Au coeur du Mile End, à Montréal, un couple et ses deux enfants bénéficient d'un minijardin, à l'abri des regards des voisins. Mieux, un agrandissement, en lien direct avec la cour, donne la douce impression de vivre dehors, à l'année. Une oasis en ville? Oui, c'est possible.

Les solutions d'aménagement d'un jardin urbain

Isabelle, illustratrice, et son conjoint Frédéric, éditeur, ont vendu leur maison à étage, de Montréal, pour un appartement d'environ 1200 pi2. «Nous avons choisi de vivre dans un espace plus petit, en ville, car nous espérons un jour avoir une maison à la campagne», explique Isabelle. Acquis en 2011, le condo se trouve au rez-de-chaussée d'un duplex, dans le quartier Mile End, de l'arrondissement du Plateau-Mont-Royal, à Montréal. Verdoyante,la cour était toutefois couverte de béton et traversée par un escalier. Autre particularité: il fallait sortir de la maison pour atteindre une pièce non aménagée, située en sous-sol... En quête d'espace additionnel et d'un plan sur mesure, le couple a alors fait appel à la jeune firme APPAREIL architecture.

Premier constat: un meilleur accès à la pièce inutilisée impliquait forcément la construction d'un escalier à l'intérieur, rappelle Isabelle. Mais cet aménagement aurait réduit la superficie du salon. Solution? Conseillés par l'architecte Kim Pariseau, fondatrice d'APPAREIL architecture, Isabelle et Frédéric se lancent dans des travaux d'agrandissement. Un espace de vie supplémentaire comprendra l'escalier menant au sous-sol. Afin de diminuer les coûts, la porte-fenêtre et la baie vitrée d'aluminium, toutes deux en bon état, seront récupérées.

Aujourd'hui, un rez-de-jardin, d'une superficie habitable de 126 pi2 (9 pi de profondeur sur 14 pi de largeur), s'ouvre sur la cour. «Petite, mais très intimiste», assurent les occupants.

Espace de transition entre l'intérieur et l'extérieur, le rajout offre un lien constant avec l'environnement. «L'idée était de faire de cet espace supplémentaire une extension du jardin», explique Kim Pariseau. Mieux structurée et délimitée en zones définies (espace barbecue, salle à manger d'été, coin détente), la cour se transforme vite en un lieu séduisant, à la fois agréable et convivial, détaille l'architecte. Autre bienfait: l'emplacement de la nouvelle construction a permis de combler une ouverture avec l'un des bâtiments voisins, ce qui amplifie l'intimité du jardin. Comme quoi un agrandissement conçu avec soin peut décupler le confort d'un jardin, même restreint! Découvrez d'autres détails d'aménagement de cet ajout qui change tout.

>>> Voyez l'évolution du chantier en images

Libérer l'espace

Isabelle se souvient de l'escalier de secours, au coeur de sa cour: «On se cognait souvent contre sa structure», avoue-t-elle. Relié à la terrasse de l'appartement à l'étage, il obstruait la vue et divisait les lieux. Dès le début du chantier, il a été repositionné à l'une des extrémités de la parcelle.

Vivre dedans-dehors

C'est dans l'agrandissement que travaille l'illustratrice. Exposé au sud-ouest, l'espace vitré procure un lien direct avec la cour, dont la superficie est de 430 pi2. L'installation d'une longue fenêtre, dans l'angle de la façade, élargit le champ de vision et, surtout, offre une perspective sur l'horizon. Le choix des matériaux participe également à brouiller les limites entre le dedans et le dehors.

«Je suis très inspirée par la nature, trop rare en ville. D'où mon goût pour les matières naturelles», confie Isabelle.

Ainsi, de l'ardoise, à l'état brut, compose l'ensemble de la terrasse. Même aspect minéral pour le sol de l'agrandissement, qui est en béton. À l'extérieur, une longue marche en cèdre (qui grisaille) permet d'atteindre le seuil de la porte-fenêtre. La marche sert aussi de banc pour les enfants, notamment. Rappel du bois, en dedans: le plafond de l'annexe, avec sa structure exposée, est tapissé de pin.

Capter la lumière

Un bandeau de fenêtres a été ajouté au-dessus de la porte-fenêtre et de la baie vitrée de l'agrandissement, dont la hauteur sous plafond est d'environ 12 pi. «Un moyen simple et efficace de faire pénétrer la lumière naturelle, jusqu'aux pièces à l'arrière de l'habitation», précise Kim Pariseau.

Miser sur le vert

L'abondance de plantes contribue (largement) au charme et à la poésie de cette cour qui, parfois, prend des airs de sous-bois. Vivaces, arbres, vigne: la plupart des végétaux de l'endroit ont été préservés et des fougères ont été plantées. Surbaissé comparativement au reste du logement, l'agrandissement semble faire partie «intégrante» du jardin et donne un accès de plain-pied au coin de verdure.