Au Québec, on utilise le mot patio pour désigner une terrasse extérieure agrémentée de meubles de jardin. Mais historiquement, un patio est une cour intérieure à ciel ouvert, qui occupe une position centrale dans une habitation.

«Il peut y avoir différentes réalités et différents mots pour décrire un tel espace. Mais une chose est sûre, un patio porte davantage un sens de vie sociale et de rassemblement, alors qu'une "cour" peut être un espace strictement fonctionnel», nuance Samir Abdulac, architecte et secrétaire général de la section française du Conseil international des monuments et des sites (ICOMOS).

Ce dernier a exploré le thème des maisons à patio et il révèle dans son étude que des vestiges d'espaces centraux ouverts ont été relevés il y a près de 6000 ans, en Mésopotamie. Après la Grèce, ce sera au tour de l'Empire romain d'adopter ces maisons avec deux sortes d'espaces découverts: l'atrium et le péristyle.

Une autre vue du grand patio (saisissant) de la maison d'hôtes Al Jazira, qui est agrémenté d'une piscine. Photo fournie par le Riad Al Jazira

Dans l'architecture méditerranéenne traditionnelle, particulièrement en Espagne, en Afrique du Nord et au Proche-Orient, les maisons à patio sont légion. L'Espagne a même exporté cette tradition vers l'Amérique latine. À l'ère moderne, plusieurs architectes ont réinterprété le patio dans des pays plus nordiques.

«Le patio permet aux occupants d'établir un rapport direct avec l'air, le ciel, le soleil... Sa configuration en forme de cuvette génère une sorte de microclimat, car l'air frais qui s'y rassemble la nuit repousse l'air chaud vers le haut, donc vers l'extérieur. L'intégration d'un point d'eau et de plantes participe au rafraîchissement de la température ambiante. Aussi, la cour intérieure est protégée de l'ensoleillement, l'été, grâce aux ombres portées des murs», détaille M. Abdulac.