À l'heure où une foule de nouveautés horticoles font l'objet d'une mise en marché internationale, le parcours commercial de certaines plantes étonne. C'est le cas du cyprès «Gold Crest», petit conifère délicat au feuillage vert tendre, parfois presque doré, qui dégage une délicieuse odeur de citron dès qu'on le froisse le moindrement.

À l'heure où une foule de nouveautés horticoles font l'objet d'une mise en marché internationale, le parcours commercial de certaines plantes étonne. C'est le cas du cyprès «Gold Crest», petit conifère délicat au feuillage vert tendre, parfois presque doré, qui dégage une délicieuse odeur de citron dès qu'on le froisse le moindrement.

Le plus surprenant, c'est que cet arbuste qui vient tout juste de faire son apparition sur le marché québécois a été hybridé et commercialisé en Angleterre en 1948, il y a donc près de 60 ans. Plus encore, quelques millions d'exemplaires sont vendus chaque année en Europe où ils sont très utilisés au jardin, comme topiaires, ou encore en pot, comme conifères d'intérieur. «Gold Crest» a même produit un mutant en 1987 du nom de «Wilma Gold Crest».

Comment expliquer alors qu'il a fallu attendre l'automne 2006 pour que cet arbuste soit en vente chez nous? Mystère. Il y a une décennie, aux États-Unis, le ministère de l'Agriculture en parlait comme d'une nouveauté, mais soulignait que la plante était difficile à produire à partir de boutures. Mais depuis, le petit cyprès ne semble jamais avoir traversé la frontière québécoise.

Les plants vendus actuellement sur le marché canadien sont produits en Ontario et mis en marché par la maison Foliera, une entreprise ontarienne dont le proprio est originaire de Pointe-Claire. Au cours de la foire horticole de Saint-Hyacinthe qui se tenait à la mi-novembre, la maison a d'ailleurs écoulé tous ses stocks, des milliers de plants. C'est donc dire à quel point le conifère citronné séduit.

Le «Gold Crest» est un hybride issu du cyprès de Monterey, un arbre cultivé depuis un siècle en Europe, une espèce aujourd'hui presque disparue à l'état sauvage dans son milieu d'origine, la côte de la Californie. De forme allongée ou conique, du moins chez les jeunes sujets, Cupressus macrocarpa de son nom scientifique, est vendu presque partout au Québec, notamment comme arbuste dans les grandes surfaces ou encore à l'état de bonsaï.

Il ne peut survivre à nos hivers, mais là où le climat lui est favorable il atteint de 20 à 25 m. Ses ambitions sont cependant beaucoup plus modestes lorsqu'il pousse en pot. Je me souviens de ce bonsaï d'à peine 20 cm qui a finalement atteint 1,5 m au bout de quelques années pour devenir une magnifique plante en pot. Le rejeton «Gold Crest» devrait avoir le même comportement, mais en Europe, en pleine terre, il atteint au moins 8 m.

Un vrai conifère d'intérieur

Le cyprès de Monterey est probablement le conifère qui pousse le plus facilement à l'intérieur. Peu sujet aux maladies et très rarement attaqué par les insectes, l'arbuste s'adapte assez facilement à nos appartements chauds et secs en hiver, dans la mesure où le terreau est toujours humide (mais jamais détrempé), et s'il baigne dans une lumière vive, sans ensoleillement direct. Il faut évidemment éviter de le placer près d'une bouche d'air chaud. Il appréciera une pièce plutôt fraîche, du moins la nuit.

Une bonne vaporisation de temps à autre durant la période hivernale lui fera aussi grand bien. Il est également conseillé de le fertiliser de temps à autre, au cours de l'été, avec un engrais à fleur. Les cyprès poussent assez rapidement, mais on peut les tailler au printemps en coupant un peu les nouvelles pousses, en évitant de trancher dans le vieux bois.

Le Cupressus macrocarpa «Gold Crest» vendu actuellement au Québec ne dépasse guère les 20 ou 25 cm. Il doit absolument passer l'été à l'extérieur à la lumière, mais sans soleil direct. S'il reste à l'intérieur, il perdra rapidement son joli coloris et pourra devenir vert assez rapidement, ce qui lui enlèvera beaucoup de son charme.