Jardiner, c'est trop dur!

«Il faut cultiver notre jardin», écrivait Voltaire... mais avec prudence, pour éviter les douleurs physiques, rappelle Johanne Blais, médecin de famille au Centre hospitalier universitaire de Québec.

«Il faut cultiver notre jardin», écrivait Voltaire... mais avec prudence, pour éviter les douleurs physiques, rappelle Johanne Blais, médecin de famille au Centre hospitalier universitaire de Québec.

Plus de la moitié des Québécois s'adonnent à l'horticulture dès que Galarneau le permet. On dépoussière les pelles, on creuse les plates-bandes, on soulève des objets lourds. «Les gens sont euphoriques et oublient que leur corps n'a pas fait certains mouvements depuis sept mois», observe Mme Blais chaque printemps. «Ils surestiment leur condition physique», ajoute-t-elle.

Près d'un Québécois sur cinq souffre fréquemment de douleurs physiques après une journée de jardinage, selon un sondage effectué par Léger Marketing, en 2008, auprès de 1500 internautes canadiens.

Des ampoules aux mains aux tendinites à l'épaule, le jardinage n'épargne aucune partie du corps. Une séance de 45 minutes brûle autant de calories que 30 minutes d'aérobie. Toutefois, pousser une brouette trop chargée ou se pencher toute la journée pour désherber peut provoquer plus que des courbatures.

Plus souvent qu'autrement, «c'est le dos qui en prend pour son rhume», souligne Mme Blais. Les maux de dos empêchent 31 % des Québécois de pratiquer leur activité préférée comme le jardinage.

Pourtant, les douleurs liées au jardinage se préviennent bien. «C'est surtout l'ignorance qui mène aux blessures», estime Mme Blais. Pour les éviter, quelques précautions peuvent faire toute la différence.

Par contre, les pépinières à Québec offrent très peu de conseils à leurs clients en la matière. Mario Moraldo, propriétaire de la Pépinière Moraldo et Fils, affirme qu'à peine une personne sur 20 le demande. Au Centre Jardin Hamel, c'est encore moins souvent, selon Henri-Paul Lachance, gérant adjoint.

Pourtant, elles vendent régulièrement des objets lourds comme des blocs de béton de 25 kilos ou des arbres de 70 kilos.

«Ceux qui se blessent au dos, c'est qu'ils ne savent pas comment s'y prendre», croit M. Moraldo. À défaut d'être médecins, les pépiniéristes offrent plutôt des services de plantation pour les arbres ou différents objets sécuritaires comme un banc de jardin pour sarcler.

Au Jardin communautaire de Saint-Roch, les citoyens plantent surtout des légumes. Très peu se plaignent de douleurs physiques, selon sa responsable Josée Roy, mais non sans raison. Pour prévenir le problème des maux de dos dès la création des jardins en 2000, les 46 boîtes disponibles ont été construites à hauteur des genoux pour éviter aux gens de se pencher. Alors à vos marques, prêts, plantez!

Pour éviter de se blesser en jardinant:

 - Bien échauffez vos muscles avant de jardiner.

 - Gardez toujours le dos droit et forcez avec les jambes.

 - Pliez les genoux lorsque vous soulevez des objets lourds et tenez-les le plus près du corps possible.

 - Poussez les objets lourds au lieu de les tirer.

 - Reposez-vous et hydratez-vous aux 20 minutes.

 - Étirez-vous une fois le travail terminé et prenez un bain ou une douche bien chaude.