Tony Farina en a eu assez d'être entouré de glacières lorsqu'il recevait parents et amis dans son jardin de Baie-d'Urfé. Accueillant régulièrement une trentaine de convives à la fois, il s'est organisé: il a fait encastrer le plus grand barbecue possible et un appareil réfrigérant dans un îlot extérieur qui s'intègre parfaitement dans l'espace restreint dont il dispose.

«C'est très pratique, souligne-t-il. Je remplis le réfrigérateur de boissons gazeuses et de bière avant que la visite arrive et on en a pour un bon moment. Le gril, quant à lui, est très performant et la cuisson est égale partout. Je me sers de l'îlot quelques fois par semaine. Je n'ai aucun regret!»

Les cuisines extérieures se multiplient dans les jardins. Cette tendance, qui provient du sud des États-Unis, prend de l'ampleur ici. Des fabricants haut de gamme comme Twin Eagles, Viking et DCS l'ont compris, offrant une bonne variété de produits allant des grils, brûleurs infrarouges, brûleurs pour le wok, tiroirs-réchauds et fourneaux électriques aux espaces de rangement, petits appareils réfrigérants, éviers et robinets.

«Plusieurs dépensent 10 000$, 20 000$ et même 30 000$, constate Luc Massie, directeur des ventes des magasins JC Perreault. L'aspect visuel est alors très important. Mais attention, il ne faut pas lésiner sur la qualité de l'installation, afin que l'îlot résiste aux intempéries et soit adapté à notre climat.»

Quand il a fondé sa société Gril Concept, il y a quatre ans, peu d'entreprises concevaient, fabriquaient et installaient des cuisines extérieures, se rappelle Pierre Sylvestre. «Les consommateurs devaient se rendre aux États-Unis et acheter des modèles tout faits, précise-t-il. Mais ceux-ci, avec leurs caissons souvent recouverts de stuc, avaient une allure mexicaine qui ne correspondait pas à nos goûts. Ici, on préfère la pierre architecturale, la brique et le bois, comme le teck, l'acajou, le cèdre et le bois torréfié. Les propriétaires veulent que leur cuisine extérieure s'intègre dans leur décor et fasse partie intégrante de l'aménagement de leur maison.»

Le premier été, il a fabriqué et installé cinq cuisines extérieures. Entre les mois d'avril et juillet, cette année, il en aura fait une trentaine. «De plus en plus, les constructeurs prévoient une aire couverte, à l'arrière, pour une cuisine extérieure, dit-il. Le revêtement de pierres de l'îlot sera alors le même que celui de la maison. Les gens veulent passer du temps avec leurs invités. Ils en ont assez d'ouvrir et de fermer la porte-fenêtre pour chercher des choses à l'intérieur. De cette façon, ils ont tout à portée de la main.»

Photo Hugo-Sébastien Aubert, La Presse

Mike Guiragossian passe plus de temps à l'extérieur avec sa famille depuis qu'il a ajouté une cuisine à l'arrière de sa demeure. Coûtant entre 10 000$ et 15 000$ (appareils et accessoires en sus), celle-ci est devenue l'un des points d'attraction de la cour.

Profiter pleinement de sa terrasse

Il y a deux ans, Michel Saillant a acheté son loft réparti sur deux niveaux, dans le sud-ouest de Montréal, pour avoir (enfin) sa propre terrasse privée sur le toit de son immeuble. Très spacieuse (2000 pieds carrés), avec une vue sur le centre-ville, celle-ci ne payait pas de mine. Il l'a métamorphosée. «C'est mon chalet, précise-t-il. J'ai tout, là-haut. Un barbecue, un frigo, des armoires pour ranger la vaisselle, un évier et une poubelle. Il y a aussi un coin pour manger, un coin avec des chaises longues, une douche et beaucoup de verdure. C'était essentiel d'y installer une cuisine extérieure. Je ne me voyais pas aller et venir de l'appartement à la terrasse.»

En tout, il estime avoir investi environ 100 000$. «Il a fallu tout faire monter par une grue, précise-t-il. La cuisine, réalisée par Gril Concept, a dû coûter à elle seule environ 20 000$. Les appareils ont coûté de 10 000$ à 12 000$, tandis que l'îlot est revenu à environ 10 000$.»

Les Québécois aiment être dehors, constate Manon Tougas, designer de jardins et propriétaire de Verdi Design, à Laval, qui a réalisé sa première cuisine extérieure en 2007. «C'est viscéral, souligne-t-elle. Ils ont envie de se rattraper, le printemps venu, et de profiter pleinement de la belle température. Lorsque la cuisine extérieure est installée près de la maison, ils se servent du barbecue toute l'année.»

Mike Guiragossian passe plus de temps à l'extérieur avec sa famille depuis qu'il a ajouté une cuisine à l'arrière de sa demeure, à Mont-Royal. «J'aime avoir un beau jardin et recevoir, indique-t-il. L'an dernier, Gril Concept a réalisé l'îlot, qui est en forme de U, et tout est tellement plus facile. Cela aide au moment de la préparation des repas et lorsque vient le temps de manger. On met tout sur les comptoirs, comme pour un buffet.»

La cuisine extérieure, qui a coûté de 10 000$ à 15 000$ (sans les appareils et accessoires), est devenue l'un des points d'attraction de la cour.

Adorant recevoir, Tony Farina a fait encastrer le plus grand barbecue possible et un appareil réfrigérant dans un îlot extérieur qui s'intègre parfaitement dans l'espace restreint dont il dispose. Il estime avoir dépensé environ 5200$ pour le gril et autres accessoires et 5000$ pour l'îlot.

Michel Saillant tenait à avoir une cuisine extérieure sur sa spacieuse terrasse. Grâce aux services de Gril Concept, il a tout à portée de la main. En tout, sa cuisine a coûté environ 20 000$.

Mike Guiragossian passe plus de temps à l'extérieur avec sa famille depuis qu'il a ajouté une cuisine à l'arrière de sa demeure. Coûtant entre 10 000$ et 15 000$ (appareils et accessoires en sus), celle-ci est devenue l'un des points d'attraction de la cour.

Photo Robert Skinner, La Presse

Michel Saillant tenait à avoir une cuisine extérieure sur sa spacieuse terrasse. Grâce aux services de Gril Concept, il a tout à portée de la main. En tout, sa cuisine a coûté environ 20 000$.