La Ville de Québec vient de se retirer en catimini du compostage des déchets domestiques tout en se donnant bonne figure en prétendant rendre obligatoire l'herbicyclage. En effet, depuis le 31 mai, la Ville fait brûler les déchets de jardin à l'incinérateur tout en se disant écologique. C'est un scandale...

La Ville de Québec vient de se retirer en catimini du compostage des déchets domestiques tout en se donnant bonne figure en prétendant rendre obligatoire l'herbicyclage. En effet, depuis le 31 mai, la Ville fait brûler les déchets de jardin à l'incinérateur tout en se disant écologique. C'est un scandale...

D'abord, je n'ai rien contre l'herbicyclage, qui consiste à laisser les rognures de gazon sur la pelouse lors de la tonte, où elles se décomposeront en quelques jours pour fertiliser le gazon. Personnellement, je recycle mes résidus de tonte sur place depuis bien avant que le terme herbicyclage ait été créé. C'est facile et écologique : tous les propriétaires de terrain devraient le pratiquer.

Et tant mieux si Québec le rend obligatoire, mais il faut trouver une meilleure façon d'en faire la promotion. Or, ce n'est pas ce que la Ville fait. Cet été, elle ne recyclera plus les déchets verts. Donc, les résidus de la haie que vous taillez, les branches qui sont tombées lors d'un orage, les millions de samares des érables, etc. ne seront plus compostés, comme c'était le cas dans le passé, mais iront directement à l'incinérateur.

Le fait que la Ville se soit retirée du recyclage des déchets verts en période estivale n'a pas été expliqué aux citoyens. Ainsi, des gens bien intentionnés mettent toujours leurs déchets verts sur le bord de la rue, pensant qu'ils seront recyclés comme auparavant. Pourtant, c'est désormais directement dans le camion à ordures qu'ils vont.

Pire, la Ville continue de ramasser les rognures de gazon. J'ai vu de mes propres yeux des vidangeurs prendre des sacs de résidus de tonte d'un voisin et les lancer dans le camion à ordures. Donc, les mauvais citoyens polluent plus que jamais (car leurs rognures se font désormais incinérer plutôt que composter) et les bons sont récompensés pour leurs efforts en se faisant envoyer de la fumée en pleine face! Je le dis et le répète : un scandale.

Composter soi-même les déchets

Sans doute la Ville répondra-t-elle que les citoyens sensibilisés à l'environnement n'auront qu'à composter eux-mêmes leurs déchets verts. C'est plus facile à dire qu'à faire. On peut essayer de mettre plus de déchets dans le composteur, d'en déchiqueter d'autres pour servir de paillis, etc., mais il y a une limite. À moins d'acheter une déchiqueteuse industrielle, on ne peut pas recycler les branches d'arbres, par exemple. Et il faut se rendre à l'évidence : peu de citoyens font du compostage. Dans un monde idéal, chaque citoyen recyclerait ses déchets verts; la réalité est que la majorité de ces déchets vont désormais à l'incinérateur!

Sur le côté de ma maison, près de mes composteurs pleins à craquer, j'ai déjà un tas impressionnant de sacs orange remplis de déchets verts que je ne peux recycler moi-même et qui attendront donc le 15 septembre, date à laquelle la Ville recommencera le ramassage sélectif des déchets, pour être remis à la Ville. Et ce n'est que la deuxième semaine de l'arrêt du recyclage des déchets verts : imaginez à la fin de l'été!

Imiter les villes de Victoriaville et de Sherbrooke

J'espère que ce désastre environnemental (car c'en est un à mon avis) servira à pousser la Ville de Québec dans le droit chemin. Qu'on instaure au plus vite un système de compostage municipal, à l'aide de bacs bruns où l'on peut déposer tout déchet vert (déchets de table, branchages, feuilles mortes et oui, même le gazon tondu), comme on le fait à Sherbrooke et à Victoriaville. Notre santé en dépend!