À la ville comme à la campagne, l'espace habitable d'une résidence ne se contente plus des cadres rigides du bâtiment. Terrasses, vérandas et patios sont aujourd'hui aménagés comme des pièces à part entière. On veut toutefois continuer d'en profiter quand la nuit tombe, voilà pourquoi de plus en plus de gens se tournent vers l'éclairage paysager et architectural.

Bien sûr, quelques guirlandes lumineuses peuvent faire l'affaire, mais le jeu d'ambiances s'en trouve nécessairement limité. « On se déplace le soir pour aller analyser la situation. On va voir le terrain, l'entourage, les lampadaires dans la rue, explique Terry Katerelos, propriétaire d'Oasis éclairage paysager et irrigation. On intègre la maison à l'éclairage environnant, on joue avec les ambiances. Ambiance est d'ailleurs le mot magique : on veut créer une teinte, une couleur spécifique, mettre en valeur un élément spécifique. Plusieurs de nos clients sont allés chez des amis et sont revenus estomaqués en voyant ce qu'il est possible de faire ; ils veulent faire de même chez eux. »

On cherche aussi à s'éloigner de l'éclairage intense installé machinalement dans les soffites des résidences de nouveaux quartiers. L'éclairage DEL permet aussi une lumière plus naturelle que l'halogène. « L'idée n'est pas de voir, mais bien d'éclairer pour admirer. On a besoin du bon luminaire au bon endroit, et pour ce faire, un plus grand nombre de petites lampes fait un meilleur travail qu'un seul gros luminaire qui éclaire tout en même temps, soutient Pierre-Yves Pagé, copropriétaire de Splendeurs de nuit. Surtout, on ne veut pas apercevoir les lampes : le soir venu, on veut que la propriété s'éclaire comme par magie. »

« Les gens qui pensent à l'éclairage forment encore l'exception, car il s'agit d'un élément intangible qui arrive à la toute fin des projets d'aménagement, quand les gens n'ont souvent plus de budget. »

- Pierre-Yves Pagé, copropriétaire, Splendeurs de nuit

Les spécialistes disposent aussi d'un choix de luminaires beaucoup plus grand qu'auparavant -  la variété d'intensité est six fois plus grande de nos jours, selon M. Pagé.

De même, il existe aussi plusieurs façons d'éclairer arbres et résidences, selon l'effet voulu : du haut vers le bas pour un effet clair de lune, du bas vers le haut pour aller chercher l'effet architectural des branches, du feuillage et des troncs d'arbres. D'autres luminaires vont mettre l'accent sur les murs et autres éléments verticaux alors que l'on peut même installer des projecteurs sous l'eau pour éclairer une structure à proximité. 

Communier avec l'extérieur

L'éclairage extérieur donne aussi l'illusion d'agrandir certaines pièces de la maison. « De nos jours, les fenêtres sont plus grandes, les terrasses, plus vastes, on essaie donc d'éclairer de l'intérieur vers l'extérieur, enchaîne Terry Katerelos. Toutefois, on ne veut pas voir des reflets dans la vitre, il faut donc savoir exposer l'extérieur. »

Idéalement, il faut préparer le terrain, notamment en prévoyant l'installation de conduits souterrains pour passer les fils.

« Les gens dépensent une fortune pour l'aménagement du terrain et de la piscine, mais ils n'ont aucun éclairage, ils n'en profitent pas après le coucher du soleil. »

- Terry Katerelos, propriétaire d'Oasis éclairage paysager et irrigation

« Avec l'éclairage, on peut aller chercher une profondeur et une hauteur dans la cour, ce qui donne un effet complètement différent du jour », fait valoir M. Katerelos.

De plus en plus de constructions neuves sont toutefois conçues avec l'éclairage paysager en tête. « Il y a vraiment de plus en plus de demandes par rapport à ça, soutient Pierre-Yves Pagé. Les gens se rendent compte que les designers et architectes créent de belles ambiances à l'intérieur, mais qu'il y a encore des lacunes à l'extérieur. On planifie donc dès la construction pour que la maison soit présentée comme il faut. À l'occasion, on va même faire des modifications architecturales pour permettre à l'éclairage de mieux mettre en valeur la maison. »

M. Pagé reconnaît que l'éclairage paysager et architectural est encore un produit haut de gamme. « Beaucoup de gens se payent ça parce qu'ils en profitent tous les soirs et pendant toute l'année, précise-t-il. À la place d'aller en voyage, ils décident de profiter de leur cour. »

Toutefois, il est possible de procéder par étapes, pour étaler les coûts. « J'y vais en fonction du budget des gens, nuance Terry Katerelos. On peut procéder en deux ou trois phases, et de petits éléments peuvent faire beaucoup de changement. Par exemple, un client du Plateau Mont-Royal a payé 2500  $ pour son projet et il était emballé ; c'est possible de faire quelque chose de beau en respectant un budget plus limité. »

Photo Terry Katerelos, fournie par Éclairage Oasis

Les spécialistes disposent d'un choix de luminaires beaucoup plus grand qu'auparavant - la variété d'intensité est six fois plus grande de nos jours.