Effectivement, il est difficile de cultiver de véritables cocotiers au Québec, car ils sont parmi les très rares plantes qui demandent rien de moins que le plein soleil tropical! Par contre, je peux vous suggérer de très jolis substituts, car il existe des centaines d'espèces de palmiers dont plusieurs s'adaptent très bien à nos conditions... d'intérieur bien sûr!
Effectivement, il est difficile de cultiver de véritables cocotiers au Québec, car ils sont parmi les très rares plantes qui demandent rien de moins que le plein soleil tropical! Par contre, je peux vous suggérer de très jolis substituts, car il existe des centaines d'espèces de palmiers dont plusieurs s'adaptent très bien à nos conditions... d'intérieur bien sûr!
Il y a deux catégories principales de palmiers: celle des plants aux frondes palmées, c'est-à-dire plutôt rondes dans leur ensemble, mais découpées en lanières à leur extrémité, qu'on appelle souvent des palmiers éventails, et celle des palmiers aux frondes pennées, c'est-à-dire qui sont longues avec des folioles de chaque côté, comme une plume. Les palmiers peuvent avoir un gros tronc épais, comme les cocotiers de nos rêves, ou un petit tronc mince ou même pas de tronc du tout.
Vous remarquerez qu'un palmier ne fait pas de branches; si sa pointe de croissance est endommagée, il ne pourra produire une nouvelle tête et sera condamné à mourir. On ne peut donc pas le tailler, sauf pour enlever les frondes mortes; quand votre palmier atteint le plafond, il faut donc y percer un trou si vous voulez qu'il continue de pousser!
Notez aussi que les palmiers font rarement des fleurs à l'intérieur et lorsqu'ils en produisent, elles sont rarement très attrayantes. C'est qu'elles sont pollinisées surtout par le vent, comme celles de leurs proches parents les graminées, et n'ont jamais eu à s'égayer de vives couleurs ou de parfums séduisants pour attirer les insectes et oiseaux pollinisateurs.
Une culture sans problème... ou presque
La culture de base des palmiers est très simple: on les empote dans un pot de terreau commercial ordinaire et on les arrose quand le terreau devient presque sec. Certains ont besoin de lumière intense: il faut les cultiver près d'une fenêtre ensoleillée; d'autres tolèrent un éclairage modéré ou même faible et on peut les placer plus à l'intérieur de la pièce. Une dose faible d'engrais biologique, soit environ le quart de la dose recommandée, sera utile environ de la fin février à la fin septembre.
Les palmiers préfèrent une bonne humidité ambiante. Ce n'est pas un problème l'été, quand l'air est naturellement humide, mais l'hiver, si. Et l'air trop sec est justement la cause des frondes aux pointes brunes, la plainte la plus fréquente au sujet des palmiers: la plante essaie d'acheminer de l'eau à toutes ses parties, même aux extrémités des frondes, mais l'atmosphère est si sèche que l'eau s'évapore avant de s'y rendre et alors les pointes meurent. Augmentez l'humidité au moyen d'un humidificateur et le problème disparaîtra... avec le temps. En effet, les pointes déjà brunes sont mortes et ne reviendront pas à la vie. Mais les nouvelles feuilles ne devraient plus avoir ce problème.
L'autre problème relié au manque d'humidité est les araignées rouges ou tétranyques. Ces petites bestioles, pas beaucoup plus grosses qu'une particule de poussière, prolifèrent seulement quand l'air est sec. Elles percent des trous dans la fronde pour en sucer la sève, provoquant son jaunissement. Quand la population d'araignées rouges augmente, elles commencent à tisser des fils de soie, comme un fil d'araignée, qui vont entre les folioles. Rendu à ce stade, votre palmier n'en aura pas long à vivre si vous n'agissez pas.
Heureusement, le traitement est très simple : apportez votre palmier sous la douche une fois par semaine et ouvrez l'eau tiède. Les araignées rouges ne tolèrent pas les courants d'eau et seront emportées par les flots.
Multiplication
Mieux vaut acheter d'autres palmiers que d'essayer de les multiplier. Certains se multiplient par rejets et on peut les diviser après quelques années, mais la plupart se multiplient seulement par semences qui peuvent prendre... un an ou plus avant de germer. Et quand elles germent, les bébés palmiers ressemblent à de vulgaires graminées au début: il faut des années avant que les feuilles commencent à prendre leur forme adulte et encore plus d'années avant qu'un tronc n'apparaisse.
