Bien avant le bonsaï japonais, le penjing chinois embellissait les maisons et les jardins. Le penjing est l'art de créer des paysages dans un contenant.  On crée des penjings en Chine depuis la dynastie des Han (206 avant Jésus-Christ à 220 après J.-C.).

Bien avant le bonsaï japonais, le penjing chinois embellissait les maisons et les jardins. Le penjing est l'art de créer des paysages dans un contenant.  On crée des penjings en Chine depuis la dynastie des Han (206 avant Jésus-Christ à 220 après J.-C.).

 Cet art peut inclure des végétaux, des roches, des petits bateaux et des figurines. Plus qu'une simple technique horticole, il est considéré comme un art à part entière. Son entretien demande un grand doigté et l'imagination fertile de son propriétaire.

 Le mot penjing veux dire «pot et paysage» : c'est l'art de créer des paysages miniatures dans un contenant. Les paysages comprenaient des végétaux et des roches, mais aussi souvent de petits pavillons, des bateaux, des figurines, etc., toujours à l'échelle. Il y a même des penjings où il n'y a aucune plante, mais que des roches assemblées pour créer un paysage, par exemple de montagne ou d'îlots dans la mer.

Différent d'un bonsaï

Avec le temps, le penjing a évolué dans différentes directions, dont un style vers la culture d'un seul arbre dans un pot, souvent appelé shumu penjing. C'est ce style que les moines japonais apportèrent dans leur pays aux VIe et VIIe siècles et qu'ils appelèrent bonsaï (d'après le chinois pensai pour «plante en pot»).

De nos jours, le penjing et le bonsaï ont beaucoup de ressemblances et peu de non-spécialistes peuvent les distinguer juste à les regarder. Cependant, le penjing tend toujours à représenter davantage un paysage miniature qu'un arbre seul.

Aussi, alors que les Japonais utilisent la ligature (des fils métalliques pour pousser l'arbre dans la direction désirée), les Chinois préfèrent toujours se limiter à la seule taille des branches pour obtenir l'effet désiré, ce qui en fait une technique plus lente à réaliser. Si vous voyez du fil de cuivre dans le petit arbre, c'est sans doute un bonsaï, non pas un penjing.

Les Chinois considèrent le penjing davantage comme un art que comme une technique horticole. Ainsi, le penjing est une oeuvre d'art vivante conçue pour être vue, contemplée et appréciée. Pour cette raison, le choix du pot est tout aussi important que le choix des roches et des végétaux qui composeront le paysage. Un penjing a habituellement un devant, mais devrait néanmoins pouvoir exprimer l'esprit d'un paysage ou d'un arbre réaliste lorsque vu de tout angle.

Notez aussi qu'il ne s'agit pas du portrait d'un paysage ou d'un arbre vu par l'artiste. Au contraire, l'image vient de l'imagination de son propriétaire.

Il existe des penjings de 400 ans et plus et ils sont généralement laissés en héritage à un autre expert en penjing. Avec le temps, aussi, le penjing change : les plantes grossissent, des branches meurent, le concept de l'artiste change, etc. C'est donc un art toujours en évolution, mais une évolution très lente.

Au Québec

C'est lors des Floralies de Montréal de 1980 que les penjings furent exposés pour la première fois au Québec. D'ailleurs, plusieurs de ces penjings sont toujours en exposition au Jardin botanique de Montréal.

Plus près de chez nous, le Groupe Bonsaï de la Société des Amis du Jardin botanique Roger-Van den Hende (www.bonsaiquebec.com) organise régulièrement des activités et des ateliers sur le penjing à l'Envirotron et met en exposition ses oeuvres lors de l'Expo-Plantes, qui se tiendra les 18 et 19 avril prochain à Beauport.

 

Photo Yan Doublet, Le Soleil

Brian Donnely, un spécialiste des penjings, un art vieux de plus de 2000 ans.