Certains arbres des forêts du Québec ont déjà un air automnal. Les trembles et les bouleaux, entre autres, ont perdu leurs feuilles. La responsable de cet étrange phénomène est une petite chenille d'apparence inoffensive appelée la tordeuse du tremble.

Certains arbres des forêts du Québec ont déjà un air automnal. Les trembles et les bouleaux, entre autres, ont perdu leurs feuilles. La responsable de cet étrange phénomène est une petite chenille d'apparence inoffensive appelée la tordeuse du tremble.

 Observés depuis 2003 au Saguenay-Lac-Saint-Jean et sur la Côte-Nord, les ravages de la tordeuse du tremble se sont étendus au Bas-Saint-Laurent et à la région de la Capitale-Nationale cette année.

«Elle n'apparaît jamais toute seule. Elle est souvent couplée à des phénomènes météorologiques qui favorisent les conditions de stress chez les arbres. Depuis deux ans, les étés sont chauds et secs, ce qui les a fragilisés», précise Alain Dupont, ingénieur forestier à la Société de protection des forêts contre les insectes et maladies (SOPFIM).

L'arbre attaqué par cette chenille perd une partie de son feuillage, le laissant nu en plein été. «Oui, c'est spectaculaire. Mais la défoliation n'est pas une menace pour l'arbre s'il est en bonne santé. Il aura même la possibilité d'avoir une autre feuillaison au cours de l'été», explique Michel Chabot, ingénieur forestier à la direction de la conservation des forêts du ministère des Ressources naturelles du Québec.

Rôle écologique

La tordeuse du tremble n'est aucunement comparable à sa consoeur, la tordeuse des bourgeons de l'épinette, qui a causé des dommages considérables aux populations de résineux québécois dans les années 90. Elle jouerait plutôt un rôle écologique.

«L'épidémie actuelle fait partie d'un processus de sélection naturelle. Seuls les arbres déjà fragiles ou malades peuvent mourir de l'attaque de la tordeuse du tremble», indique Michel Chabot.

Jusqu'à maintenant, la bestiole n'a pas été une préoccupation pour la direction de la conservation des forêts et pour la SOPFIM. «Comme elle présente plus d'avantages que d'inconvénients sur le plan écologique, il n'y a pas de raison de s'inquiéter», répond Michel Chabot.

Le tremble n'aura aucun répit cette année. Selon Alain Dupont, de la SOPFIM, l'essence a déjà été la cible d'une autre espèce d'insectes nuisibles: le papillon satiné. Ces petits insectes blancs à tête poilue pullulent littéralement dans le ciel de certaines régions du Québec, dont le Bas-Saint-Laurent, ces derniers jours. «On doit s'attendre à un été chaud du point de vue entomologique», conclut-il.