Jean-François Lévêque et Guylaine St-Vincent avaient un rêve : posséder une terre, se lancer dans l'agriculture biologique et être heureux avec leurs six enfants. Leur rêve s'est réalisé dans Lanaudière. Depuis cinq ans, les Jardins de l'Écoumène produisent des semences de légumes et de fruits qui font les délices des jardiniers en herbe.

Jean-François Lévêque et Guylaine St-Vincent avaient un rêve : posséder une terre, se lancer dans l'agriculture biologique et être heureux avec leurs six enfants. Leur rêve s'est réalisé dans Lanaudière. Depuis cinq ans, les Jardins de l'Écoumène produisent des semences de légumes et de fruits qui font les délices des jardiniers en herbe.

 Située à Saint-Damien-de-Brandon, leur terre est un havre de paix entouré de superbes essences boréales : cédrière, pinède, érablière, etc. Le pâturage sur lequel ils font pousser leurs cultures, a déjà été exploité par trois générations d'agriculteurs.

 Dans Les Jardins de l'Écoumène poussent des variétés du monde entier, souvent anciennes et rares : courges américaines, courgettes italiennes, carottes suisses, aubergines thaïlandaises, brocolis italiens, concombres asiatiques, haricots français, petits pois anglais. Ils ont 10 sortes de tomates, 15 de laitues, quatre de betteraves, des poivrons, des radis, des épinards et une belle collection d'ail en provenance du Tibet, de l'Allemagne, de la France, de la Yougoslavie, de l'Espagne. Quelques fruits aussi : framboises, cerises de terre et melons.

 Leurs carottes, laitues et haricots sont très populaires mais leur spécialité est le poivron «King of the North». «On cultive aussi un pois mange-tout jaune, très rare», dit M. Lévêque, âgé de 42 ans. Le généticien Grégor Mandel aurait utilisé cette variété pour ses recherches.

Les deux semenciers trouvent leurs variétés sur internet auprès d'organismes français, comme Kokopeli, ou américains comme Seed Savers Exchange qui offre 8500 variétés à pollinisation libre, c'est-à-dire qui se reproduisent par elles-mêmes.

 «Les plantes anciennes avaient cette capacité de conserver, d'une génération à l'autre, les mêmes caractéristiques, dit M. Lévêque. Nos clients peuvent réutiliser les semences. On est à l'opposé de Monsanto! C'est une question de sécurité alimentaire et d'autonomie.»

 La certification biologique est faite chaque année par un inspecteur du Conseil des appellations agroalimentaires du Québec qui vérifie les cultures, la machinerie, le site, les lots de semences, la comptabilité. «On n'a pas de voisins agriculteurs, donc la possibilité de contamination extérieure est nulle, dit M. Lévêque. Le Conseil nous donne de la crédibilité, car être certifié requiert beaucoup d'efforts. Mais le consommateur est assuré que nos semences sont produites dans les règles de l'art.»

 Du point de vue agricole, ils misent avant tout sur la diversité, n'utilisant aucun engrais de synthèse ni pesticide. Ils font leur propre compost et procèdent aux rotations de cultures.

 Pour Guylaine et Jean-François, ancien candidat du Parti vert, l'écologie est importante. Hydro-Québec n'est pas chez eux : des panneaux solaires fournissent l'énergie. Un marais filtrant traite leurs eaux issues de la cuisine et des douches.

 Ils testent aussi la qualité gustative de leurs légumes. «À la récolte, on fait une dégustation, dit M. Lévesque. Ce n'est pas scientifique mais on regarde ce qui est le plus savoureux.»

 Âgée de 35 ans, Mme St-Vincent explique qu'être semencier est un emploi à l'année. «Tu n'es jamais arrêté, dit-elle. On est dans les jardins l'été et l'automne mais ensuite, on fait les tests de germination en novembre et en décembre. Puis, il y a le nettoyage, l'ensachage, la préparation des étiquettes, le montage des présentoirs. Et après, on repart les semis!»

 On peut commander ces semences (2,85 $ le sachet) par Internet (www.ecoumene.com) ou dans les magasins d'alimentation naturelle où leur renommée ne cesse de croître. «Quand on va dans des expositions, comme la Fête des semences au Jardin botanique, des gens nous disent que notre produit est le meilleur, dit fièrement Mme St-Vincent. C'est l'fun d'entendre ça! Une fille nous a dit ce printemps qu'elle a acheté ses semences de tomates chez nous, il y a cinq ans, et qu'elle continue. C'est encourageant!»

 OÙ TROUVER LES SEMENCES DES JARDINS DE L'ÉCOUMÈNE :

 Montréal

 > Club Organic, 4341, rue Frontenac, 514-523-0223.

 > La Maison verte, 5785, rue Sherbrooke Ouest, 514-489-8000.

 > Alfalfa, 7070, rue Henri-Julien, 514-272-0683.

 > Épicerie Rachelle-Béry, 4660, boulevard Saint-Laurent, 514-849-4118.

 Laurentides-Lanaudière

 > Épicerie Rachelle-Béry, 105-1 Guindon, Saint-Sauveur, 450-227-3343.

 > Métro Boucher, 341, Principale, Saint-Jean-de-Matha, 450-886-1010.

 > La Moisson, 360, rue Sicard, Sainte-Thérèse, 450-437-3326 (ext 228).

 Estrie

 > Coop d'alentour, 4740, boulevard Industriel, Sherbrooke, 819-562-3443 (ext 125).

 > Grande Ruche, 25, rue Bryant, Sherbrooke, 819-562-9973.

 

Photo Rémi Lemée, La Presse

Semences de radis biologiques des Jardins de l'Écoumène.