L'une des fleurs coupées les plus chères et les plus convoitées est le somptueux oiseau-de-paradis (Strelitzia reginae). Avec sa tige solide, sa bractée verte, perpendiculaire à la tige, et ses fleurs vivement colorées, il est vrai que, vu d'un certain angle, on peut voir une ressemblance avec un gros oiseau.

L'une des fleurs coupées les plus chères et les plus convoitées est le somptueux oiseau-de-paradis (<i>Strelitzia reginae</i>). Avec sa tige solide, sa bractée verte, perpendiculaire à la tige, et ses fleurs vivement colorées, il est vrai que, vu d'un certain angle, on peut voir une ressemblance avec un gros oiseau.

Les fleurs qui se composent chacune de trois sépales pointus orange vif et de trois pétales bleus dont les deux inférieurs sont soudés ensemble sont produites à partir de la même bractée: deux ou trois fleurs sur une période d'un mois et plus. Évidemment, un bouquet d'oiseaux-de-paradis coûterait un bras. Habituellement on se contente d'une seule tige au centre d'un bouquet mélangé. Mais on peut cultiver cette fleur comme plante d'intérieur et ainsi profiter de ses superbes inflorescences pour presque rien.

Une origine qui en dit beaucoup

J'aime bien retracer l'origine d'une plante avant d'offrir des conseils sur sa culture. Non seulement cela satisfait à ma curiosité, mais le lieu d'origine en dit beaucoup sur la culture d'une plante. Dans ce cas, l'oiseau-de-paradis vient d'Afrique du Sud, où il pousse le long des rivières et la côte sud. Autrement dit, il provient d'un climat méditerranéen, aux étés chauds et aux hivers frais. Mais même si le climat y est généralement plutôt sec, comme il pousse le long des cours d'eau, c'est un signe qu'il préfère ne pas manquer totalement d'eau.

À la maison, donc, on s'efforcera de lui offrir le plein soleil et des arrosages réguliers l'été. L'hiver, il entre dans un état près de la dormance et requiert des températures plus fraîches et des arrosages réduits. Or, dans nos maisons, on chauffe moins qu'autrefois et l'oiseau-de-paradis s'y plaît énormément. Le seul hic, c'est l'éclairage: même le plein soleil de nos demeures en plein été n'égale pas le soleil ardent de l'Afrique. C'est pourquoi il est suggéré de mettre son oiseau-de-paradis à l'extérieur pour l'été, l'acclimatant peu à peu en début de saison pour qu'il puisse tolérer le plein soleil. Comme il endure (et préfère même) la fraîcheur à l'automne, il s'agit de l'y laisser jusqu'à ce qu'il y ait un réel risque de gel.

Du printemps au début de l'automne, arrosez abondamment. L'hiver, laissez le terreau sécher presque complètement avant d'arroser. Côté fertilisation, tout engrais conviendra. Il s'agit de l'appliquer lors de sa période de croissance (printemps, été, voilà tout).

Où obtenir des plantes?

Depuis quelques années, on nous offre occasionnellement des plants d'oiseau-de-paradis dans les jardineries, parfois même en floraison. D'ailleurs, idéalement elles seront en fleurs ou montreront une tige florale fanée : cela indique à tout le moins que la plante est adulte et donc prête à fleurir de nouveau. Par contre, elles coûtent cher.

Ne serait-il pas plus intéressant, économiquement du moins, de les partir par semences? Oui, peut-être : mais il faut savoir que la plante sera, sous nos conditions de culture, probablement à 7 à 10 ans de la floraison ! Si vous êtes assez patient (et la patience est de rigueur pour tout bon jardinier !), allez-y. Vous trouverez des graines dans les catalogues de semences, voire en magasin. Faites tremper les grosses graines dures dans un thermos d'eau tiède pendant 24 heures, puis semez-les dans des pots de terreau légèrement humide à une bonne température (21 degrés C et plus).

La germination est lente (trois semaines et plus), mais assez bonne. Il aime être un peu à l'étroit dans son pot, mais malgré tout, il faudrait probablement rempoter les semis tous les ans, car ils grossissent assez rapidement. Avec le temps, la plante se divisera à sa base et vous pourrez alors la diviser pour en faire d'autres plantes.

Sésame ouvre-toi!

La fleur curieuse de l'oiseau-de-paradis cache un secret : cette plante a une façon très intrigante de se faire polliniser. Vous noterez que les pétales bleus ont une extension qui ressemble à une épine. C'est en fait un perchoir. Quand un arachnothère (l'équivalent africain de nos colibris) se perche sur cette épine, son poids fait ouvrir la fleur. Il se penche alors pour boire le nectar offert... et les plumes de sa gorge sont ainsi enduites de pollen. Aucun insecte n'est assez pesant pour faire ouvrir la fleur et voler le nectar: il faut un oiseau nécessairement. C'est arachnothère, en passant d'une plante à l'autre, qui assure donc la fécondation des fleurs !

Tristement, bien que l'oiseau-de-paradis est maintenant cultivé partout dans le monde, il ne produit des graines qu'en Afrique du Sud, seul pays où l'on trouve son pollinisateur obligatoire ! L'oiseau-de-paradis, avec ses grandes feuilles charnues bleu-gris portées en éventail sur un pétiole solide, fait une jolie plante d'intérieur même sans fleurs. À environ 1,2 m de hauteur, il rappelle un mini bananier, mais est beaucoup plus facile à cultiver. Quand votre plant fleurira pour la première fois, il vaudra la peine de faire une petite fête avec des amis qui ne manqueront sûrement pas d'être émerveillés devant les fleurs superbes.