Achat
Là, c'est plus facile! Existe-t-il une jardinerie ou même une grande surface qui ne vend pas de palmiers? Même mon épicerie en vend, du moins sporadiquement. Si vous les achetez à cette période-ci de l'hiver (et pourquoi pas?), assurez-vous de bien les faire emballer avant de les sortir du magasin. Les palmiers sont tous tropicaux et subtropicaux et craignent le froid.
Les différentes variétés
Voici un bref aperçu de certains palmiers plus courants dans les jardineries locales.
- Palmier nain (Chamaedorea elegans): c'est le tout petit palmier des terrariums... mais qui devient quand même assez grand avec le temps: 2 m et même plus. Par contre, il restera d'une taille très raisonnable pendant 20 ans et plus et est donc le palmier le plus durable pour la maison. Il produit une tige assez mince marquée d'anneaux et des frondes vert foncé pennées. Il y a souvent plusieurs plants par pot, car il est peu fourni de nature et ne produit jamais de rejets. Ce palmier s'adapte très bien à l'éclairage moyen et même faible et réussit de plus à fleurir facilement dans la maison. Les fleurs ressemblent à de petites billes jaunes sur une tige ramifiée mais ne sont pas particulièrement intéressantes.
- Palmier bambou (Chamaedorea seifrizii): c'est un proche parent du palmier nain, dont il diffère par ses frondes bien espacées sur la tige, ce qui lui donne l'aspect d'un bambou, et aussi parce qu'il produit des rejets bien espacés, remplissant ainsi son pot d'une petite forêt avec le temps.
- Palmier d'arec (Chrysalidocarpus lutescens): on reconnaît ce palmier par ses grande frondes pennées et arquées et son pétiole vert jaunâtre, même orangé. Il ne produit pas de tronc ou seulement après de nombreuses années, mais il forme une touffe dense grâce à ses nombreux rejets qui poussent à sa base. Malgré sa très bonne disponibilité en magasin, il est plutôt difficile à conserver, car il préfère une lumière intense.
- Cycas du Japon (Cycas revoluta): en fait, il ne s'agit pas d'un palmier, mais d'une plante très primitive plus proche des fougères que des palmiers. Il existait au temps des dinosaures, ce qui explique peut-être la texture si coriace de ses frondes pennées vert foncé. Il forme un tronc très épais et rugueux... éventuellement, mais sa croissance est extrêmement lente. Il tolère un éclairage moyen, mais préfère plus de lumière.
- Palmier éventail chinois (Livistona chinensis): avec ses grandes feuilles presque rondes découpées en lanières, c'est l'un des palmiers les plus faciles à distinguer, car on cultive peu d'autres palmiers d'intérieur qui forment un véritable éventail. Ses frondes sont piquantes à la base et éventuellement il forme un tronc. Éclairage moyen.
- Palmier-dattier nain (Phoenix roebelinii): c'est une version miniature du grand palmier du Sahara qui nous donne des dattes, mais ses fruits à lui, qu'il ne produit pas en culture, ne sont pas comestibles. Ses frondes pennées sont assez minces et ouvertes et il forme assez rapidement un tronc rugueux. Éclairage intense à moyen.
- Rhapide (Rhapis excelsa): joli petit palmier à courtes frondes palmées divisées en seulement cinq à huit segments dont la pointe est émoussée. Son tronc n'est pas épais, mais est bien visible, puis couvert de fibres brun foncé. Il se divise au pied pour former des touffes. Il est plutôt coûteux, puisque lent à multiplier. Par contre, sa résistance aux araignées rouges et sa tolérance aux conditions de culture pauvres en font l'un des meilleurs palmiers d'intérieur. Éclairage moyen.
- Palmier majesté (Ravenea rivularis): un palmier relativement nouveau sur le marché et grossissant rapidement. Avec ses grandes frondes pennées et son tronc épais, il n'est pas évident de le garder éternellement, car il devient trop gros pour la plupart des pièces d'une maison, et ce, en seulement quelques années. Éclairage intense.