C'est bien connu: la mémoire est une faculté qui oublie. Vous me dites que la végétation est plus hâtive que jamais cette année? Si je me fie à mon journal horticole, c'est plutôt le retard du printemps 2011 qui a été exceptionnel. Le froid et les pluies diluviennes ont provoqué un important ralentissement de croissance chez les plantes, parfois même d'une douzaine de jours. Par exemple, les fougères à l'autruche atteignaient 18 cm le 28 avril. Cette fois, c'est 12 jours plus tôt. La fin de semaine dernière, elles culminaient déjà à 60 cm. À vrai dire, le printemps actuel est presque identique à celui de 2010. Dimanche dernier, certaines de mes asperges mesuraient plus de 30 cm, les fritillaires étaient sur le point de fleurir sur des hampes florales de 120 cm de longueur, et les fleurs de l'érable de Norvège affichaient un retard de trois jours par rapport à 2010.

Au moment où vous lirez ces lignes, crocus, éranthes, iris nains, sanguinaires simples, scilles, certaines tulipes hâtives et les sublimes sanguinaires doubles sont déjà fanés depuis plusieurs jours. Par contre, poiriers, pruniers, tulipes, narcisses, jacinthes, trilles rouges, blancs et jaunes, érythrones, violettes, corydales, primevères et bien d'autres sont en fleurs. J'oubliais Anemonella thalictroides, toute petite, rose, délicate, une beauté printanière. Autre impact de notre hiver doux: ma glycine compte une soixantaine de bourgeons floraux.