulement se sent-on obligé de la fertiliser plusieurs fois par année, il y a aussi la tonte qui revient sans cesse. N'y aurait-il pas une pelouse qui demande moins d'entretien?

Bien sûr que oui! On appelle cette pelouse sans tonte un couvre-sol ou encore un tapis végétal. Il s'agit de plantes naturellement basses qui recouvrent le sol, mais sans demander de tonte. Presque par définition, une plante utilisée comme couvre-sol atteint une hauteur donnée et y reste. Si on considère que l'on tond une pelouse de graminées en moyenne 23 fois par année et un couvre-sol, pas du tout, la différence en entretien est majeure.

Des plantes qui courent

Presque toute plante qui arrive à une hauteur quelconque et y reste tout en résistant à l'hiver fait un bon couvre-sol. Dans ce groupe, on trouve surtout des vivaces, mais aussi des arbustes! Il est possible d'utiliser des plantes qui restent bien à leur place (des hostas, par exemple) en les espaçant de façon à ce que leurs feuillages se touchent à maturité. Par contre, cela coûte plus cher que des plantes qui rampent et que l'on peut donc espacer davantage. Ces dernières s'enracinent là où elles touchent au sol, créant un effet de tapis sans votre aide. Ainsi les couvre-sols les plus populaires sont les plantes qui sont naturellement tapissantes. Leur défaut est qu'elles ne savent pas où s'arrêter, qu'elles sont de nature envahissante, d'ailleurs tout comme la pelouse de graminées : il faut limiter leur progrès par des barrières.

La réalité des couvre-sols

Le couvre-sol idéal sera bas et égal et demeurera toujours vert, même sous la neige. Il courra juste un peu, assez pour combler les vides, mais pas assez pour prendre vos plates-bandes et sentiers d'assaut. On pourrait y marcher impunément. Et il sera bon marché.

Les deux derniers points sont les points faibles des couvre-sols. Aucun couvre-sol résiste aussi bien au piétinement que le gazon de graminées. Jamais on ne pourrait jouer au soccer sur un tapis de lamier ou de petite pervenche. D'ailleurs, la plupart des couvre-sols tolèrent à peine le passage occasionnel des pieds. Si vous pensez devoir traverser un couvre-sol souvent, posez un sentier.

L'autre facteur est plus limitant : un couvre-sol coûte plus cher à installer qu'un gazon. D'ailleurs, je pense très honnêtement que, n'eut été leur prix, ça fait longtemps que les couvre-sols, avec tous leurs avantages, auraient remplacé le gazon. Les jardineries ne nous aident pas, non plus : pourquoi on ne retrouve pas une section «Couvre-sols» dans les grandes jardineries où de petits couvre-sols seraient vendus en multicellules à bon prix? Chez nous, il faut payer le prix d'une plante adulte, souvent 4 ou 5 $. C'est assez pour décourager tout jardinier non millionnaire!

Réduire le prix des couvre-sols

Le jardinier patient peut cependant réduire le coût d'un couvre-sol en produisant les plants lui-même. On peut semer du trèfle ou du thym, par exemple. Et on peut bouturer ou diviser les autres couvre-sols. Il suffit d'en acheter une demi-douzaine et par la suite de les multiplier annuellement, au printemps ou à l'automne. Ainsi, après quatre ou cinq ans, on a un vaste tapis vert au prix de quelques plants.