En Europe francophone, elle répond au nom de ficoïde ou encore delosperme de Cooper alors qu’en anglais, on parle plutôt de «hardy ice plant», une allusion à une espèce très voisine du pourpier.

En Europe francophone, elle répond au nom de ficoïde ou encore delosperme de Cooper alors qu’en anglais, on parle plutôt de «hardy ice plant», une allusion à une espèce très voisine du pourpier.

 Delosperma cooperi, de son appellation scientifique, fait effectivement partie de la grande famille des pourpiers et en conserve l’allure. Il s’agit d’une plante grasse, rampante, aux feuilles rondes, en forme de petits bâtonnets vert pâle. La plante ne dépasse guère les 10 ou 15 cm et forme un tapis couvert d’une multitude de fleurs rose très foncé au cœur blanchâtre, des fleurs sans pédoncule d’au plus 5 cm de diamètre qui ne sont pas sans rappeler de petites marguerites aux pétales fins et nombreux. Elles se referment en fin de journée ou par temps maussade. Chez moi, Delosperma cooperi fleurit du début juillet jusqu’au gel. Une beauté méconnue au Québec.

Originaire des montagnes de l’Afrique du Sud, le ficoïde est malheureusement l’objet de nombreuses données contradictoires dans la documentation scientifique. On parle d’une espèce de zone 8 à 10, une plante du Sud qui conserve son feuillage l’année durant et résiste plus au moins au froid. Par contre, certaines maisons qui s’affichent sur internet soutiennent qu’elle est rustique en zone 4.

 Dans mon jardin, la plante s’est dénudée de son feuillage en fin d’automne, mais a résisté aux froidures intenses que nous avons connues l’hiver dernier, vraisemblablement parce qu’elle était couverte de neige en raison de sa petite taille. Évidemment, comme toutes les autres plantes du jardin (exception faite de mon bananier vivace), elle n’a profité d’aucune autre protection.

Plante de rocaille et de jardin alpin, Delosperma convient très bien à l’avant-plan d’une platebande. Elle exige le plein soleil, résiste bien à des périodes de sécheresse et pousse lentement. Cette année, à son deuxième été, elle atteignait 80 cm de diamètre. Comme toutes les plantes grasses, il lui faut un sol bien drainé sans quoi l’hiver lui sera fatal. Cette plante se reproduit facilement par boutures (il suffit parfois d’insérer simplement une tige dans le sol), mais on peut aussi procéder à des semis à l’intérieur en avril. La plante devrait fleurir quatre mois plus tard. Il est possible de se procurer des semences chez certains grainetiers connus, notamment la maison américaine Park Seeds (www.parkseeds.com).

 Delosperma cooperi doit son nom à ses graines qui sont bien en évidence dans leur capsule et à Thomas Cooper, un botaniste anglais qui a participé à plusieurs expéditions en Afrique du Sud au 19e siècle afin de garnir les jardins botaniques d’Angleterre de nouveaux spécimens.

Il existe par ailleurs une autre espèce de ficoïde encore plus rustique que D. cooperi et qui, elle, résiste aux hivers de la zone 4. Il s’agit de Delosperma lineare (connue aussi sous le nom de D. nubigerum, D. nubigenum ou D. nubigena, il y a quoi y perdre son latin!) qui garde son feuillage en hiver. Ses fleurs sont jaunes et son feuillage devient bronzé en automne.

 Maintenant, la question: où trouver la fameuse plante?

Comme d’habitude, impossible de répondre avec précision puisqu’il existe des centaines de jardineries et de pépinières au Québec. Dans la demi-douzaine de catalogues de producteurs et grossistes québécois consultés à ce sujet, seul celui de la Maison des fleurs vivaces, à Saint-Eustache, offre des ficoïdes.