L'année 2008 sera l'année de la rudbeckie. C'est la National Garden Bureau, une association nord-américaine qui promeut le jardinage comme passe-temps sain et bénéfique, qui a fait ce choix. Voilà donc une bonne occasion de découvrir une plante que nous utilisons souvent dans nos aménagements, mais que nous connaissons si peu.

L'année 2008 sera l'année de la rudbeckie. C'est la National Garden Bureau, une association nord-américaine qui promeut le jardinage comme passe-temps sain et bénéfique, qui a fait ce choix. Voilà donc une bonne occasion de découvrir une plante que nous utilisons souvent dans nos aménagements, mais que nous connaissons si peu.

 Le genre Rudbeckia comprend quelque 25 espèces d'annuelles, de bisannuelles et de vivaces, toutes indigènes en Amérique du Nord et toutes en forme de marguerite, mais à fleurs jaunes.

 La première espèce à être reconnue a été la rudbeckie indigène au Québec, une grande vivace que le botaniste anglais John Tradescant s'est fait offrir par un colon canadien-français au début du XVIIe siècle. Plus tard, le célèbre botaniste suédois Linné lui donna le nom de Rudbeckia laciniata, nom honorant son professeur de botanique, Olaf Rudbeck. À mesure que d'autres espèces de ces «marguerites jaunes» étaient découvertes, elles étaient incorporées au même genre.

Quelques espèces populaires

 Notre rudbeckie indigène, R. laciniata, a été la première rudbeckie à être popularisée. Encore de nos jours, de nombreux vieux jardins québécois contiennent le cultivar «Hortensia», aussi appelé «Golden Glow», une forme à fleurs doubles qui fut très populaire à la fin du XIXe siècle. C'est une grande vivace allant jusqu'à 2 ou même 2,5 m de hauteur. Zone 3.

 Au XXe siècle, une autre espèce devint populaire : la rudbeckie hirsute (R. hirta). C'est une vivace de courte durée qui est bien établie à l'état sauvage au Québec, ayant été importée accidentellement du Manitoba avec la graine de trèfle rouge, une plante fourragère. On la reconnaît dans nos champs par ses rayons jaune vif et son coeur bombé noir. On l'appelle souvent tout simplement «marguerite jaune». Cette plante s'est montrée très plastique en culture, donnant à la fois des formes annuelles et vivaces, des variétés de grande et de petite taille, à coeur noir ou vert, des fleurs simples ou doubles et des fleurs jaunes ou marquées d'acajou.

 Plus récemment, une rudbeckie bien vivace a volé la vedette dans nos jardins : la rudbeckie «Goldsturm» (Rudbeckia fulgia sullivantii «Goldsturm»). De 60 à 90 cm de hauteur, elle fleurit de la fin de juillet à septembre, avec des fleurs jaunes à coeur brun foncé. «Goldsturm» a connu une telle popularité qu'elle a été nommée vivace de l'année en 1999. Zone 3.

 Ma préférée, c'est la rudbeckie trilobée (R. triloba). Cette vivace de courte vie (trois ou quatre ans) atteint 90 à 150 cm de hauteur et produit une profusion de petites fleurs jaunes à coeur brun foncé de septembre à novembre. En 2006, alors que l'hiver est arrivé tardivement, elle était encore parfaitement fleurie en décembre! Elle est surtout disponible par semences. Zone 3.

Des rudbeckies chez vous

 Les rudbeckies sont de culture facile. La plupart demandent un emplacement ensoleillé ou à peine ombragé et un sol bien drainé, même assez sec. Un sol pas trop riche est recommandé : un surplus d'azote produit des tiges hautes qui ont besoin de tuteurage.

 La rudbeckie s'inscrit bien dans le cadre du 400e de la ville de Québec. Non seulement c'est une plante indigène, mais la couleur jaune or de ses fleurs s'accorde parfaitement avec la palette de couleurs de l'événement. L'été prochain, plantez-en et fêtez l'année de la rudbeckie et l'anniversaire de Québec comme il se doit, avec plein de fleurs jaunes dans votre plate-bande.

 

Photo Pierre McCann, La Presse

Rudbeckie hirsute (<i>R. hirta</i>)