De nos jours, il y a des gens si affairés que l’automne passe sans même qu’ils n’aient pensé à abriter leurs arbustes pour l’hiver. Ils attendent à la dernière minute. À moins que la première neige ne leur secoue les puces.

De nos jours, il y a des gens si affairés que l’automne passe sans même qu’ils n’aient pensé à abriter leurs arbustes pour l’hiver. Ils attendent à la dernière minute. À moins que la première neige ne leur secoue les puces.

 «Pris au dépourvu, ils courent chez leur marchand pour acheter le nécessaire. C’est d’ailleurs ce qui se passe actuellement», déclare le directeur du magasin Home Hardware de Charny, André Jacques.

«Heureusement, il n’est pas trop tard pour le faire. À la limite, le moment est même bien choisi», estime, de son côté, Louis Saint-Hilaire, conseiller en horticulture au Centre jardin Hamel.

Il est agréable de s’employer à cette tâche, en octobre, à la faveur du beau temps. Mais les octobres actuels ressemblent davantage aux septembres d’antan. C’est pourquoi novembre paraît tout indiqué.

Le mois dernier, on aura, par exemple, ficelé comme des saucissons ses arbustes et, ce faisant, on aura comprimé leurs feuilles non tombées. «Or, leur évapo-transpiration continuera. Ainsi, plusieurs bourgeons, comme par effet de serre, auront chaud et risquent de mourir pendant l’hiver», craint M. Saint-Hilaire.

En fait, c’est dans la perspective du printemps qu’on ficelle, mais sans étranglement. La neige fondant au ras du sol, le vide créé entraîne la neige croûtée vers le bas. Si les branches sont libres et déployées à l’horizontale, elle les agrippera au passage et les fera ployer tout en leur causant des dommages. «Un bout de ficelle ou une lanière de jute suffit à cette fin. Pour les arbustes à branches verticales tels le lilas, c’est inutile», poursuit le conseiller.

Dessiccation

Quant aux clôtures à neige jumelées à des toiles géotextiles blanches, elles sont employées pour protéger les conifères ou arbustes à feuillage persistant et n’ont d’autre objet que de servir de brise-vent.

Autrement, il se produira une dessiccation (dessèchement) du feuillage. Conséquence : des plaques brunes paraîtront, le printemps venu. «C’est du côté sud et sud-ouest que le péril vient. Les vents d’est et du nord, eux, sont, en principe, sans conséquence, car ils charrient de l’humidité», détaille le spécialiste en horticulture.

Si on habite un nouveau quartier sans arbres ni maisons et où le vent est sans pitié, on ne se gênera pas pour entourer ses arbustes d’une toile géotextile plastifiée (que le vent léchera), armée d’une clôture à neige. On laissera le sommet ouvert. La neige qui s’y déposera aura l’heur, lors de la fonte printannière, d’humidifier le feuillage.

Cependant, M. Saint-Hilaire n’est pas un fan des clôtures à neige. «Il faut de la place pour entreposer ça au printemps», trouve-t-il. Il préfère donc ficher, autour de chaque arbuste, trois piquets de bois contre lesquels sera «brochée» la toile géotextile. Mais, si les arbustes sont complètement à l’abri du vent, pas la peine de les protéger.

En revanche, gardez-vous de croire qu’un rhododendron rustique, dont les feuilles sont persistantes ou un cèdre pyramidal n’a pas besoin de protection. Si leurs cellules ne craignent pas le gel, leur ramage, lui, est sensible à la dessiccation. Il faut donc les couvrir.

Mais si on tient à voir ses arbustes coûte que coûte durant l’hiver ou que leur habillage nous incommode, on peut pulvériser contre eux une solution antidessiccative, extraite de résine de conifère. Elle forme une barrière fiable contre la bise.

Quant aux cônes à rosiers en styromousse, il sont obligatoires si les plants ne sont pas rustiques. Car ils emprisonnent la chaleur qui se dégage du sol. «Ce faisant, la température interne est d’au moins 5 ºC de plus», détaille M. Saint-Hilaire. Enfin, si on a des conifères sous le débord du toit de la maison, on peut les couvrir d’un filet spécialement conçu à cette fin. Cela les gardera de bris causés par des chutes de neige.