L'aster japonais est une perle rare. Rare parce qu'il est peu connu et que ses caractéristiques sont exceptionnelles. Au jardin, il rivalise de zèle et de beauté.

L'aster japonais est une perle rare. Rare parce qu'il est peu connu et que ses caractéristiques sont exceptionnelles. Au jardin, il rivalise de zèle et de beauté.

Imaginez, il fleurit continuellement et à profusion, souvent en juillet mais habituellement à partir du mois d'août jusqu'en octobre, quand les premiers gels auront rafraîchi ses ardeurs, soit un bon 10 à 12 semaines. En dépit de sa taille qui atteint autour d'un mètre, il exige un espace relativement restreint en raison de ses tiges ramifiées en forme de triangle inversé. Les insectes le boudent.

De plus, il résiste bien à la chaleur, à l'humidité et aux maladies, notamment à l'oïdium qui affecte si souvent les asters en fin de saison. Dans son volume Plantes vivaces, (Bertrand Dumont, éditeur) l'horticulteur Michel-André Otis, du Jardin botanique de Montréal, estime qu'il s'agit d'une des plantes exigeant le moins d'entretien au jardin, une espèce idéale pour les «jardiniers de fin de semaine», insiste-t-il. Pour sa part, l'horticulteur Albert Mondor l'a inscrite parmi les vedettes de son dernier bouquin, Le guide des fleurs parfaites (Éditions De l'Homme).

Sa fleur de deux à trois centimètres de diamètre, composée de pétales blanchâtres ou bleuâtres entourant un coeur jaune vif, n'est pas sans rappeler une petite marguerite. Elle est de courte durée, environ une semaine, mais le plant en produit des centaines inlassablement. En vieillissant, l'inflorescence prend peu à peu l'allure d'un petit pompon blanc. Quant aux feuilles, elles sont minuscules, d'un vert plutôt pâle. Plante facile! vous dis-je.

L'aster japonais est rustique en zone 4, certains auteurs parlent même de zone 3. Il exige le plein soleil, mais peut fleurir aussi à la mi-ombre. La plante se contente d'un sol ordinaire mais bien drainé. D'ailleurs, en raison de sa générosité presque excessive, on pourrait s'attendre à ce que l'exhibitionniste et hyperactif soit une vivace de courte durée, un peu comme les gaillardes. Or, il n'en est rien. Le plant qui pousse dans mon jardin depuis une dizaine d'années, la variété «Hortensis», manifeste le même enthousiasme chaque été. Il atteint aujourd'hui 1,50 mètre de diamètre et n'a jamais été envahissant. Évidemment, il ne bénéficie d'aucune protection hivernale et n'a jamais été divisé. Il profite toutefois d'un bon apport de compost chaque automne. En fin d'été, mon aster forme un bouquet lumineux se détachant de l'ensemble du jardin.

Une plante, plusieurs noms

Si l'aster japonais est encore aussi méconnu, c'est qu'il existe une grande confusion au sujet de son nom. Michel-André Otis utilise le terme «aster japonais à fleur double». En anglais, on parle d'aster japonais, de faux aster, d'aster de Genghis Khan, d'aster indien ou même de beauty aster, souvent sans se soucier de l'espèce ou du cultivar. Même confusion au sujet de l'appellation scientifique.

Le terme le plus récent est asteromoea, mais le plus utilisé, notamment dans les catalogues, est celui de kalimeris. Il existe une dizaine d'espèces d'asters japonais dont le plus populaire est le cultivar «Hortensis». Tous semblent aussi florifères même si la période de floraison diffère d'une espèce à l'autre.

Au Québec, l'hybrideur bien connu, Tony Huber, a sélectionné, il y a plusieurs années, un plant provenant d'un semis originaire de Mongolie qui offrait une floraison plus longue que ces congénères. Cette sélection de l'Asteromoea mongolica répond au nom de «Summer Showers» et elle est produite par le grossiste Plant Select, de Saint-Paul-d'Abbotsford, près de Granby. Par ailleurs, le cultivar «Hortensis» est offert par le grossiste, La Maison des fleurs vivaces, de Saint-Eustache, sous le nom de kalimeris. Ce producteur vend aussi un cultivar «Variegata» au feuillage panaché de vert et de blanc, de même que «Shogun» aux fleurs d'un bleu très pâle et aux feuilles panachées.

Un dernier mot: si vous trouvez la plante dans une pépinière, il est toujours temps de la transplanter. Mais si cela vous inquiète, enfouissez le pot dans le sol pour procéder à la transplantation au printemps. Signalons que certains sites Internet offrent aussi des semences de kalimeris.