Pour la plupart des amateurs de jardinage, la période des semis est l'occasion de se mettre à nouveau les mains dans la terre. Un grand plaisir après ce dur hiver. Faire ses semis est aussi une façon d'économiser, mais surtout d'obtenir des variétés inusitées ou des nouveautés qui ne sont pas encore offertes en pépinière.

Pour la plupart des amateurs de jardinage, la période des semis est l'occasion de se mettre à nouveau les mains dans la terre. Un grand plaisir après ce dur hiver. Faire ses semis est aussi une façon d'économiser, mais surtout d'obtenir des variétés inusitées ou des nouveautés qui ne sont pas encore offertes en pépinière.

Pour d'autres, par contre, semis riment avec santé. Tout simplement parce qu'ils les mangent. Et dans ce cas, pas besoin de se préoccuper de repiquage ou de transplantation puisque les plants se retrouveront dans la salade ou le sandwich dès qu'ils auront quelques centimètres de hauteur.

Mais pourquoi des semis à des fins culinaires? «D'abord parce que c'est savoureux, répond Esperanza Berner. Puis, parce que c'est excellent pour la santé. Les pousses et les graines germées sont bourrées de vitamines, de protéines et d'antioxydants. C'est facile à faire et peu coûteux. C'est aussi une façon aisée d'initier les enfants au jardinage, d'autant plus que les résultats sont très rapides et qu'ils se mangent.»

Avec son mari Ferdinand et leur associé, l'agronome Philippe Meunier, MmeBerner gère une ferme bio à Mont-Saint-Hilaire, les Jardins Bethel, et une petite entreprise qui vend des pousses et des germes offertes notamment dans certains magasins d'alimentation naturelle comme Tau ou Bioterre. L'entreprise produit des pousses de maïs, de pois verts, de sarrasin ou encore de tournesol. Comme tout autre semis, ces pousses exigent un terreau pour croître, genre Pro-Mix.

La maison (qui ne vend pas au détail) offre aussi des germes de nombreuses plantes dont plusieurs espèces comme le brocoli et la luzerne mais d'autres aussi, plus inusitées, telles que la carotte, le trèfle, le chou rouge, le kale (une variété de chou dont les germes verts et mauves sont très décoratifs). Après dégustation, les graines germées de fenouil restent mes préférées. Elles sont exquises, du moins à mon goût, car elle conservent le goût délicat de la plante.

Parmi les pousses, le maïs est le plus spectaculaire. On le fait pousser à la noirceur puis, à environ 10 ou 15 cm de hauteur, la plantule est exposée à la lumière vive durant une journée. La tige se colore alors d'un beau jaune. Elle est sucrée et excellente en salade. «Les enfants aiment beaucoup», insiste Mme Berner.

Des semences certifiées biologiques

Si la production de semis est connue de la plupart des amateurs de jardinage, il est toujours recommandé de planter les graines dans un terreau spécial qui sera humidifié au préalable, ce qui évitera d'avoir à arroser durant quelques jours suivant la mise en terre. Le terreau devra aussi être exposé à la température indiquée sur le sachet de semences, sans quoi vos plantules risquent davantage d'être exposées à la fonte des semis, ce qui peut les détruire dans le temps de le dire. D'ailleurs, plusieurs réussissent à contrer le fléau en arrosant les graines d'une tisane à la camomille (refroidie évidemment) dès qu'elles se mettent à germer. Ces conseils sont d'ailleurs valables pour toutes formes de semis domestiques.

Il faut toutefois un peu plus de travail pour obtenir des germes.

Les graines doivent être trempées durant environ 12 heures. La germination en pot s'étalera sur une période de cinq à neuf jours selon les espèces, la carotte et le fenouil, notamment, étant plus tardifs. Le hic, c'est qu'il faut rincer les graines quotidiennement. Au Jardin Bethel, un système automatisé permet un rinçage aux quatre heures. À la maison, il faudra rincer deux fois par jour, le matin et le soir. Le rinçage est obligatoire pour éliminer deux enzymes qui empêchent la germination.

On peut se procurer des ensembles de culture et des graines dans les boutiques d'aliments naturels. Les ensembles pour faire des semis se trouvent un peu partout, en pépinière comme aux rayons des plantes des grandes surfaces. Les catalogues tels que ceux de Thompson&Morgan (www.thompsonandmorgan.com) et de Johnny's Selected Seeds (www.johnnyseeds.com) proposent aussi un grand choix de semences (plus de 50 espèces et variétés) spécifiquement pour produire germes et pousses. Il est conseillé toutefois d'utiliser des semences certifiées biologiques. Tous les semenciers en vendent.

Mais pourquoi Esperanza Berner nous encourage-t-elle à faire nos propres semis comestibles? «Pour la majorité d'entre nous, faire pousser des semis à la maison reste un loisir, un loisir qui ne pourra perdurer, la nature humaine étant ce qu'elle est, fait-elle valoir. Mais vous aurez tellement aimé ce que vous aurez fait pousser à la maison que vous voudrez ensuite en acheter à l'épicerie. C'est notre entreprise qui sera alors susceptible de vous combler!»

 

Photo Rémi Lemée, La Presse

Les graines de kale, une variété de chou, sont colorées et possèdent un goût typique.