Laisser entendre que des plantes grimpantes peuvent nuire à la coquille d'une maison n'a pas plu au chroniqueur horticole du Soleil, Larry Hodgson. En fait, la défiance de l'inspecteur en bâtiment Mario Grondines, à laquelle Le Soleil faisait écho l'a fait réagir. M. Grondines disait qu'il n'était pas à l'aise avec l'idée qu'un revêtement extérieur ne voie jamais le soleil en admettant toutefois avoir déjà vu une maison, couverte de plants grimpants depuis 75 ans, toujours bien portante. «En fait, loin de détruire les bâtiments, la vigne les protège», oppose M. Hodgson.

Laisser entendre que des plantes grimpantes peuvent nuire à la coquille d'une maison n'a pas plu au chroniqueur horticole du <i>Soleil</i>, Larry Hodgson. En fait, la défiance de l'inspecteur en bâtiment Mario Grondines, à laquelle Le Soleil faisait écho l'a fait réagir. M. Grondines disait qu'il n'était pas à l'aise avec l'idée qu'un revêtement extérieur ne voie jamais le soleil en admettant toutefois avoir déjà vu une maison, couverte de plants grimpants depuis 75 ans, toujours bien portante. «En fait, loin de détruire les bâtiments, la vigne les protège», oppose M. Hodgson.

Selon lui, elle contribue à garantir les maisons contre les éléments, dont le soleil. Que le parement soit en pierre, en bois, en brique ou autre. Las qu'on dénigre les végétaux grimpants, il jure qu'en Europe, bien des maisons doivent leur longévité à ces végétaux auxquels suffisent, à la limite, quelques centimètres de largeur pour pousser. De plus, comme les plantes grimpantes servent de rempart contre les rayons ultraviolets, il est persuadé que les murs peints échappent très longtemps à la décoloration. Larry Hodgson soutient aussi que ces plantes rafraîchissent les maisons durant l'été et réduisent les besoins de climatisation.

Qu'elles puissent mettre en péril l'enveloppe des bâtiments le laisse pantois. Il dit n'avoir jamais eu «la moindre preuve que cela est vrai». De plus, il doute qu'elles servent de voie de circulation aux fourmis gâte-bois, comme le suppose M. Grondines. Le Soleil a, bien sûr, tenté de joindre l'inspecteur en bâtiment pour obtenir sa réaction aux propos du chroniqueur. En vain. Au moment de mettre sous presse, il était en vacances.

Bon support

Conseiller technique à l'Association des constructeurs d'habitations (APCHQ) de la région de Québec, Guy Simard ne croit pas que les plantes grimpantes endommagent les maisons. À la condition, bien entendu, que le support soit bon. Si le mortier d'un mur de maçonnerie farine, s'effrite ou comporte des ajours, il y a risque d'aggravation. Pareillement, estime-t-il, lorsque les murs sont à nu. Si on redoute la détérioration de l'enveloppe du bâtiment, continue M. Simard, l'automne et le printemps donnent l'opportunité - l'absence de feuilles aidant - de voir les murs de plus près. Si les plants grimpants nuisent, on le saura. Mais c'est à l'ouest, trouve-t-il, qu'ils sont les plus pertinents. Car le rayonnement solaire, les après-midi d'été, est très ardent. Le rideau végétal, avec sa lame de fraîcheur contre la maison, sert en quelque sorte de «pare-soleil».

À la résidence personnelle du conseiller technique, dans le Vieux-Québec, un écran de végétaux grimpants s'élève, à angle droit, sur deux murs. À l'occasion, des chenilles les tourmentent. Il y a quelques années, un traitement choc a été nécessaire du fait que la moitié avait été ravagée. Depuis, des oiseaux ont pris le relais. Ils font leurs délices des chenilles, constate-t-il.

Cycliques

«Mais l'infestation d'insectes (altises ou lypies) est cyclique. Une vigne à problème il y a quelques années en est vraisemblablement exempte maintenant», d'après le directeur général de Floralies Jouvence de Sainte-Foy, Jean-Paul Daoust. En revanche, il craint que le bois ne s'insinue dans un mortier mal en point pour faire place à des accumulations subtiles d'eau.

Auquel cas, il vaudra mieux refaire les joints défectueux. Enfin, Larry Hodgson se félicite des plantes grimpantes qui habillent sa maison et dit encourager fortement «les propriétaires à faire la même chose». Sans se prétendre expert en bâtiment, il soutient qu'une clé qu'on frotte sur le mortier suffit pour évaluer sa capacité à supporter une vigne. S'il en part, oubliez ça!

Enfin, François Parent, conseiller en horticulture chez Floralies Jouvence, rappelle qu'il existe des solutions naturelles tels le BTK (pour la «lypie à huit points») et la pyréthrine (pour l'atise) pour réprimer les insectes ravageurs. À moins que les oiseaux qu'on aime recevoir chez soi ne s'en mêlent.